Au cours de sa traditionnelle présentation de vœux à la presse, le président des Forces alternatives pour le renouveau et l’émergence (Fare An Ka Wuli), Modibo Sidibé, a invité le gouvernement à impliquer toutes les parties prenantes dans l’organisation de la présidentielle de 2018 en vue de sa réussite. C’était le mardi 23 janvier, à la Maison de la presse. Pour la circonstance, l’ancien Premier ministre n’a pas manqué de pointer son doigt accusateur sur le président IBK pour avoir échoué à conduire les affaires pays.
Pour le président des Fare, Modibo Sidibé, cette activité vise à réaffirmer l’attachement de son parti aux différentes formes de liberté consacrées par la Constitution malienne, en l’occurrence la liberté d’expression et la liberté d’opinion qui sont l’une des grandes conquêtes du soulèvement de mars 1991. Aussi, il a exprimé son soutien au rôle que celles-ci jouent dans le dynamisme de la démocratie et du renouveau citoyen que les Fare réclament incessamment.
L’ancien Premier ministre ajoutera qu’il est favorable à une presse de qualité en mesure d’informer les citoyens, d’analyser et d’aider le citoyen à s’informer sur un certain nombre de sujets préoccupants de la nation.
Par ailleurs, il s’est prononcé sur l’organisation du cycle électoral de 2018 en rappelant qu’il faut exiger d’abord des autorités un minimum de sécurité pour le Mali en particulier dans sa partie centrale et septentrionale. À le croire, l’insécurité est fortement présente, tendant à devenir le quotidien des Maliens. Ce, en contribuant ainsi à la déstructuration de l’équilibre du pays.
Sortir des spéculations relatives au non-respect du délai pour les prochaines élections
En deuxième lieu, pour une bonne tenue des futures élections, il a indiqué qu’il faut préparer celles-ci pour permettre au Mali de rester dans la démocratie, pour que l’élection présidentielle se tienne à bonne date, respectant le vote des Maliens.
À ce sujet, il dira que l’on doit sortir de la spéculation relative au non-respect de la date de la tenue du scrutin pour travailler durant les mois suivants afin que ce calendrier électoral de 2018 soit respecté. À l’entendre, les Fare sont inscrites dans cette démarche et exigent au gouvernement de travailler pour que cela soit.
“Nous voulons que toutes les parties prenantes soient associées à ce processus, notamment les partenaires internationaux, les Ong, la société civile et la classe politique de façon générale pour conduire le processus électoral à terme. Le pays a besoin d’une légitimité nouvelle, et seules les élections pourront donner cette légitimité parce qu’il y a des dispositions et des réorientations importantes à prendre” a-t-il soutenu.
Quid d’une candidature unique de l’opposition pour la présidentielle de 2018, le président des Fare An Ka Wuli de répliquer que “tous les partis politiques de l’opposition sont d’accord que le régime d’IBK est un échec, qui a compromis notre pays et qu’il faut y mettre fin. Mais il faut connaitre les pistes et les stratégies permettant de résorber les difficultés pour avancer dans la stabilisation du pays. Il faut une démarche qui conduit à cela. Il ne suffit pas de dire qu’on va rassembler. Non ! La position qui me semble urgente aujourd’hui pour l’opposition et la société civile est de se battre pour que les élections se tiennent à bonne date pour qu’elles soient transparentes et crédibles. Aussi, elles doivent se lever contre les choses indignes que nous avons constatées dans notre processus électoral… C’est le premier élément autour duquel on doit se rassembler. La deuxième bataille doit porter sur la stabilité à minima pour permettre la tenue des élections “.
Le régime IBK a perdu la légitimité et la crédibilité à conduire les affaires de ce pays
Et Modibo Sidibé d’enfoncer le clou : “Si le camp d’en face, la majorité présidentielle veut se rassembler qu’il se rassemble autour d’un candidat unique. Mais nous considérons qu’il est simplement disqualifié pour la suite. Ainsi, sur le plan de la démocratie, de la République et le vote, nous allons leur montrer qu’ils ont perdu la légitimité, la crédibilité pour conduire les affaires de ce pays”.
S’agissant de la récente sortie du chef de l’État dans laquelle il accuse certains opposants d’agitateurs et d’imposteurs, le président des Fare de rappeler au président IBK que “nous sommes en démocratie et que les Maliens ont le droit de s’exprimer sur la situation du pays et de se prononcer sur la qualité et la gouvernance du pays”.
À l’en croire, IBK ne peut accuser personne d’agitation avec un régime qui a nommé en moins de cinq ans cinq Premiers ministres et des ministres qui n’ont pas pu passer quatre ou cinq mois au gouvernement. En conclusion, il dira qu’il faut en finir avec cette fragilité gouvernementale.
Boubacar PAÏTAO
Source: Aujourd`hui mali