Après la lecture du communiqué annonçant le retrait du Mali du G5 Sahel, le ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation, porte-parole du gouvernement, le Colonel Abdoulaye MAIGA, a répondu aux questions du journaliste pour donner plus de précisions sur cette décision des autorités. Il a dénoncé ce qu’il qualifie de discrimination négative dont notre pays est victime. Aussi, le porte-parole du gouvernement a fustigé la tendance de certains dirigeants de la région et de leurs complices européens à transformer notre pays en sous État. Il a enfin rassuré que cette décision n’entachera en rien la qualité exceptionnelle et profonde des relations que le Mali partage à la fois sur le plan bilatéral avec ces États membres et bien entendu avec les différents peuples.
MATD : Je voudrais rappeler que le G5 sahel est un mécanisme régional dont la seule mission et le seul objectif est de réussir l’exercice développement sécurité au profit des 5 États membres qui composent le G5 Sahel à savoir le Burkina-Faso, la Mauritanie, le Mali, le Niger et le Tchad. La présidence de ce mécanisme régional est une présidence tournante. Le Tchad qui assure la présidence depuis l’année dernière devrait normalement céder le témoin au Mali depuis le mois de février 2022. Malheureusement, ça n’a pas été le cas. L’argument regrettable avancé par certains États membres, c’est de faire allusion à la situation politique interne du Mali.
Évidemment les sanctions ; on ne dira jamais assez, sanctions illégales, illégitimes et inhumaines prises contre le Mali par la CEDEAO et l’UEMOA.
ORTM : Quels sont les constats faits par notre pays ?
Globalement le gouvernement fait deux constats.
Premier constat, c’est d’abord la discrimination. Discrimination négative dont le Mali est victime. Cette discrimination est l’application de règle différente à une situation identique. Le Tchad tout comme le Mali traverse une transition politique.
Donc nous ne pouvons pas accepter que nous soyons victime de cette discrimination. Nous rejetons catégoriquement la politique de deux poids deux mesures bien attendu l’application de règle à géométrie variable. Ce qu’on déplore le plus c’est que cette situation ressemble à la triste histoire du chameau qui se moquerait de la bosse du dromadaire.
Ce qu’on doit souligner, le Mali est l’un des rares pays du G5 Sahel à être à jour dans les cotisations.
Le second constat, nous le savons le G5 sahel n’est membre ni de l’UEMOA ni de la CEDEAO. Évidemment on se poserait la question en quoi ces sanctions illégales, inhumaines prises par ces institutions concernent le G5 Sahel. Voilà les deux constats que le gouvernement a posés.
ORTM : Et vous avez un dernier mot après la lecture de ce communiqué ?
Le MATD : Un dernier mot, je voudrais juste rappeler que le G5 Sahel comme toutes les organisations internationales, repose sur le principe de légalité de ses états membres. A ce jour bien entendu, il y a une forte tendance à transformer le
Mali en sous état. Chose que nous n’accepterons évidemment pas. Chose que nous considérons comme étant une atteinte à notre dignité et notre honneur.
Qu’à cela ne tienne, il faut quand-même rappeler aujourd’hui que nous avons toutes les preuves de notre bonne foi. En particulier la lettre de S.E le colonel Assimi Goita président de la Transition chef de l’État adressée au président en exercice du G5 Sahel. Lettre dans laquelle on attire leur attention que nous voudrons très clairement un délai. Leur disant que la situation discriminatoire dans laquelle ils veulent nous soumettre ne sera pas acceptée. Je pense que cette lettre on peut la brandir avec fierté, grâce à la sagesse du président, c’était depuis février 2022. On aurait pu tout simplement nous retirer sans autre avertissement. Mais le président a quand-même décidé de prendre le temps. 3 mois à peu près, avant d’envoyer cette lettre. Avant la lettre il y a eu beaucoup de démarches diplomatiques, évidemment pour attirer l’attention des responsables du G5 Sahel, mais les lignes n’ont pas bougé. Et compte tenu de la gravité des faits, le gouvernement a réévalué la situation, pour passer de l’annonce initiale qui était la suspension, une suspension peut-être de quelques mois à un retrait pur et simple qui correspond bien entendu la gravité des faits.
Je voudrais quand-même saisir cette opportunité qui m’est offerte pour insister que cette situation n’entache en rien la bonne qualité des relations exceptionnelles bilatérales que le Mali entretient avec le Tchad. Nous savons également que le Peuple malien, le peuple burkinabé et le peuple nigérien et le peuple mauritanien ont des liens séculaires très profonds.
Ceci n’entachera en rien toute cette qualité exceptionnelle et profonde que nous partageons à la fois sur le plan bilatéral avec ces Etats membres et bien entendu avec les différents peuples.
Je vous remercie
Transcription libre
Info Matin
Source : Info-Matin