Il fait un sale temps pour le RPM à Gao. Proche du président IBK dont il a dirigé la campagne et actuel ministre de l’Administration Territoriale, Abdoulaye Idrissa Maiga l’a appris à ses dépens.
Au cours des dernières semaines, les instances dirigeantes des 7 sous-sections RPM de Gao ont été renouvelées. Il s’agit des sous-sections de Soni Ali Ber, de Gabero, de Gounzouraye, d’Inchawadji, d’Intilit, de Telemsi et de Gao-ville. Lors des renouvellements, ce sont les militants de la tendance de Bocary Téréta (ministre du Développement Rural) qui l’ont emporté dans 4 des 7 communes. Mécontent, le clan adverse installe des bureaux parallèles dans les sous-sections perdues. Détail intéressant: ce clan dissident est proche d’Abdoulaye Idrissa Maiga, ministre de l’Administration Territoriale et ex-directeur de campagne d’IBK.
Au moment de mettre en place le bureau de la section RPM de Gao, le conflit fratricide empire. Venue à Gao dans le but de superviser l’opération, une délégation du Bureau Politique National du RPM tente, en vain, de rapprocher les positions; le scrutin est donc finalement reporté. Jusqu’à l’arrivée à Gao, le vendredi 22 mai 2015, du ministre Abdoulaye Idrissa Maiga. Celui-ci, dont la tendance est connue, annonce sa décision de faire procéder à l’élection du bureau de la section. Refus catégorique du bureau sortant de la section, dirigé par le nommé Moustaphe Boncana. Rassemblés à la hâte, les membres du bureau interdisent, sous peine de lapidation, le ministre de s’introduire au siège du RPM, sis à Sanèye, dans le 6ème quartier de Gao. Bien qu’accompagné des trois députés de Gao (Ibrahim Dicko, Alhoussouna Touré et Aguissa Touré) et du député de Kéniéba (Boubacar Sissoko), le ministre est contraint de reculer. Et d’abandonner sa menace de briser les portes du siège. De guerre lasse, il porte plainte contre le secrétaire général du bureau sortant de la section, Boncana, qui est aussitôt arrêté par la police. D’un seul mouvement, des dizaines de militants du parti assioègent la police qu’ils menacent d’envahir si Boncana n’est pas libéré. Ils obtiennent gain de cause : le commissaire de police, en libérant Boncana, déclare à la foule qu’il n’avait pour mission que de l’auditionner sur procès-verbal.
Réfugié à son hôtel (le Motel des Askias), le ministre de l’Administration Territoriale, Maiga, ne démord guère, malgré tout, de son projet d’installer le bureau de la section. Il promet de le faire vaille que vaille, quelle que soit la nature et l’étendue de l’opposition. Il convoque à cet effet une conférence de section pour le dimanche 24 mai 2015. A cette fin, le ministre et ses ouailles ont campé à l’Assemblée régionale de Gao, entourés d’une trentaine de policiers et de gardes nationaux maliens réquisitionnés pour les besoins de la cause. Vers 17 h, il a fini par renoncer à son projet. Non sans annoncer la mise en place d’un “comité de gestion” de la section.
En attendant de savoir ce que signifie ce “comité”, les observateurs se posent des questions. Comment un officiel gouvernemental peut-il se permettre d’immobiliser la force publique pour les affaires d’un parti alors qu’à quelques kilomètres de là, à Ménaka, les combats font rage entre forces pmro-Mali et groupes rebelles ? De surcroît, est-il normal qu’un ministre, même membre du RPM, s’implique si ouvertement dans des affaires partisanes?
Curieusement,le ministre du Développement Rural et secrétaire général du RPM, Téréta, ne pipe mot.Sans doute agit-il à sa façon habituelle : dans l’ombre. Entre autres, il dispose sur le terrain d’un partisan de taille : l’ancien ministre Malick Alhousseyni; ce dernier, chef du village de Bagoundjé 1 (à 7 kilomètres de Gao), a migré du PDES au RPM après la chute d’ATT.
Tiékorobani
Source: Le Procès Verbal