La France ne tolérera « aucun ultimatum » et ne sera « sensible à aucune pression » dans la gestion du retrait de ses troupes du Mali, qui se fera « en bon ordre et en sécurité », a assuré mardi à Paris le premier ministre français, Jean Castex.
Alors que la junte au pouvoir à Bamako a demandé vendredi à Paris de faire partir « sans délai » ses soldats, M. Castex a répondu que « la sécurité de nos soldats, comme celle de nos ressortissants, sera notre priorité ».
« Nous ne tolérerons aucun ultimatum, et ne serons sensibles à aucune pression, quelle que soit leur provenance », a-t-il martelé, dans une déclaration devant l’Assemblée nationale suivie d’un débat sans vote.
La France avait annoncé jeudi le désengagement progressif des quelque 2400 militaires déployés au Mali, sur un total de 4600 au Sahel, dans un contexte de vives tensions avec les colonels arrivés au pouvoir par la force en août 2020.
« Sur le plan militaire, nous serons amenés à fermer les bases de Gossi, Ménaka et enfin Gao. La manœuvre s’effectuera en bon ordre et en sécurité et durera entre quatre et six mois », a expliqué le premier ministre.
Revenant sur les raisons du départ de la France après neuf années d’engagement, M. Castex a étrillé un régime qui a « renié, un par un, ses engagements » et qui a « fait le choix de s’appuyer sur une organisation privée bien connue de mercenaires russes, Wagner, dont le modèle économique repose sur la prédation des richesses des pays dans lesquels elle opère ».
« Il n’est aujourd’hui plus possible de nous investir dans un pays dont les autorités ne souhaitent plus coopérer avec les Européens et entravent leur capacité d’action », a-t-il plaidé.
La ministre française de la Défense Florence Parly a assuré que « nous prenons toutes les mesures pour éviter tout contact » avec Wagner.
« Nous nous préparons également au pire » et « sommes prêts à réagir avec la plus grande fermeté en cas de menace sur la force Barkhane », a-t-elle ajouté. « Nous ne tolérerons aucune provocation et aucune entrave durant notre redéploiement ».
Au nom de La France insoumise, groupe d’opposition de gauche, Jean-Luc Mélenchon a estimé que l’intervention au Mali se soldait par un « échec », mais en ajoutant que « nous méritons d’être respectés ». « La France n’a pas envahi le Mali, mais est venue à l’appel des autorités maliennes », a rappelé le candidat à la présidentielle.
« S’il y a échec, c’est celui de la junte militaire » malienne, a considéré Mme Parly.
Source : LaPresse.ca