L’offensive diplomatique que le président de la République, Ibrahim Boubacar KEITA, a entamée à Nouakchott, le 10 janvier, puis à Alger, les 18 et 19 janvier dernier, se poursuit présentement avec l’étape du riche et puissant émirat gazier et pétrolier : le Qatar.
La question sécuritaire, des problématiques comme l’Éducation, la Santé, les Infrastructures, mais aussi les investissements seront bien au cœur des échanges qui devraient contribuer à redynamiser les relations entre nos pays.
Les pays du Sahel forment des espaces conjugués avec des développements coordonnés inhérents à leur histoire et à leur géographie communes, caractérisés par de fortes interdépendances et aux destins intimement liés. Plus globalement, ils constituent une matrice travaillée par des forces et des logiques communes : la sécurité de l’un est étroitement liée à la sécurité des autres et réciproquement. Une concertation permanente s’impose donc entre les pays sur le présent et l’avenir de leur propre sécurité.
Voilà tout le sens donné à la présente offensive politicodiplomatique entamée ces derniers jours par le chef de l’État qui l’a conduit successivement en Mauritanie puis en Algérie et aujourd’hui au Qatar.
À Doha, l’enjeu, pour le président IBK, n’est pas forcément le même qu’en Algérie ou en Mauritanie en ce sens que le Qatar n’a rien à partager, géographiquement parlant, avec notre pays. Sauf que ce riche émirat gazier et pétrolier a été longtemps soupçonné d’apporter de financements occultes aux terroristes dans la bande sahélo-saharienne qui ont semé la terreur chez nous pendant près d’un an.
Selon les services des renseignements français, ce pays du Golf aurait financé des groupes salafistes au nord du pays.
Si au cours d’une visite officielle du président de la Transition, Dioncounda Traoré, l’État qatari avait nié toute accointance avec l’hydre du terrorisme, ce pays, au cours de la même période d’occupation du septentrion par les forces du mal, a multiplié ses activités humanitaires dans notre pays, à travers le Croissant rouge qatari qui a lancé une campagne de dons à l’adresse des nécessiteux du Nord en vertu d’un accord avec la Croix-Rouge malienne.
En plus du Croissant rouge, d’autres structures humanitaires, tel que Qatar Charity ou la Mou’assaassat Eid ont fait des régions nord du pays leur terrain intervention privilégiée.
Si ce voyage présidentiel suscite des interrogations dans certains milieux, des spécialistes de question de la géostratégie sont d’avis que le Qatar est un passage obligé pour le locataire de Koulouba dont les discussions avec l’émir Tamim devraient tourner vraisemblablement sur les questions de sécurité, de lutte anti terrorisme et sans doute d’accords de coopération économique.
On se rappelle que lors de la visite de l’ancien président par intérim, dans ce richissime pays pétrolier, l’émir Cheick Hamad Bin Khalifa Al Thani, qui a désormais passé la main à son fils, Cheikh Tamim bin Hamad Al Thani, avait alors promis que Doha allait s’investir pour aider notre pays à sortir de la crise et l’accompagner économiquement.
La visite du président IBK dans la capitale qatarie s’inscrit donc dans cette logique d’accompagnement promise en faveur de notre pays.
Si l’on en croit à la forte délégation qui l’accompagne, composée de ministres, des opérateurs économiques et des responsables du secteur privé, le chef de l’État devrait convaincre l’émir Tamim de s’engager officiellement pour des investissements au Mali. Le Qatar pourrait aider sur des problématiques comme l’Éducation, la Santé, les Infrastructures, mais aussi investir dans l’économie malienne.
Par Mohamed D. DIAWARA
Source: Info-Matin