En visite à Kenioroba sur le chantier de la maison d’arrêt, le Ministre Malick Coulibaly a fait le constat de l’état d’avancement des travaux et s’informer des difficultés auxquelles l’entreprise est confrontée. Pour le Ministre, il est indispensable d’achever les travaux de cette prison qui permettra de soulager les prisonniers et améliorer les droits de l’homme dans notre pays.
Défenseur des Droits de l’Homme convaincu et déterminé à combattre la lenteur des procédures judiciaires, le Ministre Malick Coulibaly multiplie des visites dans les maisons d’arrêt pour s’enquérir des conditions de détentions et dans les unités de polices judiciaires si le délai de garde à vue est resté.
Samedi 25 mai dernier, accompagné d’une forte délégation, le Ministre Coulibaly a effectué une visite sur le chantier de la grande prison de Kenioroba pour constater de visu l’état d’avancement des travaux et s’enquérir des problèmes. A Kenioroba, le Ministre et sa Délégation ont été accueillis par les autorités administratives et politiques de la Commune, à l’entrée du village, avant de respecter la tradition en rendant une visite aux chefs traditionnels qui attendaient dans le vestibule.
Après avoir souhaité la bienvenue au Ministre et à sa Délégation, le Chef du village, ses conseillers et les Responsables de l’association pour le développement de Kenioroba ont réitéré leurs doléances allant dans le cadre du renforcement de la sécurité, l’électrification du village et la résolution du problème d’eau. Le ministre à son tour leur a fait savoir que toutes leurs doléances formulées seront transmises à qui de droit et que l’Etat ne peut pas réaliser cette grande prison dans le village et ignorer les problèmes d’eau, d’électricité et de sécurité.
Sur le chantier, le Ministre et sa Délégation ont eu droit à une visite guidée. Gaoussou Tangara, Architecte, Chef de mission ; Bureau Tanagra de l’Entreprise Commerce Général, Fodé Coulibaly qui a la charge de réaliser la prison de Kenioroba, a expliqué le chantier dans les plus petits détails.
2500 Places ordinaires et 60 places VIP
Selon l’Architecte, le chantier comprend un Bloc principal avec l’Officier, la Direction, le reste de l’Administration et le service d’hygiène social. Il y a des cellules d’abord de 2500 places, deux blocs VIP de 60 places, des ateliers comme de salles de formation et une grande salle polyvalente. Il y a également des terrains de tennis, de basket et de football.
Du point de vue sécurité, la prison possède deux murs, quatre miradors et des vidéos de surveillance, camera mobile et fixe sont également prévues. A 61% de réalisation et seulement 36% de décaissement, les travaux connaissent du retard dit au non règlement des factures par l’Etat. « Nous avons la volonté malgré les non paiements de nos factures, le chantier n’est jamais arrêté », a indiqué l’architecte qui a demandé au Ministre de s’investir pour régler les factures impayées se trouvant au Ministère et faire une prolongation de délai. Car, débutée en juin 2017, la fin des travaux était prévue en juin 2019. Un délai impossible à respecter.
Construit sur 6 hectares en des quartiers autonomes, la prison de Kenioroba répond à toutes les commodités internationales et respecte les Droits humains. Son coût de réalisation s’élève à 9 milliards de FCFA.
« Les commodités de cette prison participent à la promotion des Droits de l’Homme. Les Droits de l’Homme ne s’arrêtent pas à la porte de la prison, ils y pénètrent, ils doivent régner en maître. C’est pour cela que nous sommes convaincus, aujourd’hui, qu’il est indispensable d’achever cette prison qui de l’avis unanime est l’une des plus grande de la sous-région, celle qui répond d’avantage aux normes internationales », explique le Ministre tout en ajoutant ceci : « C’est un défi majeur pour l’Etat malien de terminer ce chantier pour soulager les milliers des détenus sur le territoire national ».
Poursuivant sa visite le Ministre s’est rendu également au Centre pénitencier agricole de Kenioroba où quelques prisonniers en fin de peine reçoivent des activités de reconversion.
Dysfonctionnement
Ensuite, une visite inopinée a conduit le Ministre à Kangaba, d’abord à la Gendarmerie Nationale et puis à la Maison d’Arrêt du Cercle pour voir les conditions de détention. Ici, le constat est sans appel.
« Dans la prison de Kangaba, les Droits de l’Homme ne sont pas totalement garantis en ce sens qu’il y a une surpopulation carcérale, les conditions d’hygiène sont à améliorer, les détenus restent assez souvent longtemps sans procès. De toute façon, il y a plus des personnes en attente de jugement que de condamner», a constaté le Ministre estimant que cela dénote d’un dysfonctionnement et que des dispositions seront prises immédiatement pour redresser.
Ousmane MORBA
Source: L’Observatoire