Le MNLA a rendu public un communiqué dans lequel il insiste sur le fait que les négociations inclusives entre Maliens doivent être maintenues à Ouagadougou, après que le Mali ait donné sa caution à Alger pour des «discussions exploratoires» avec les bandits armés de l’Adrar des Ifoghas.

Une première rencontre a eu lieu le mois dernier, en présence de tous les mouvements armés. Même le MNLA était présent, même s’il n’a pas signé le communiqué final. La nouvelle dynamique engagée dans la capitale algérienne consiste à préparer des négociations qui se passeront au Mali, entre fils du pays, pour parvenir à un Accord global.

La récente mission de la MINUSMA à Bamako, pour booster les négociations, a encouragé cette démarche, qui n’empêchera nullement le désarmement, via le cantonnement des mouvements rebelles.

Alors, pourquoi, subitement, le MNLA pond-il un communiqué pour demander le maintien des négociations à Ouagadougou? Est-ce Blaise Compaoré qui le manipule? Ou bien cela procède t-il d’une technique de sabotage de la nouvelle approche?

Le MNLA est, certes, manipulé depuis Ouagadougou et, à travers cette manœuvre, il joue à la diversion. Blaise Compaoré a fait de son mieux pour le Mali. Il a également beaucoup fait pour les mouvements rebelles. Qu’il en soit vivement remercié et qu’il arrête de plaisanter avec les ennemis de notre pays.

Il les accueille, les héberge, les entretient, avec toutes les commodités possibles, au grand dam du peuple malien. Le temps est vraiment arrivé de leur dire la vérité, de leur mettre la pression, et non de les manipuler pour que les négociations restent à Ouagadougou.

Après la honte de Ouaga I et II et les pourparlers de juin dernier, ayant abouti à l’Accord préliminaire, place à Bamako ou à une autre capitale régionale pour des négociations sérieuses inclusives.

Au revoir Ouagadougou et bonjour le Mali!. Les problèmes du Mali doivent, au regard des acquis actuels, se discuter en dedans et non au dehors.

Blaise a d’autres chats à fouiller que de s’occuper du dossier malien. Il ne pourrait en tirer aucune nouvelle auréole qu’il n’aurait déjà reçue. Il a donc le devoir de canaliser ses hôtes encombrants, qui ne manquent aucune occasion pour tirer à boulets rouges sur Bamako.

De plus, le dossier étant déjà entre les mains des Nations Unies, Ouagadougou ne peut plus être l’interlocuteur du nouveau pouvoir. Alors, qu’on cesse de nous ramener en arrière, pour nous demander d’aller à des discussions à Ouagadougou. Ça, c’est terminé!

Maintenant, Blaise peut toujours appuyer, sans jalousie, les bonnes initiatives, telles que «les discussions exploratoires d’Alger», soutenues à la fois par la CEDEAO, l’UA, la MINUSMA et, bien sûr, l’Etat du Mali et certains mouvements armés.

Chahana Takiou