Pascal Airault et Antoine Glaser publient « Le piège africain de Macron: Du continent à l’Hexagone » aux éditions Fayard. Mai 2017 : Emmanuel Macron est élu président de la République française. Il promet de faire souffler un vent nouveau sur les relations avec le continent africain. Mais il se heurte vite au réel. Sur un continent mondialisé redevenu géostratégique, la France ne pèse guère plus que par son armée dans le Sahel et quelques empires économiques familiaux. Extrait 1/2.
IBK réélu, rien ne change. Pire, l’insécurité malienne se développe chez les voisins burkinabé et nigérien, où les filiales d’Aqmi et de l’État islamique tissent leur toile d’araignée. L’hydre djihadiste s’étend aussi vers le sud de ces pays et menace les pays du golfe de Guinée comme le Bénin et la Côte d’Ivoire, touchés par des attaques et des enlèvements. En quelques années, la situation est devenue hors de contrôle.
Jusqu’en 2011, les rébellions touarègues successives n’avaient pas rejoint la mouvance terroriste. Elles se dénouent à la faveur d’accords de paix, souvent sous l’égide de l’Algérie, qui leur permettent d’obtenir des postes dans l’administration et la vie politique. La progression d’Aqmi a marginalisé et fragmenté la rébellion touarègue, amenée à trouver des alliances avec les groupes terroristes, notamment pour le contrôle de l’économie grise. Les États malien et burkinabé, dont les armées ont été déstructurées, peinent à réorganiser leur système de sécurité pour y faire face. Le Niger doit endiguer les attaques de Boko Haram au sud et celles d’Aqmi et de l’État islamique au nord-ouest. Cette fragmentation croissante des groupes armés, conséquence des logiques individualistes et de la tentative des Occidentaux de diviser la menace, complique les négociations politiques pour la pacification de la zone.
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