Au cours d’une conférence de presse tenue dans les locaux de son département, le Ministre Cheick Oumar Diarrah n’a ni confirmé, ni infirmé l’information.
Yoro Abdoulsalam, responsable connu du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), a affirmé hier mardi que son groupe avait enlevé sur l’axe Gao-Kidal une équipe du Comité international de la Croix-Rouge (Cicr). « Nous avons pris (…) un (véhicule) 4X4 des +ennemis de l’islam+ avec leurs complices », a déclaré Yoro Abdoulsalam, responsable connu du Mujao. A la question de savoir s’il s’agissait de l’équipe du CICR, Yoro Abdoulsalam a répondu: « Oui ». « Ils sont en vie et en bonne santé », a-t-il dit, sans plus de détails. Avant-hier lundi, le Cicr avait annoncé avoir « perdu le contact avec un de ses véhicules, avec cinq personnes à son bord ». Les cinq personnes sont quatre membres du Cicr et un vétérinaire d’une autre organisation humanitaire, tous des Maliens, et leur disparition remonte au 8 février, alors que le véhicule effectuait le trajet entre Kidal et Gao.
LE MUJAO OCCUPE LA VILLE DE DJÉBOCK
Ces allégations d’enlèvement interviennent sur fond de tensions dans la région de Gao, où plusieurs habitants évoquent un retour du Mujao sur le terrain. Un responsable au gouvernorat de la région a indiqué à l’Agence France Presse qu’avant-hier lundi des dizaines de combattants armés, supposés membres du Mujao, avaient fait irruption dans la localité de Djébock, à une cinquantaine de kilomètres de Gao. Ils étaient à la recherche d’un chef touareg absent au moment de leur passage. Après deux heures de présence sur les lieux sans être inquiétés, ils sont repartis, a indiqué la même source, sans plus de détails.
30 TOUAREGS TUÉS PAR DES PEULHS SOUS INSTIGATION DU MUJAO
Dans un communiqué publié le même lundi, le Mouvement national de libération de l’Azawad a accusé le Mujao d’être l’instigateur du massacre d’une trentaine de touareg, le 6 février dans la localité de Tamkoutat, proche de Djébock. Le Mnla ajoutait que « suite à ce massacre terroriste », ses troupes avaient engagé une course poursuite contre les assaillants » les 8 et 9 février, en tuant six et faisant deux prisonniers « arabes ». Aussi le Mnla évoquait-il un mort et un blessé dans ses rangs, et déclarait que certains assaillants avaient fui et traversé la frontière du Niger voisin.
Le Gouvernement Oumar Tatam Ly avait de son côté dénoncé « des actes terroristes », sans citer de noms de groupes, ayant tué une trentaine de marchands revenant d’un grand marché de la même zone, la force de l’Onu (Minusma) évoquant 24 morts dans des « affrontements intercommunautaires ». Ni le gouvernement ni la Minusma n’avaient donc précisé la communauté d’origine des victimes.
Au cours d’une conférene de presse tenue, hier en fin d’après-midi, le Ministre Cheickh Oumar Diarrah, en charge de la Réconciliation Nationale, n’a ni confirmé, ni infirmé l’information.
El Hadj Sinaly DIARRA