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Le ministre des Affaires religieuses et du Culte en exclusivité sur Bamada: bousculade de Mina, jihadistes au Nord du Mali, valeurs de l’islam, valeurs sociétales….Thierno Amadou Omar Hass Diallo parle de tout

Dans cette interview que le ministre des Affaires religieuses et du Culte, Thierno Amadou Omar Hass Diallo, nous a accordée le jeudi dernier, le drame de Mina, les valeurs de l’islam et de notre société, la problématique du pardon des jihadistes maliens qui opèrent au Nord du pays, sont les sujets abordés.

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Depuis la bousculade du 24 septembre 2015 à Mina, le gouvernement du Mali est sous le feu des critiques par rapport à la gestion de l’information. Des familles sont sans nouvelles de leurs parents qui seraient portés disparus. Aujourd’hui qu’est-ce que vous pouvez dire aux Maliens par rapport à cette situation ?

Je salue d’abord Malijet. Moi, après la lecture la nuit, Malijet c’est mon site d’ensommeillement. Je le parcours, qu’il soit bon ou mauvais. Ce qui est  là-dans, c’est beau, ça fait plaisir, c’est l’expression de l’intelligence malienne qui aussi s’approprie les nouvelles technologies. C’est évident. Aussi,  je me dis que le rôle de la presse n’est pas de dire toujours ce qui nous fait plaisir, mais de creuser la plaie et de remuer là-dans. Au-delà de ça, pour  la bousculade de Mina, je voudrais rester dans une certaine discipline gouvernementale. Les rôles ont été repartis. Vous savez que c’est une tragédie, un drame national. Quand ça devient ainsi, il y a une cohésion nationale et gouvernementale et les rôles sont redistribués pour que l’Etat, dans sa grandeur, ne puisse pas aller à la va-vite, à la passion. C’est un principe sacro saint que tient à cœur le Chef du gouvernement : la Solidarité gouvernementale ! Il s’agit de prendre le temps. Les portés disparus, ce sont des gens qu’on n’a pas encore retrouvés. Ça peut être des gens qu’on n’a pas retrouvés parce qu’ils sont décédés. Mais puisse que leurs corps ne sont pas retrouvés, en terme militaire, ce sont des portés disparus. Et de plus en plus, on est en train d’entrer dans certaines informations. Comme je  l’ai dit,  les camions frigorifiques recevaient les corps avant leur identification. Donc, ce qu’il y a lieu de dire, c’est que  l’Arabie Saoudite a fait face à une hécatombe non prévue. De prime abord, ils ont pris des mesures, mais il fallait avec le temps, qu’ils réfléchissent à l améliorer. Ces mécanismes font qu’ils sont en train d’aller dans des logiques  d’identification des décédés. Pas plus tard qu’hier (le mercredi NDLR) et avant-hier (le mardi NDLR),  ils ont fait  ouvrir  un congélateur  pour voir les corps. Ils sont en train de les identifier. Le département des Affaires religieuses et du Culte, à travers  la Maison du Hadj, a une antenne à Diéda et cette antenne est gérée par un docteur qui est là-bas et qui s’occupe de cette question. Il travaille sur le terrain en compagnie des agences, les agences privées. Ce travail se fait dans les hôpitaux. Il y a beaucoup de choses à faire. Donc, il n’y a pas lieu d’aller dans la passion, dans la précipitation. Nous savons qu’il y a des créneaux ordinaires par lesquels  les agences passent pour informer les citoyens, mais quelque part l’Etat s’est dit,  ne donnons pas une succession de bilans macabres. Qu’est- ce qu’ils vont nous dire demain ? Qu’est-ce  qu’ils vont nous dire après demain. Dans tous les cas, le consul est impliqué, l’Ambassade est impliquée, le ministère est impliqué. Donc, nous irons par recoupements. Certains  auront la malchance d’avoir des infos qu’on ne souhaite pas pour chacun d’entre nous par ricochet par des agences ou par personnes interposées ; d’autres  des nouvelles pour dire qu’on a  retrouvé un tel, même s’il est malade etc. Mais que les gens se rassurent, nous sommes en train de procéder à un casting.

C’est un bilan évolutif. Évolutif positivement comme  négativement. Au regard de la soudaineté de l’action et les moyens qui doivent être dégagés pour gérer cette affaire, nous avons l’obligation d’être dans la patience. C’est dur, je le reconnais c’est dur, un être cher qu’on  n’arrive pas à retrouver. Qu’on nous dise qu’il est décédé ou qu’il est malade  au moins on est plus dans le suspens, mais qu’on n’a pas d’identification, cela fait mal. Dans tous les cas, il faut qu’on comprenne qu’il n’y a aucune volonté  de rétention de l’information. Nous voudrions qu’en donnant l’information qu’elle soit une information saine. Vous avez vu il y a des pays qui avaient  dit, nous avons un petit nombre de morts, mais  nous savons aujourd’hui à quel nombre ils en sont.

Aujourd’hui, en ce qui concerne le Mali, on est à combien de morts précisément ?

Alors, c’est vrai on connait le nombre, mais je vous l’ai dit ce n’est plus le ministère des Affaires religieuses et du Culte qui a la primauté  ou la responsabilité de la gestion de cette situation. C’est une affaire religieuse, mais c’est une affaire nationale. Elle est gérée à d’autres niveaux qui font  que j’ai l’obligation de réserve par rapport à certaines informations. Mais je sais qu’en temps opportun on  vous le communiquera.

Certaines personnes accusent l’Arabie Saoudite d’avoir négligé la sécurité, alors que les autorités de  ce pays parlent plutôt d’indiscipline de pèlerins. Vous-même vous avez été sur le terrain. Que peut-on dire sur la question ?

Vous savez, je n’aime pas la vile critique. Je ne suis pas de celui-là qui cherche des poux sur la tête chauve de quelqu’un.  Dans cette tragédie, je vais vous dire franchement que je me souviens des réactions, j’ai entendu des réactions mais moi, je me mets dans une spiritualité, franchement. Je me dis, ma mort à moi  si elle doit être  décidée  par le Tout Puissant, ça peut se faire dans ce bureau après l’interview, ça peut se faire en mission, ça peut se faire à la Mecque, ça peut se faire en accompagnant quelqu’un d’autre dans sa tombe. Moi je crois à ça,  je crois qu’il était dit que ces hommes et femmes devraient périr en ces lieux. En tant que croyant, je vois la chose comme tel d’abord.  Maintenant pour ce qui est des critiques du mortel, pour dire que c’est la faute à l’Arabie Saoudite, je pense qu’il faut être mesuré. Quand une telle catastrophe se produit, il y a toujours des défaillances. Aussi, on nous dit deux millions, mais en réalité vous n’aviez pas moins de  4 millions de pèlerins à la Mecque ! Parce qu’il y a  le chiffre officiel et il y a tous ces pays qui entourent l’Arabie saoudite. Quand il y a pèlerinage, les habitants de ces pays viennent. Et imaginez,  2 à 3 millions de personnes dans un endroit qui recevait les mêmes pèlerins il y a combien de siècles. Au-delà de ça, je ne suis pas de ceux-là qui sont dans une logique de jurisprudentielle ou juridique. Je pense plutôt qu’il faut comprendre comment l’Arabie Saoudite s’est trouvée face à ce drame. Se dire en tant que croyant que  l’Arabie saoudite, c’est la Nation de tous les croyants. On doit sortir des critiques qui peuvent affaiblir cet Etat, affaiblir l’islam en essayant  de responsabiliser ou culpabiliser. Je ne suis pas d’accord qu’on dise que les pèlerins étaient indisciplinés. Non, nos pèlerins étaient dans leur droit à 6 H 30 ; 10 heures et certains jusqu’à 14 heures. Donc, il y avait une marge qui était là. Alors que le drame s’est produit avant 10 heures. L’Arabie Saoudite doit mettre des mécanismes en place pour nous  informer. Nous avons nos représentants, les ambassades, les consulats. Mais il ne faut pas qu’on nous jette l’opprobre, non, non. Il ne faut pas qu’on nous dise qu’il y avait des pèlerins particuliers que  d’autres pèlerins.

Est- ce qu’il y a nécessité aujourd’hui que le monde entier aide l’Arabie Saoudite à assurer la sécurité du pèlerinage ?

J’ai entendu ce discours, mais je crois que jusqu’à ce drame, je ne crois pas qu’on ait eu à s’en prendre à l’Arabie Saoudite. Vous savez, c’est une erreur humaine ou une sorte d’analyse stérile de croire que personne ne peut se tromper, que personne n’a droit à l’erreur. Nous sommes perfectibles, nous sommes des humains. Voilà ! Simplement je pense que l’Arabie saoudite tirera les leçons de ce qui vient de se produire. Personnellement je me dis, aidons ce pays à être cette nation qui a accueilli les autres. Dieu fait ce qu’il veut. Je vous dis encore que je suis dans la spiritualité. Cette pierre noire à la Mecque, c’est depuis Abraham. Donc ce n’est pas les Saoudiens qui l’ont  fait amener chez eux. C’est une volonté de Dieu.  Il est toujours bon d’être dans une logique spirituelle pour analyser et comprendre cette tragédie de Mina.

Parlons de votre département. Quelle est l’atmosphère qui règne au niveau de nos religions ?

Vous savez quand vous prenez le Coran, il résous ce problème qu’on a cru problème : la laïcité. Croyez en Abraham, Isaac, Moise, Jacob, en Issa comme vous croyez en moi Mohamed. Respectez la Torah, l’Evangile comme vous respectez le Coran. C’est le respect des autres religions. C’est le respect du droit à la différence. Moi je n’aime pas le mot tolérance religieuse, parce que tolérer voudrait dire que tu as la force, mais il est faible. Non, le Mali est une nation plurielle. Des Maliens ont choisi d’être musulmans, ils sont majoritaires mais des Maliens ont choisi de ne pas être musulmans, ils sont Maliens. Le ministère des Affaires religieuses et du Culte n’est pas là pour servir une religion. Nonobstant que c’est l’islam qui  est la religion dominante, mais chaque religion doit être traitée par un Etat dit républicain dans le respect des lois de ce pays. Ce département est là pour renforcer ce que j’appelle la résilience de l’Etat. C’est ça la laïcité en réalité. C’est-à-dire qu’on ne va pas dire que telle religion, elle a la plus grande majorité, l’autre ne doit pas exister ou ne t’occupes pas de l’autre. Non. Il faudrait qu’au Mali, autant l’on sente les appels à la prière que les dimanches lorsqu’on sonne la cloche de l’église que l’on soit fier aussi de cela. Comme je l’ai dit, le Prophète de l’islam (PSL) a vécu avec des chrétiens. Il a fait des pactes avec juifs à Médine, il a participé à l’enterrement des non musulmans. Le célèbre Calif Oumar, qui a été l’expansionniste positif de l islam, son meilleur docteur était un non musulman. Le prophète  a épousé des femmes non musulmanes. Le Mali est à cette image.

Depuis 2012, le Mali est victime d’actes terroristes au nom de l’islam. Quelle est votre lecture là-dessus ?

Ecoutez, je vous dis franchement, j’ai l’habitude de dire cela, ce n’est pas l’islam. Vous savez  quand vous prenez le capitalisme, le communisme, l’anarchisme, le ‘’isme’’ là, quand tu l’enlèves, le  radical c’est des  états de fait. L’anarchie,  certains le font une philosophie ; le capital, l’argent, les finances, certains font de çà une philosophie du développement, une idéologie.  Certains ont voulu prendre l’islam pour l’utiliser à des fins politiques : l’islamisme. C’est comme ça qu’il faut voir une différence entre l’islam et l’islamisme. L’islam est une religion de paix, d’amour, de pardon, du respect du droit à la différence, de générosité. Il faut que les gens comprennent cela. Après tout, on ne peut pas tuer au nom de l’islam. Comment peut-on venir, au nom de l’islam, égorger l’humain ? Comment peut-on venir au nom de l’islam faire porter une bombe par un enfant pour qu’il aille s’exploser parce qu’il aura le paradis ? Et pourquoi celui qui le met dans cette voie ne le fait pas lui-même, puisque l’aspiration finale c’est le paradis ? Je crois qu’il faut que nous fassions une différence de lecture et que l’Occident aussi sorte de son prisme de lecture de l’islam. Il faut que le musulman comprenne qu’il y a des pratiques qui sont faites au nom de l’islam qui n’anoblissent pas l’islam et qui sont utilisées par des hommes et des femmes pour donner une mauvaise image de l’islam. L’islam est une religion de convivialité, de pardon, d’amour. Le premier mot du musulman c’est quoi : ‘’que la paix soit avec vous ‘’.  Que vous connaissez l’intéressé ou pas. Il faut que nous comprenions cela.

Il y a un opposant politique qui demande à ce qu’on négocie avec les jihadistes maliens en vue de les récupérer. Est-ce possible ?

Là vous me posez une question qui me dépasse (rires). Je pense qu’en fait cette République, elle est toujours ouverte. Vous savez, moi je ne tombe pas dans le laudatisme, mais je crois franchement, quand vous approchez le président de la République, vous saurez qui  est cet homme. Un homme de bonté de cœur, de cette ferveur vers l’homme. Je vais vous dire quelque chose. Je l’ai toujours dit  et je le crois fermement : pour un peuple, pour la paix, rien n’est de trop. Rien n’est de trop. Mais qui est-ce qui ont fait la deuxième guerre mondiale et qui a été victime ? C’est la France. Qui est-ce qui ont fait l’Europe : c’est la France et l’Allemagne. Au-delà de l’Union européenne, la France et l’Allemagne possèdent un corps commun militaire. Les Allemands portent les bérets français dans l’unité et les Français portent les bérets allemands. De mon point de vue, rien n’est de trop pour faire un peuple. Je crois qu’aujourd’hui on est en train de voir cela. Les gens ont dit non,  ceux-là ont le sang sur les mains. Mais non. Je dis que le meilleur des juges dans un pays de croyance, c’est Dieu. La meilleure des  leçons qu’on puisse donner à son prochain, c’est le pardon. Le pardon est difficile mais Jésus l’a dit : ‘’lorsqu’on vous gifle sur la joue droite, donnez la joue gauche’’. Combien de fois devons-nous pardonner Seigneur, lui a demandé un de ses disciples ? Il dit : ‘’pardonnez 77 fois, s’il faut’’. Alors, je pense que nous sommes cela cette nation profondément croyante. Et le pardon, c’est ce qui fait grandir. Je pense que lorsque ceux-là dits jihadistes, qui ont pris des armes, reconnaissent la République, reconnaissent les principes républicains, la laïcité de la République, comprennent qu’ils ont tort, le pardon est possible.  Je l’ai dit, celui qui coupe votre main, en coupant sa main, vous lui ôtez sa main, mais vous n’entrez pas en possession de votre main. Celui qui tue votre père, vous tuez son père, mais vous ne donnez pas vie à votre père. Alors il faut que nous pardonnions. C’est dur, c’est difficile, mais ainsi va la vie.

Est- ce qu’il y a des mécanismes qui travaillent à cela ?

Je crois bien. Vous avez le Comité vérité-justice-réconciliation dont les membres viennent d’être nommés au conseil des ministres. Il y a aussi beaucoup de mécanismes dans notre société qui participent à ça. Vous savez, je vais vous dire qu’il est bon que nous nous ressourcions. Il est bon que nous nous ressourcions. Le Mandé a été géré sans anicroches, pourtant l’empire du Mandé était plus vaste que le Mali d’aujourd’hui, sinon 10 fois plus vaste que le Mali d’aujourd’hui. C’était de l’Atlantique au lac Tchad, du début de la forêt jusqu’aux confins du Sahara. Amadou a géré la Dinna sans anicroches. L’empire Songhois était là. Au tant de Diarra à Ségou, vous avez des Diarra à Gao. Au tant de Diallo à Nioro ou à Mopti, vous les avez à Nièna. C’est ça une nation et nous sommes une nation. Il faut que nous comprenions comment sommes-nous devenus une nation ? C’est par le pardon, l’acceptation, le droit à la différence, le fait de prendre  chez l’autre ce qui est beau chez lui, le ‘’Sanankuya’’. Quand vous imaginez tout ça, vous dites que nous avons de vraies valeurs, des mécanismes chez nous pour réguler la société tel le ‘’Niamakala’’, le vestibule des anciens, le Togouna, l’esprit des ancêtres. C’est cela les valeurs de ce pays. L’islam en est une valeur, la fois en est une valeur. Qu’on soit chrétien ou musulman. Quand on vous parle des valeurs traditionnelles, vous aviez autant d’éléments, de valeurs pour réguler la société. ‘’Tu ne mentiras pas’’. Comme les dix commandements, tu ne toucheras pas à la femme de ton frère ; tu ne voleras pas. Parce que si tu le fait, tel truc est là : tu seras aveugle, tu seras fou, tu seras mort. Voilà ! C’était ça. Autant de mécanismes qui étaient là. Un peuple qui a autant de richesses culturelles et cultuelles ne peut pas  ne pas enjamber de telles difficultés. Comme dirait l’autre, ne soyons pas l’ombre de la pintade. Quand vous voyez la pintade, c’est des plumages de couleurs différentes, mais en son ombre au soleil, vous ne voyez pas cela, c’est une ombre noire. (Rires).

Quel est votre dernier mot 

Faisons en sorte que ce peuple reste grand. Faisons en sorte que ce peuple reste grand. La grandeur de ce peuple, c’est dans les actes. Nous ne pouvons nous réclamer  de ce que nous sommes dans l’histoire que lorsque nous laissons  transcender dans nos comportements de tous les jours nos ego. Nous sommes un peuple croyant, nous sommes un peuple pluriel, nous sommes un peuple de tolérance.

Mais dans le contexte que vous m’avez interpellé, tout ce qui s’est passé à Mina sur lequel vous m’avez interpellé, je dis, n’oublions pas de prendre en compte que nous sommes sur le terrain de la religion. Alors faisons en sorte que notre islam soit un bel exemple de religion. C’est ce que le prophète a dit : vous êtes le peuple élu, aimé, faites en sorte que vous reflétez ce choix dans vos propos  et dans vos actions. Je m’incline devant la mémoire de tous ceux-là qui sont morts et souhaite au nom du gouvernement, du Premier ministre prompt rétablissement aux blessés. Que Dieu nous épargne un tel drame. Rappelez-vous ce discours du Président de la République pour la circonstance. Je remercie encore Malijet.

Entretien réalisé par Abdoulaye Diakité

Source: Autre presse

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