Les événements qui ont eu lieu le 4 avril dernier au GMS, occasionnant un mort, des blessés et plusieurs arrestations, montrent combien la police malienne reste divisée. C’est dans ce cadre, que les locaux de la CSTM ont abrité une conférence de presse, hier mercredi, tenue par les militants de la SPN. Au cours de la rencontre, ils ont réclamé la libération de certains de leurs camarades détenus dans les locaux de la gendarmerie.
Querelles intestines, bataille rangée ou encore duel fratricide ? La situation qui a prévalu au sein du groupement mobile de sécurité, le jeudi 4 avril dernier, est toujours dans une confusion totale. Que s’est-il réellement passé ? C’est dans le but d’apporter des réponses à cette question que certains militants de la SPN ont décidé de porter l’affaire sur la place publique.
D’entrée de jeu, le conférencier du jour, le Sergent-chef, Mahamane Ousmane, a fermement condamné l’intrusion des éléments de l’armée dans leur camp ainsi que l’arrestation de plusieurs de leurs camarades dont les principaux leaders de la section syndicale de la police (SPN). Il a ensuite tenu à rappeler certains faits qui ont conduit à l’échange de tirs survenu vendredi dernier. Pour lui la hiérarchie était bien au fait de la situation mais elle n’a rien voulu faire, favorisant ainsi la tension qui s’est s’installée entre les différents éléments de la corporation.
Il a indiqué que les responsables de cet incident sont issus d’une faction de la police regroupée autour de l’appellation « 26 septembre « . Il a, par ailleurs, souligné que ces derniers ont été irrités par les avantages et les promotions accordés à certains policiers, rappelant au passage que «ceux-ci sont amplement mérités».
Pour étayer ses propos, le conférencier a précisé que les éléments dudit syndicat, dont il est issu, ont été les seuls à assurer la sécurité publique après que les autres eurent abandonné leurs postes au lendemain du putsch du 22 mars 2012. Mieux, il dit avoir saisi à plusieurs reprises la hiérarchie contre les agissements qualifie d’« illégaux» des éléments du « 26 septembre « . A cette situation, il a ajouté, preuves à l’appui, que les leaders de ces éléments ont été rappelés à l’ordre par leurs supérieurs, lesquels ont rejeté leur proposition de mettre en place un nouveau bureau syndical au sein du GMS. Mais ils n’ont rien voulu entendre, persistant dans leur démarche.
Mieux, Mahamane Ousmane a ajouté que plusieurs éléments du « 26 septembre « ont abandonné délibérément leurs postes en signe d’insubordination, mais qu’aucune sanction appropriée n’a été prise à leur encontre. Il a rappelé qu’en signe de soutien à leur endroit par les autorités de transition, l’armée a été dépêchée dans les locaux du GMS, pour désarmer les éléments de la SPN alors que leurs rivaux n’ont pas été désarmés. Une attitude que le conférencier qualifie de « deux poids et deux mesures « .
Face à cette situation, les militants de la SPN n’entendent pas se résigner. C’est ainsi qu’ils ont demandé à ce qu’une enquête indépendante soit diligentée afin de situer les responsabilités et punir les coupables. Ils ont aussi exigé la libération immédiate et sans condition de leurs camarades détenus. Enfin, ils ont appelé à la fin de l’occupation des locaux du GMS. Faute de satisfaction, ils ont promis d’agir sans préciser la forme que cela va prendre.
Notons qu’ils sont soutenus par le député Oumar Mariko, Secrétaire Général du parti Sadi, présent à la rencontre. Il a accusé le Président de la République par Intérim, Pr Dioncounda Traoré ainsi que son Premier Ministre, Django Cissoko, d’être à l’origine des problèmes que le pays traverse actuellement. De son côté, la CSTM a publié une déclaration dans laquelle elle demande aussi la libération de leurs camarades.
Massiré DIOP