Le ministre de l’Economie et des Finances, Alousséni Sanou, a présidé le vendredi 16 septembre 2022 à l’hôtel Radisson Collection l’atelier de restitution de la revue de la performance du portefeuille des projets financés par la Banque africaine de développement (BAD) au Mali.
Au cours de cet atelier, Joseph Ribeiro, Directeur général adjoint Afrique de l’Ouest du groupe de la BAD, a révélé que de 1975 (début des opérations de la BAD au Mali), à ce jour, environ 112 opérations ont été approuvés en faveur du Mali pour un montant cumulé de plus de 1 202 milliards F CFA. Le ministre de l’Economie et des Finances Alousséni Sanou a fait constater qu’à la date du 31 août 2022, le portefeuille actif du secteur public de la BAD au Mali compte 20 projets pour un montant total approuvé d’environ 391,37 milliards de F CFA mais ce portefeuille connaît de nos jours un niveau avancé de détérioration de sa qualité de plus de 83 % d’instruments inscrits au rouge, autrement dit, des projets éligibles à l’annulation.
Présidée par le ministre de l’économie et des Finances, Alousséni Sanou (gouverneur de la BAD au Mali), la cérémonie a été une occasion pour Joseph Ribeiro, Directeur général adjoint Afrique de l’Ouest du groupe de la Banque africaine de développement de saluer la qualité de la coopération entre la BAD et le Mali. “Le niveau des engagements de la BAD est une illustration des liens solides de partenariat qui ont été tissés entre le Mali et la BAD depuis plus de 4 décennies de coopération. De 1975, début des opérations de la BAD au Mali, à ce jour, environ 112 opérations ont été approuvés en faveur du Mali pour un montant cumulé de plus de 1 202 milliards F CFA. Actuellement, le portefeuille de projets financés par le groupe de la BAD en cours d’exécution au Mali porte sur 21 opérations pour une enveloppe totale de 420 milliards F CFA couvrant les secteurs du transport routier (39 % du portefeuille), l’agriculture (19 %), l’énergie (13 %), l’eau et l’assainissement (11 %) et la gouvernance (6 %). Le secteur privé (finance et industrie) représente 7 % de l’enveloppe du portefeuille et les autres secteurs (changement climatique et développement social) 5 %”, a révélé Joseph Ribeiro.
Il a fait savoir que la semaine de la revue de la performance du portefeuille des projets qui a débuté le lundi 12 septembre 2022 a permis d’examiner l’état d’exécution des opérations de la BAD en cours au Mali avec les unités de gestion de projets, notamment la gestion fiduciaire et environnementale. Et l’atelier de restitution est l’aboutissement et le résultat du travail accompli conjointement par la partie malienne et les équipes de la BAD. Il a fait remarquer que l’un des indicateurs-clés d’appréciation de la performance du portefeuille se mesure par le taux d’instruments de financement en alerte rouge ou “épinglés”. Ce taux est de 86,5 % à ce jour. “Il résume à lui seul tout ce que l’on peut dire pour qualifier la performance actuelle de notre portefeuille. Le taux de décaissement du portefeuille se situe à 36,60 % au 31 août 2022 pour un âge moyen des projets de 5,53 ans. Il s’agit donc d’un portefeuille vieillissant présentant un besoin d’assainissement […] Nous devons maintenant agir vigoureusement et avec diligence pour faire reverdir la performance de notre portefeuille commun”, a-t-il conseillé. Il s’est réjoui de l’engagement et la détermination du gouvernement du Mali à prendre les mesures urgentes pour une mise en œuvre efficace et rapide du Plan d’amélioration de la performance du portefeuille (PAPP). Il a rassuré que le groupe de la BAD fera également sa part d’effort pour qu’avec le gouvernement, ils puissent reverdir le portefeuille.
Joseph Ribeiro a soutenu que pour renforcer la coopération très étroite existant entre le Mali et le groupe de la BAD, leur Conseil d’administration a approuvé en juin 2021 le document de stratégie pays du Mali (DSP) pour la période 2021-2025. “Alignée sur les priorités nationales (Cadre stratégique pour la relance économique et le développement durable-CREDD 2019-2023) et sur les priorités de la Transition (Programme d’actions du gouvernement de Transition-PAG 2020-2022), cette stratégie vise à remédier aux défis de fragilité économique à travers un seul domaine prioritaire qui est de “réduire la fragilité économique à travers des chaînes de valeur agricoles améliorées”. Les investissements de la BAD seront axés sur des infrastructures ciblées dont l’aménagement de 3 zones spéciale de transformation agroalimentaire (ZSTA) ; la construction de 25 centres de transformation agroalimentaire (CTA) et l’amélioration des infrastructures dans des secteurs clés comme le transport et l’énergie”, a-t-il fait savoir.
Selon lui, les activités financées par la BAD sont également en cohérence avec sa stratégie décembre 2013-2022 et ses 5 grandes priorités appelées “High 5” qui contribuent à transformer l’Afrique, à savoir, éclairer l’Afrique et l’alimenter en énergie ; nourrir l’Afrique ; industrialiser l’Afrique ; intégrer l’Afrique et améliorer la qualité de vie des Africains. Il a réitéré, au nom des autorités de la BAD, la volonté de continuer à œuvrer au côté du gouvernement du Mali, à la mise en œuvre de son programme de développement.
En ouvrant l’atelier, le ministre de l’Economie et des Finances, Alousséni Sanou (gouverneur de la BAD au Mali), a remercié la BAD pour avoir conduit conjointement, avec la partie malienne, cet exercice combien important pour le maintien de la qualité du portefeuille saine et performante. Parce que pour lui, cette revue constitue l’occasion pour le Mali de s’assurer que son partenariat avec la BAD s’exécute conformément aux orientations globales et sectorielles stratégiques du Mali et au contenu du Document de Stratégie Pays (DSP) de la Banque au Mali en vue de répondre aux besoins réels et vitaux de la population. Il a dit qu’en termes de données statistiques, le portefeuille actif du secteur public de la BAD au Mali compte, à la date du 31 août 2022, 20 projets pour un montant total approuvé d’environ 391,37 milliards de FCFA. Et le total des décaissements effectués sur les montants engagés est d’environ 149,59 milliards de F CFA avec un taux moyen de décaissement évalué à 38,22 % pour un âge moyen du portefeuille à 5,41. “Ce portefeuille connaît, de nos jours, un niveau avancé de détérioration de sa qualité, soit plus de 83 % d’instruments inscrits au rouge, autrement dit, des projets éligibles à l’annulation. Je note donc avec satisfaction qu’à l’issue des travaux, un diagnostic complet permettra d’identifier et d’analyser les contraintes et les difficultés majeures qui plombent la performance du portefeuille.
Et conséquemment, des propositions de solutions pratiques et des recommandations pertinentes seront faites et traduites dans le plan d’action d’amélioration de la performance du portefeuille. Il est plus que nécessaire que des dispositions pratiques et adaptées soient prises par chacun d’entre nous pour une bonne mise en œuvre des recommandations proposées.
Ce qui nous permettra de suivre de près et à tous les niveaux, l’évolution du portefeuille et de l’assainir autant que possible et d’atteindre les objectifs de développement assignés à nos projets et programmes au bénéfice de nos populations.
Je ne cesserai point de rappeler que l’un des facteurs déterminants dans l’allocation des ressources du Groupe de la BAD entre ses différents pays membres est la performance du portefeuille mesurée par la capacité du pays à décaisser effectivement les ressources mises à sa disposition dans des délais requis”, a-t-il indiqué.
Il a exhorté à poursuivre les efforts visant à une nette amélioration de la performance du portefeuille de projets et programmes à travers le renforcement de la cellule de suivi des unités de gestion au plan de l’ancrage institutionnel et des procédures et l’implication effective et personnelle de chacun de nous dans le suivi de l’exécution et de la gestion efficaces de nos projets. Il a remercié le Groupe de la Banque Africaine de Développement pour l’appui constant et multiforme qu’il ne cesse d’apporter au Gouvernement du Mali pour l’amélioration des conditions de vie des populations maliennes, bénéficiaires des effets et impacts des projets financés.
Il a rassuré de tout l’intérêt et de toute l’importance que les plus Hautes Autorités du Mali attachent à la qualité et à la performance des portefeuilles des projets et programmes financés par nos partenaires techniques et financiers compte tenu de leur impact significatif sur l’amélioration de la qualité de vie des populations maliennes.
Siaka DOUMBIA
Source: Aujourd’hui-Mali