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‘‘Le retrait du Mali du G5 n’aura aucun impact négatif sur le pays’’

Les autorités de la Transition ont décidé de retirer notre pays des instances du G5 Sahel, ce dimanche 15 mai. Cette organisation constituée en 2014 regroupement cinq États (le Mali, le Niger, la Mauritanie, le Burkina Faso et le Tchad) a pour mission de fédérer les forces de ces pays contre le terrorisme.

 

Ce retrait annoncé par la Transition est justifié par la violation des textes de l’organisation par ses États membres en refusant notamment de confier la présidence tournante du G5 Sahel au Mali.
Au Conseil national de Transition (CNT), la décision est soutenue par des membres, à l’image du président de la Commission de défense, de sécurité et protection civile, le général à la retraite, Minkoro KANE.
« Ce retrait du Mali était prévisible. On s’attendait à une telle réaction de nos autorités parce que trop c’est trop », a affirmé M. KANE tout en ajoutant : « le Mali a même tardé » avant de décider de se retirer des instances du G5 Sahel devenu après sa création un instrument pour la France.
Il a rappelé que le G5 Sahel a été créé pour fédérer les efforts des Etats africains dans la lutte contre le terrorisme. Pour ce combat, certains, en faisant allusion à des autorités françaises, ont d’autres agendas.
« Dans le Sahel, il y avait d’autres acteurs qui avaient des programmes différents de ceux des États membres du G5 Sahel. Ils n’ont aucun respect pour la vie de nos populations, pour la souveraineté de nos pays », a déclaré Minkoro KANE.
Le membre du Conseil national de Transition a affirmé qu’après la création du G5 sahel, la France est venue récupérer son initiative. Et c’est elle qui en profite le plus.
« Le G5 Sahel a été créé et ils ont vite fait de récupérer sa gestion. Tous les financements accordés par les partenaires au compte du G5 Sahel résidait dans les comptes bancaires français », trouve-t-il écœurant.
Profitant de son influence auprès des chefs d’État membres du G5 Sahel, la France est accusée par Minkoro KANE de mener une cabale contre le Mali et est tapi, a-t-il affirmé, derrière la lenteur non injustifiée de passer la présidence tournante du G5 Sahel au Mali.
« Depuis des mois, nous réclamons notre droit à la tête de cette organisation en vain. Le G5 Sahel n’est pas une organisation de l’Europe, des USA, mais des pays africains », a indiqué le président de la Commission Défense du CNT. Or, rien ne devait priver le Mali de ses droits en tant que membre du G5 Sahel.
« Nous sommes arrivés à un moment de l’histoire où nous devons prendre notre responsabilité. Ça ne peut pas se faire avec du sourire. Ça se fait avec détermination, engagement. Nous allons tous souffrir, mais il le faut », a-t-il indiqué.
Donc saluant ce retrait du Mali, M. KANE a rassuré que cette décision n’aura pas « d’impact négatif dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et dans la recherche de la sécurité au Mali » dont la recherche de solutions dépend de l’armée malienne et des Maliens. « Le Mali ne saura compter que sur lui-même », a-t-il précisé.
Puis, il a soutenu que depuis sa création, le G5 Sahel n’a pu être réellement effectif sur le terrain.
« On a créé une force que l’on empêche d’évoluer, de fonctionner », a-t-il déclaré pour en faire une source d’acquisition de fonds.
« Si la France ne change pas de politique extérieure de façon fondamentale et radicale, elle perdra toute l’Afrique. Elle perdra toutes les bonnes relations avec l’Afrique », a conseillé M. KANE.
Par ailleurs, de nombreux observateurs estiment que le Mali aurait pu suivre d’autre voie avant de se retirer du G5 Sahel. Toutefois, ils approuvent également que le G5 est resté une force qui peine à se découvrir et d’avancer dans l’atteinte de ses objectifs.
« Sans un financement adéquat, il est impossible de mener le combat contre le terrorisme. Or, le G5 est regroupé par les États très pauvres. Dans ce contexte, il est difficile d’attendre à des prouesses ».
C’est pourquoi pendant longtemps des présidents des États membres du G5 Sahel se sont battus auprès des Nations unies en vain afin d’obtenir un financement pérenne pour l’Organisation.
Conséquence, la Force conjointe du G5 Sahel est restée non opérationnelle pendant plusieurs mois.

PAR SIKOU BAH

Source : Info-Matin

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