Il ne se passe plus une semaine sans qu’on ne nous remette sur table la question d’un retour d’ATT au Mali, exilé au Sénégal à la suite d’un coup d’état Militaire en mars 2012.
Nombreux sont ceux qui s’acharnent en faveur de son retour et à vouloir défendre un bilan positif de sa gestion du Mali de 2002 à 2012 alors que le Mali n’a jamais été rendu aussi vulnérable que sous sa direction.
Il est vrai que chaque Malien devrait prendre sa part de responsabilité dans la crise qui nous a secoué puisque chacun de nous est une composante de l’état que nous formons, mais il serait irresponsable de vouloir décharger ATT de sa responsabilité majeure et première en tant que président de la république chargé de conduire la destinée du Mali sous cette période.
L’objet de cet exposé ne vise en rien à salir l’homme et sa personne, je laisse le soins a mon lecteur de lire le Sphinx « ATT- cratie, la promotion d’un homme et de son clan », mais de rappeler à la conscience collective au-delà des reproches que nous pouvons formuler sur sa gestion du Mali, que son retour est un non évènement.
D’aucuns auraient-ils déjà oublié qu’à la suite du coup d’état, rares étaient ceux qui ont demandé son retour à la tête de l’Etat à la faveur du rétablissement de l’ordre constitutionnel ?
C’est donc dire que l’appel au retour d’ATT dans le contexte actuel tombe sous le coup d’une hypocrisie partisane, et dans tous les cas relèverait d’une sélectivité de l’esprit des gens. En effet, aucun des problèmes actuels du Mali n’a été résolu sous les 10 de ATT et pour preuve, nous reprochons les mêmes au pouvoir actuel. Pire, la gestion calamiteuse du pays a connu son paroxysme lorsque ATT lui-même n’a même pas su se prémunir contre le coup d’état jugé « le plus stupide et le plus simple jamais réalisé ailleurs ».
Par ailleurs, la seule motivation qui sous-tend le retour d’ATT au Mali ne peut être fondée sur le simple échec du pouvoir en place (si échec il y’a bien sûr, rien n’est moins sûr avant l’heure du bilan) ou sur les mécontentements des Maliens à l’égard de IBK et de sa gouvernance.
On peut sans risque se tromper de dire qu’ATT ne reviendra plus gouverner le Mali et encore moins en lieu et place de l’actuel président. Alors pourquoi cet Appel à son retour rapide ?
Le gout élevé pour la bienfaisance morale et divine des Maliens ne peut suffire à justifier une telle demande.
Il n’est point besoin de rappeler qu’à aujourd’hui, ATT n’est nullement interdit de rentrer au Mali, n’étant sous le coup d’aucun mandat d’arrêt et encore moins de citation à comparaître en justice.
Néanmoins, et par ce qu’il n’est pas exempt de reproches, il devra en temps normal en répondre devant la justice, seule voie qui permettrait à ceux qui expriment une souffrance de son absence et qui souhaiteraient défendre une amitié avec lui, d’expliquer aux enfants du nord du Mali, aux enfants et aux femmes des soldats assassinés ainsi qu’aux nombreux réfugiés maliens l’origine de leur souffrance, la cause de leur mal, qui font d’eux des veuves et des orphelins à vie sans ressources.
Ousmane BARADJI
Juriste du Travail ( France)
Source : Koulouba.com
