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Le Mali géré par le mensonge: Moussa Traoré s’explique

Moussa Traoré s’explique sur la responsabilité des évènements sanglants du premier trimestre 1991, ainsi que le coup d’Etat militaire qui a mis fin à son règne. Il évoque la présence d’un chef d’orchestre invisible dans un entretien accordé à Jeune Afrique n°1636 du 20 mai 1992. «Ce n’est pas moi mais certains journaux maliens qui évoquent, aujourd’hui, l’origine «étrangère» des douloureux évènements de mars 1991.» Et à chaque fois le nom du Parti socialiste français ressort. Les mêmes publications reprochent aujourd’hui à l’Adema d’être le «pion» du PS au Mali.

  ancien president malien general moussa traoreC’est vrai que le premier trimestre de l’année 1991 a été très agité à Bamako et dans certaines villes du Mali, à cause, avant tout, des revendications estudiantines et syndicales. Les élèves réclamaient une augmentation des salaires et des  bourses, l’ouverture d’internats dans les lycées et la création de cantines scolaires. Certaines revendications des étudiants et des lycéens avaient été satisfaites par le ministre de l’Education nationale.

Concernant les fonctionnaires, une solution négociée était vue. Une commission de conciliation avait été mise en place par le ministre de l’Emploi et de la Fonction publique, en étroite collaboration avec les responsables de l’Union nationale des travailleurs maliens (UNTM). Ladite commission était sur le point d’aboutir à un accord lorsque, brusquement, l’UNTM a lancé, le 24 mars, un mot d’ordre de grève illimitée. Sans oublier que, dans la même logique, les manifestations de rue, ponctuées de casses dites «techniques», avaient commencé depuis le 22 mars. Tout cela paraissait bien préparé et bien coordonné. Tous les gens honnêtes savaient que l’ambassade de France était devenue l’état-major opérationnel des manifestations qui se déroulaient à Bamako.

Les mêmes savaient aussi que les associations dites politiques ainsi que l’UNTM, recevaient- elles continuent surement  de le faire-de l’argent de quelqu’un. Chaque manifestation était précédée de grins (soirées au cours desquelles les Maliens se retrouvent pour discuter et boire du thé).

L’origine de tout ce déploiement d’argent ? A l’évidence, Paris, le gouvernement  français, le Parti socialiste, ainsi que l’association France-Libertés de Danielle Mitterrand. Il va sans dire que celui qui tend la main et reçoit est obligé d’exécuter les mots d’ordre de son généreux donateur.

Dans le cas du Mali, les mots d’ordre en provenance de Paris étaient clairs : renverser le président Moussa Traoré et son gouvernement, dissoudre l’Assemblée nationale. Il fallait, pour la finition, trouver des officiers. Ce fut facile. Les responsables des associations dites politiques ont eux-mêmes avoué après le coup d’Etat qu’ils étaient, depuis longtemps, en contact permanent avec certains officiers supérieurs, notamment avec l’aide de camp du président de la République le commandant Oumar Diallo dit Birus, le patron de la garde présidentielle, le lieutenant-colonel Amadou Toumani Touré et le chef du poste de commandement opérationnel le lieutenant-colonel Bakary Coulibaly.

Il s’agissait, ni plus ni moins, d’un complot. La nature de mon régime n’avait rien à voir avec les évènements demars 1991. A supposer que vous n’ayez pas vous-même ordonné à la troupe de tirer sur la foule, assumez-vous, en tant que président de la République et chef militaire, la responsabilité pénale et politique des tueries de mars 1991 ? D’habitude, je couvre et protège mes subordonnés et mes collaborateurs, mais là, il m’est difficile de couvrir des Ponce Pilate. Qui a donc donné l’ordre d’ouvrir le feu ? Vous seul pouviez le faire… Qui l’a fait ?

Ce n’est en tout cas pas celui qui, quatre mois auparavant, a pris l’initiative d’arrêter les massacres au Liberia en réunissant à Bamako, toutes les factions impliquées dans ce conflit ainsi que les chefs d’Etat de la sous-région. Ce n’est surement pas non plus celui qui, six mois auparavant, a coprésidé, en septembre 1990 à New York, le premier sommet mondial pour l’enfance. Après ma rencontre avec les associations politiques, des mesures avaient été prises pour situer les responsabilités dans cette affaire. Vous connaissez la suite.

 

Quels ont été vos sujets de conversation avec  ATT ?

J’ai rencontré effectivement le lieutenant-colonel Amadou Toumani Touré à plusieurs reprises, lorsque je me trouvais en détention à Bamako. La première fois, il m’a  parlé de la trahison de mon aide de camp (il s’agit du commandant Oumar Diallo, dont la contribution a été déterminante pour la réussite du coup d’Etat de mars 1991. Je n’ai fait aucun commentaire.

Le second entretien a tourné autour de sa rencontre avec «les chefs de la rébellion touarègue». Ces derniers lui avaient fait comprendre qu’ils reprendraient les armes s’il n’honorait pas les engagements pris par mon gouvernement en janvier 1991, à Tamanrasset. Après l’avoir écouté, j’ai pris la parole pour dire ceci : «il ne faut pas donner l’occasion à ces jeunes gens de reprendre les armes, car le Mali n’a que faire d’une guerre. Le plus difficile se trouve dans l’application immédiate d’une politique de décentralisation».

Je recommandais entre autres mesures d’élire les gouverneurs et leurs adjoints, de procéder à un redécoupage administratif du territoire national, etc. Mon dernier entretien avec le lieutenant-colonel Amadou Toumani Touré remonte au 15 juillet 1991. Il m’a parlé une nouvelle fois de trahison, celle dont lui-même venait d’être lui là même qui m’avait trahi quelque mois plus tôt : mon ancien aide de camp, le commandant Oumar Diallo. Il a également évoqué le coup d’Etat, ourdi par le commandant Lamine Diabira, auquel il venait d’échapper. J’ai écouté mon interlocuteur et me suis gardé de tout commentaire.

Selon l’analyse d’un graphologue paru dans l’hebdomadaire Jeune Afrique, Moussa serait de nature combative et matérialiste. Actuellement éloigné du pouvoir, il attend son heure et accumule de nombreuses rancunes. Son heure était arrivé un 22 mars 2012 avec le coup de force du Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’Etat (CNRDRE) et avec la nomination de son beau-fils Cheik Modibo Diarra comme Premier ministre. Malheureusement ce dernier, un novice en politique a été trahi par les démocrates tombeurs du régime Moussa Traoré.

A Bamako, le pouvoir du capitaine Sanogo, critiqué par ses pairs de l’Afrique de l’Ouest, s’avérait incapable d’agir. Un président de la République avait été nommé, et le Premier ministre Cheikh Modibo Diarra, obligé de démissionner, fut remplacé par un proche de Moussa Traoré et des démocrates (un trait d’union entre Moussa et ses tombeurs), Diango Sissoko.

 

Le 10 janvier 2013

Une poussée islamiste sur la ville de Kona, sur la ligne de démarcation, entraina l’intervention de la France, car les détachements prévus d’une force régionale n’étaient pas encore positionnés. Elle s’appuya sur la résolution 2085 du Conseil de sécurité de l’ONU qui autorisait le déploiement d’une force internationale de soutien au Mali.

En quelques semaines, elle chassa les islamistes des grandes villes et de l’Adrar des Ifoghas en bénéficiant du soutien du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA). L’organisation indépendantiste touareg consentait à l’appuyer en raison de sa connaissance du terrain, mais les Touareg s’opposaient absolument au retour de l’armée malienne dans la région.

Le Mali où tout a mal commencé dès 1960, reste au cœur du problème, car le pays touareg y est au centre du Sahara et englobe Tombouctou, une ville au statut  ambigu.

Aujourd’hui, pour se dédouaner envers le peuple, ceux qui ont appelé hier la France d’intervenir militairement (Konan), battent le pavé à Bamako pour demander à la MINUSMA et à la France de quitter notre territoire. De qui se fout-on au Mali ? Soyons honnêtes et sérieux envers les «Maliden»

 

A.T

Source: L’Inter de Bamako

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