Le mouvement nigérien Tournons La Page (TLP) a condamné le redéploiement des forces françaises et européennes sur le territoire du Niger et estime que l’accord conclu avec le gouvernement Bazoum est illégale et illégitime.
La France et ses partenaires européens ont annoncé jeudi, le retrait de leurs forces du Mali sur fond de crise politique, et leur redéploiement vers le Niger et d’autres pays. Le président Nigérien Mohamed Bazoum a également confirmé vendredi la migration de Barkhane et de Takuba vers le Niger. Cette annonce a été condamnée par les nigériens réunis dans le mouvement TLP.
« TLP-Niger s’interroge sur les modalités d’un tel accord des autorités nigériennes sachant que la constitution du Niger prévoit en son article 169 que : « Les traités de défense et de paix ne peuvent être ratifiés qu’à la suite d’une loi autorisant leur ratification ». Il est clair que cet accord, n’a fait l’objet d’aucun débat au parlement nigérien pour discuter de son bien-fondé à plus forte raison ratifier une loi l’autorisant », indique l’organisation.
« Cet accord impopulaire viole gravement la Constitution Nigérienne, ce qui le rend totalement illégal en dépit du fait qu’il soit illégitime », indique TLP. Elle soutient que face à cette situation inadéquate à l’État de droit, « TLP-Niger condamne avec fermeté et détermination cet accord colonialiste autorisant le déploiement de ces forces d’occupation sur le territoire du Niger ; déplore l’asservissement des chefs d’États Africains qui les amène à signer des accords, bien souvent illégaux, en défaveurs du peuple Africain ».
Aussi l’organisation « exhorte les autorités nigériennes à se désolidariser sans condition de cet accord qui n’est pas voulu par le Niger et son peuple et appelle l’ensemble des nigériens soucieux et jaloux de la souveraineté nationale à rester mobilisé pour soutenir les actions à venir ».
Notons que la France dispose déjà de base militaire au Niger et devrait faire migrer la grande partie de ses forces basées au Mali, vers ce pays. Le Niger, selon les explications de Macron puis de Bazoum, devrait devenir le point d’ancrage de la mission militaire française dans le Sahel.
Modeste Dossou
Source : Canard Déchainé