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Le mariage en milieu bambara: Comment concilier tradition et modernité ?

Dans le numéro précédent de votre rubrique, l’accent avait été mis sur l’importance du couple dans le foyer conjugal. Ce, à l’image de Moriba et de Yassa qui avaient formé un couple model.

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Ainsi dans ce numéro, nous nous intéressons au mariage en milieu bambara. Depuis la nuit des temps, le mariage joue un grand rôle chez les bambaras comme chez les autres, surtout dans les rapports sociaux, considérés comme étant le ciment de la société. C’est la raison pour laquelle au Mali, il suffit qu’il y ait un échange entre des individus pour qu’ils se reconnaissent à travers les liens de mariage. Cet honneur revient à nos ancêtres qui ont su préparer la société malienne tout entière.

Comment se fait le mariage en milieu bambara ? 

Dans le Bélédougou, c’est le chef de famille qui choisit toujours les premières femmes pour ses garçons à travers ses relations sociales. Ces femmes peuvent être les filles de ses amis, ou issues d’une famille dans laquelle l’accent est mis sur l’éducation des enfants en général et celle des filles en particulier. Là, le comportement de la mère est aussi pris en compte, car dit-on : « Telle mère, telle fille » dans le bon sens.

Après toutes les démarches, l’information est donnée au garçon par le canal de ses petits pères, qui s’occupent réellement de l’éducation de tous les enfants de la famille. L’enfant devait respect, obéissance et soumission à ses parents. Et pour son premier mariage, son avis ne compte pas. D’aucuns diront que c’était la dictature ; Non ! Loin de là. C’était simplement un signe de respect envers les parents. Après ce premier mariage accordé, le jeune garçon, devenu chef de famille est libre de prendre d’autres épouse comme il veut et selon ses moyens « Kamalégna musow », comme on le dit en bambara. Cependant, au cas où le garçon refuse ce premier mariage, il porte l’humiliation sur son père, car un bon fils obéit toujours à son père au risque de voir son nom vilipendé à travers la contrée. Dans le mariage chez les bambaras, peu importe la beauté de la femme ! C’est surtout le caractère qui compte. Selon le bambara, on ne met pas la beauté sur un plat de riz, mais surtout le bon caractère. Et les vieux sages vous diront toujours : « Ne vous mariez pas avec une fille à cause de sa beauté », car derrière la beauté se cache le mauvais caractère, en général.

Dans le déroulement du mariage, la femme, en regagnant son foyer était accompagnée par des conseils de tous les sages du village. A son premier jour de cuisine, une calebasse est écrasée sous les pneus d’un véhicule pour chasser les mauvais esprits. Elle reçoit également un escabeau sur lequel elle s’assied pour préparer. De même, une aiguille lui servant de coudre le tissu social. Dans cette situation, le divorce déchire le tissu social. Si la volonté se fait sentir chez les mariés, la sentence est prononcée loin du village, sous un arbre. Et deux ou trois mois plus tard, l’arbre perdait ses feuilles et mourait. Cela signifie que la mort valait mieux que le divorce. Dans la communauté bambara, l’enfant appartient à la communauté et non à sa seule famille. C’est pourquoi le mariage ne se faisait pas dans la légèreté et le divorce, quant-à lui, est prohibé. Mais, aujourd’hui, le mariage est une affaire personnelle entre les consentants. Est-ce la raison des multiples divorces ?

Cela, parce que dans la plupart des cas, les épouses sont choisies dans les boites de nuit, les jours de fêtes, etc. à cause de leur beauté, leur teint ou leur rang social. Ce, pour avoir certainement des avantages quelconques avec les parents de la fille et vice-versa. Ce comportement entraine par la suite : la méchanceté, le manque de respect, la gourmandise, etc. Le pire est que dans beaucoup de cas, la femme n’aime pas ses beaux parents. La belle mère dévient la coépouse de la femme. Pour être seule avec son époux, la femme oblige son mari à quitter la grande famille. Cela engendre une certaine séparation.

Par contre dans certains cas, quand la famille s’agrandit, les enfants construisent leurs maisons tout en respectant les liens familiaux : l’entraide, le respect de l’image de la famille, etc. car la famille est issue du mariage et elle est sacrée.

Message !

Jeunes du Mali, regardons dans le rétroviseur pour ne pas continuer à dégrader l’image de la société avec de tels actes. « L’avenir sort du passé », nous dit Djibril Tamsir Niane. Pourquoi une telle rupture avec une telle vitesse ? Aussi, la sagesse africaine ne nous apprend-t-elle pas qu’ ‘’un tronc d’arbre a beau séjourné dans l’eau ne deviendra jamais un crocodile » ? Le monde est devenu un village planétaire, mais désirons ce que nos ancêtres nous ont légué.

 

Bourama Coulibaly, animateur-Producteur ORTM Mopti

Source: Le Canard de la Venise

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