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Le problème avec les ultimatums

C’est qu’après chacun se cherche. Celui qui reçoit l’ultimatum, même s’il voulait reculer, est obligé de le refuser pour ne pas perdre la face. Celui qui le lance est obligé, lui, d’agir pour ne pas perdre la face. En tout état de cause, cela se résume à une question d’orgueil des uns et des autres, orgueil qui conduit souvent aux désastres. Heureusement, pour chacun, quelques bonnes volontés ont permis pour l’heure de sauver les apparences. Cela étant, le problème reste entier. J’aime cette sentence de Virgile depuis l’adolescence : «Sine ira et studio» sans colère et sans passion.

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C’est ainsi que doivent se prendre les décisions conséquentes pour la vie d’une nation. Et il appartient aujourd’hui à l’État de se montrer conséquent, et signifier qu’il est à l’écoute des doléances légitimes des Maliens. Autrement, de même que nous avions affirmé au lendemain du vote du projet de révision que si les Maliens n’y réagissaient pas, il ne faudrait pas venir se plaindre après. Aujourd’hui, il appartient au gouvernement de tirer les leçons des mouvements sociaux en œuvre, pour ne pas lui aussi avoir à refaire le film quand il sera trop tard. Dieu veille.

Aliou, condamné

10 ans de réclusion, c’est la peine retenue contre l’ancien commissaire du Mujao. Aliou Mahamane Touré était accusé de crimes de guerre, d’atteintes à la sûreté de l’État, d’association de malfaiteurs, de coups et blessures volontaires, de torture, de terrorisme, de détention illégale d’armes de guerre et de munitions. Lors de l’audience de vendredi 18 août, il a nié toutes les accusations. Ce procès avait été renvoyé à ce  vendredi 18 août à la demande du Parquet et de l’Association malienne des droits de l’homme pour permettre la comparution des témoins de la partie civile.

C’est pourquoi dès l’ouverture de l’audience, la parole a été donnée à la partie civile. Les témoins et certaines victimes ont expliqué leurs souffrances : des chauffeurs et boutiquiers amputés (main ou pied). Certains témoins estiment que les atrocités commises par Aliou à Gao dépassent tout commentaire. L’ancien commissaire du Mujao a reconnu avoir rejoint le Mujao et avoir sauvé la vie de plusieurs cadres maliens en les aidant à fuir Gao. Il a affirmé s’être opposé à plusieurs décisions du Mnla.

C’est pour cela qu’à la barre, Aliou Mahamane Touré a demandé un dédommagement aux autorités maliennes. Il ajoutera que le Mali n’était plus au nord pour justifier son choix d’appartenir au Mujao. Aliou Mahamane Touré a été arrêté en décembre 2013 dans la localité de Gossi par les Forces de défense et sécurité du Mali. Il a été mis sous mandat de dépôt le 29 janvier 2014 et présenté au juge d’instruction au mois de mars dernier, puis devant la chambre d’accusation de la Cour d’appel de Bamako.

Des frustrés

Suite à l’attaque contre le camp de la Minusma et la légion de la gendarmerie à Tombouctou, il y a eu 14 morts dont l’adjudant Ibrahim Boubacar Traoré dit IBK de la gendarmerie de Tombouctou. Voici le témoignage d’un anonyme : «J’ai vu sur France 24 que ce sont les français et la Minusma qui ont tué les assaillants. J’ai participé aux combats et les djihadistes ont tous été tués devant moi par les Fama…mais c’est très grave…

Sur le terrain, on a vu que 3 blindés des Suédois qui ont même refusé de s’approcher…les djihadistes ont fait plus d’une heure dans la ville aux prises avec nos Fama, sans attaquer le camp de la Minusma. Seules les Fama (Forces armées maliennes) étaient présentes dans la ville…». Cet anonyme trouve que les faits ont été transformés par les médias internationaux alors que ce sont les Fama qui ont abattu les terroristes.

Lesquels se sont même attaqués au système de communication de la Minusma, ce qui prouve qu’ils avaient le plan du site de la Minusma avant d’attaquer le QG des casques bleus. Pour ce qui est de France 24 ou autres médias occidentaux, ce n’est point une surprise pour nous. France 24, qui est toujours pressée à donner des nouvelles sur le Mali, pour peu, a-t-elle couvert le sit-in devant l’ambassade de la France ?

Le Mali

Une gestion à la malienne ni vainqueur, ni vaincu, c’est le Mali qui gagne comme dit le slogan de l’autre. Finalement, le Mali a gagné. Deux mois de vives tensions autour de la révision constitutionnelle, un projet présidentiel dont l’initiateur même dit que les explications n’ont pas suffi, encore moins facilité sa compréhension. Pour l’intérêt du Mali et pour être en phase avec son peuple, le président IBK a décidé de surseoir à son projet.

Un projet qui n’était pas du tout tenable face aux réalités du terrain, de la contestation née entre les Maliens. C’est la 3ème tentative de révision constitutionnelle qui échoue ainsi, en 25 ans, après Alpha en 2001, ATT en 2011 et maintenant IBK en 2017. Que faut-il faire pour réviser la constitution malienne ? Peut-être une vraie large concertation, impliquant tous les Maliens comme en 1992, pourrait être la solution.

 IBK a «versé des sauces»

IBK, en décidant de surseoir à la révision de la constitution, a pris de court plusieurs partisans du Oui, dont certains étaient dans les localités de l’intérieur du pays. Cette décision a stoppé plusieurs activités. Des salles louées, des T-shirts, du matériel de sonorisation et même des mobilisateurs payés, tout cela est fini ! C’est pour cela que certains partisans du Oui n’hésitent pas à dire que le président a «versé des sauces».

Ceux-ci n’ont rien compris et ne connaissent pas le Mali, puisque «l’une des grandes chances de notre pays réside dans le fait que dans les périodes les plus complexes, il se trouve toujours des hommes et des femmes qui se dévouent pour réduire les divergences et pour entretenir les chemins du dialogue… Or, aujourd’hui, nous Maliens, avons impérativement besoin de nous écouter, de nous comprendre et d’aller ensemble de l’avant», dixit Ibrahim Boubacar Kéita, himself.

Treta, un anti-IBK

Pendant les deux mois de contestation du projet présidentiel de révision constitutionnelle, le président de la convention pour la majorité présidentielle a fait deux sorties : la première c’était au mois de juin et la seconde au mois d’août. Bocary Treta, il s’agit de lui, affichait une mine serrée. Il ressemblait à quelqu’un qui avait été forcé d’animer la conférence de presse. En tout cas, Bocary Treta, président du RPM et de la majorité présidentielle, a été absent lors des débats sur le projet de révision constitutionnelle. Certains lui reprochent d’être d’accord avec la position des gens de «Antè A banna».

Comme bon nombre de membres du gouvernement et de partis politiques de la majorité, personne ne comprenait le silence de Treta. Il n’a jamais été au charbon en chef de la majorité. Même après le sursis, Treta était injoignable. Certains présidents de partis politiques l’ont cherché en vain. Ceux-ci voulaient que la majorité fasse un communiqué pour remercier le président de la République. Puisque Treta n’était pas là, il a été demandé à chaque parti de faire sa déclaration personnelle.

Kouffa en noces

Dogo, vous souvenez-vous de l’assassinat du chef de ce petit village en avril 2015, par les terroristes du Front de libération de Macina ? Pour votre information, l’ex-femme de ce même chef de village s’est remariée au chef terroriste Amadoun Kouffa, lui-même, la semaine dernière. Ce petit village se trouve dans la commune de Bimbere Tama dans le cercle de Youwarou, région de Mopti. Le défunt chef du village s’appelait Amadou Dicko, il a été assassiné par les terroristes en avril 2015. Sa femme, du nom d’Aïssata Modibo, s’est remariée à Amadou Kouffa à Dogo. Le chef terroriste en personne était présent là-bas et la cérémonie a eu lieu la semaine dernière dans la nuit du jeudi 10 au vendredi 11 août 2017.

Accélération

Si tous les partenaires sont pour la mise en place de la force du G5 Sahel, son financement pose problème. Il faut 423 millions d’euros par an pour le plein déploiement de la force anti-terroriste du G5 Sahel, mais le compte n’y est pas encore. Et, à ce jour, le G5 dispose d’un quart du budget, soit 108 millions d’euros financés pour moitié par l’Union européenne, les 5 pays du Sahel et une aide logistique de 8 millions promises par Paris. Alors que les besoins sont conséquents. Il faut de l’équipement pour les 5 000 hommes qui seront déployés, des réseaux de communication plus perfectionnés, mais aussi une aide pour les évacuations d’urgence, a énuméré l’ambassadeur malien à l’ONU.

Les attaques au Mali et Burkina vont certainement accélérer les choses, une première réunion sur les financements aura lieu à Berlin le 18 septembre, puis une réunion ministérielle du conseil de sécurité en octobre prochain et enfin une conférence des donateurs en décembre. Le plein déploiement de la force, lui, devrait être effectif en mars 2018. Les Etats-Unis qui s’étaient montré très réticents au G5 ont semblé infléchir leur position. Ils ont assuré vouloir maintenir leur aide bilatérale et participer aux prochaines conférences pour lever des fonds sans s’engager plus concrètement.

Les fondateurs de Bamako

Les Niakaté/Niaré Dravé Touré sont venus trouver que Bamako était déjà occupée. Ses premiers habitants étaient les Konaté qui vivaient au bord du fleuve, puis ont migré à cause des fortes crues du fleuve sur les hauteurs de Sokonafing, Lhassa et Grimkoumè. Ensuite, d’autres se sont installés à Missabougou, Point-G et quand leurs griots ont fondé Djélibougou, l’un d’entre eux est parti pour en devenir le chef. Lorsque les Niaré sont arrivés, ils ont demandé la permission aux Konaté de s’installer au bord du fleuve qui n’était plus occupé et ont payé la cola pendant 10 ans.

Suite au mariage d’un Niaré avec l’une de leurs sœurs, les Konaté ont arrêté de prendre l’impôt et laissé la jouissance des terres du bas aux Niaré. C’est ainsi qu’à l’arrivée par le fleuve des Français, commandés par Gustave Borgnis-Desbordes, les premiers habitants qu’ils rencontrèrent furent les Niaré, auxquels ils demandèrent terre pour s’installer. Les Niaré montèrent à Sokonafing demander la permission aux Konaté qui leur dirent qu’ils n’avaient plus besoin de leur permission puisque cet endroit leur appartenait depuis le mariage de leur sœur.

C’est ainsi que les Niaré donnèrent la terre aux Blancs et furent considérés par ceux-ci comme les fondateurs de Bamako. Sinon, les autochtones de Bamako sont les Konaté depuis l’empire du Mandé, et cette contrée avait été ignorée par l’empire de Ségou jusqu’à ce que Biton y envoie une expédition d’exploration, et elle retomba dans l’oubli jusqu’à ce que les colons décident d’en faire leur capitale et de faire des Niaré les fondateurs de la ville.

Décès de Salifou Diallo

Le Burkina, avec le décès du président de l’Assemblée nationale, perd un BAOBAB de la politique locale. Salif Diallo a traversé plus que les ans, les décennies. Il était l’un des stratèges les plus redoutés du pays, un acteur clé de la chute de Blaise après avoir été l’un des piliers (idéologues) de son régime. Salif, sorte de binôme de l’actuel président Roch dont il était l’un des “cerveaux” les plus précieux et consultés, en imposait par sa fine connaissance de l’échiquier politique du BF.

En quittant ce monde, il laisse le président burkinabé, son partenaire politique, les deux “coalisés” pour la chute de Blaise, affronter les temps difficiles (terrorisme, grogne). Mais c’est aussi cela la vie…faire son temps, son petit temps et tirer sa révérence. Les bambaras disent “môgô kélén tilé tè duniya ban” (Le temps d’un seul homme ne saurait épuiser le temps du Monde). RIP

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