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Réseaux sociaux : LES BONNES AFFAIRES DU COMMERCE ELECTRONIQUE

Les plateformes de vente d’objets divers se multiplient sur Internet, offrant aux internautes la possibilité de faire des achats ou des trocs en ligne. Les promoteurs se frottent les mains

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Les réseaux sociaux sont aujourd’hui des espaces d’affaires pour nombre de nos compatriotes qui possèdent des smartphones ou des ordinateurs. Le réseau social Facebook est pour le moment le plus sollicité par les internautes maliens adeptes de la vente et des achats sur Internet. Des jeunes commerçants ont créé sur Facebook une plateforme de vente dénommée « Mali Sugu » (le marché malien en langue nationale bambara) et font de bonnes affaires. Les transactions sont nombreuses sur cette plateforme. Et ses promoteurs ne cachent qu’ils gagnent bien leur vie grâce à cette activité.
Leur réussite semble avoir fait des émules. Des sites de commerce et de petites annonces se multiplient actuellement sur le web. A l’image de la plateforme « mobili » (automobile en langue nationale bambara) également visible sur Facebook. La plateforme « mobili » est spécialisée dans la vente des voitures de toutes les marques et de toutes les gammes. Beaucoup d’opportunités d’affaires sont accessibles sur d’autres pages Facebook comme « Sani féré » et « Sugu le bon prix » ou encore « le boncoin ». Sur toutes ces pages, les vendeurs peuvent publier leurs annonces gratuitement. Le concept « mobili » possède même son site web : www.mobili.ml.
Comment cela marche ? Sur « Mali Sugu », pour vendre, il suffit de poster les photos des produits en ligne en ajoutant un numéro de téléphone portable permettant de vous joindre. Un groupe d’administrateurs valide la publication et les internautes peuvent alors y accéder. C’est ainsi qu’on retrouve toutes sortes d’opportunités d’affaires sur cette page Facebook : vente de terrains, maisons, champs, véhicules, produits cosmétiques, vêtements, chaussures, etc. Aujourd’hui dans notre capitale, Internet est devenu un vaste marché où on peut tout acheter et tout vendre.
Les pages Facebook et les sites web sont consultés par des milliers de personnes à la recherche de bonnes affaires. Les transactions sont nombreuses sur ces sites car Internet est devenu facilement accessible à bon nombre de nos compatriotes. Et ils sont ainsi nombreux, aujourd’hui, les Maliens qui n’hésitent pas à faire des achats sur le web. Car la boutique en ligne est idéale pour des gens qui n’aiment pas se rendre au marché.
Lorsque vous êtes sur un site de vente et d’achat en ligne, dès qu’un produit vous intéresse, vous appelez le numéro de téléphone affiché pour joindre le vendeur. Le contact établi, vous pouvez questionner le vendeur et vérifier la qualité du produit avant de vous décider à l’acheter. La plupart du temps, le vendeur fait l’effort de vous livrer l’article acquis.
Le commerce électronique a donc créé des emplois de livreurs de produits achetés sur Internet. Sékou Keïta, un étudiant en géologie, fait partie des jeunes qui ont investi ce créneau. Pour lui, il n’est pas question d’attendre la fin de ses études pour se lancer à la recherche d’un emploi. Depuis l’année dernière, à ses heures perdues, au lieu de faire du thé à l’ombre des arbres, il devient livreur d’objets informatiques achetés sur les réseaux sociaux (Facebook, Viber).
Sékou n’a pas de boutique mais vend et livre les produits d’un commerçant installé aux Halles de Bamako. Sur chaque produit livré, le commerçant lui verse une commission, sans compter les frais de la livraison qui varient de 500 à 1000 Fcfa selon la distance dans la ville de Bamako. Mais la livraison ne s’effectue que pendant la journée pour des raisons de sécurité. Sékou Keïta ambitionne de posséder sa propre boutique pour vendre des marchandises et faire la livraison à son propre compte. La voie est déjà tracée pour ce jeune étudiant de 29 ans.

APPAREILS DEFECTUEUX. Amara Bathily, lui, est un jeune commerçant qui possède déjà sa propre boutique. Une bonne base pour se lancer dans la vente, l’achat et le troc en ligne. Les opérations de vente et d’achat se passent sur sa page Facebook « Mali Sugu ». En plus de Bathily lui-même, 7 autres personnes administrent cette page Facebook qui est déjà très connue dans le milieu des affaires de notre pays. Il suffit de se rendre sur « Mali Sugu » et de proposer ses produits tout précisant les modalités de vente. Il arrive que des internautes proposent de troquer un terrain à usage d’habitation contre une voiture. D’autres organisent le troc sur des téléphones portables, des voitures, des ordinateurs.
Sur la page « Mali Sugu », les publications sont filtrées par les administrateurs. L’internaute doit respecter des normes. Par exemple : pas question de publier des photos qui ne correspondent pas aux produits, assure Amara Bathily. Le numéro de contact téléphonique doit figurer aussi. Les pannes et défauts des appareils de seconde main doivent être signalés pour les objets à troquer. Donc, pas de tromperie sur la marchandise !
Mais impossible de bloquer tous les contrevenants. Par exemple, un certain Doumbia a fait un post sur un appareil photo de marque Nikon (seconde main) au prix de 100 000 Fcfa. Dans sa publication sur la page « Mali Sugu », il a assuré que l’appareil n’avait pas de défaut. Rendez-vous pris avec lui dans nos bureaux, nous avons constaté que tous les accessoires étaient effectivement là mais que le port de la carte mémoire manquait. Le marché a donc capoté.
Une autre mésaventure est survenue avec un vendeur de téléphone en ligne. L’appareil que nous voulions acheter s’est révélé défectueux. Il avait un défaut d’écouteur. Le vendeur a dû apporter un autre appareil de seconde main qu’il nous a laissé tester pendant une semaine pour nous garantir qu’il était en bon état.
Mis à part le risque de se retrouver avec un appareil défectueux si vous relâchez votre vigilance, les articles sont moins chers sur le marché virtuel que dans les boutiques. Normal, le commerce électronique impose moins de charges. Les promoteurs des plateformes de vente ouvrent gratuitement leur « boutique » sur Facebook. Les acheteurs et les vendeurs peuvent accéder aux plateformes sans se fatiguer et sans bourse délier (sauf le coût minime de la connexion).
Que gagne l’Etat dans le commerce électronique ? Rien pour le moment. Ce n’est que récemment que l’Assemblée nationale a adopté un projet de loi relatif aux transactions, échanges et services électroniques. Dans ce texte de loi, le commerce électronique est défini comme toute activité économique par laquelle une personne propose ou assure la fourniture des biens et services par voie électronique.
La loi stipule que le commerce électronique s’exerce librement sur le territoire national à l’exclusion des jeux d’argent qui impliquent des mises ayant une valeur monétaire dans les jeux de hasard, y compris les loteries et les transactions portant sur les paris, même légalement autorisés. Sont exclues aussi du champ d’application de la présente loi, les activités de représentation et d’assistance en justice, les activités exercées par les notaires ou les professions équivalentes, dans la mesure où elles comportent une participation directe et spécifique à l’exercice de l’autorité publique.
L’exercice du commerce électronique est soumis aux conditions d’établissement et d’exercice prévues dans les instruments internationaux et nationaux, aux principes anticoncurrentiels, aux règles relatives à l’interdiction ou à l’autorisation de la publicité non sollicitée, envoyée par courrier électronique, à la réglementation fiscale et douanière, aux droits protégés par les lois et règlements relatifs à la propriété intellectuelle.
A. DIARRA

Source : L’ Essor

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