Née en février dernier pour dire non à tout changement constitutionnel au Mali, la Coordination de « l’Appel du 20 février pour sauver le Mali” était avant-hier samedi devant la presse. Après le processus référendaire, la validation des résultats du scrutin et la promulgation de nouvelle loi fondamentale, la coordination dirigée par le magistrat Mohamed Cherif Koné exige le respect de celle-ci tout au moins par des autorités de la transition.
Cette exigence fait suite aux menaces de la transition malienne qui, dans une déclaration conjointe avec le Bukina-Faso, ne se contentent pas d’une opposition à toute intervention de la Cedeao au Niger. Dans ledit communiqué, les deux gouvernements, tout en menaçant de retirer de la Cedeao, préviennent qu’une éventuelle intervention militaire contre le Niger s’assimile à une déclaration de guerre contre leurs pays respectifs. Et l’Appel du 20 février de réagir à son tour en rappelant que l’engagement du Mali en guerre est strictement réglementé pour être décidé sur un coup de tête. Sous la houlette du magistrat Koné, la coordination relève par ailleurs une attitude cavalière des autorités maliennes tendant à faire l’apologie du coup d’Etat une semaine seulement après la promulgation d’une constitution qui décrit le putsch comme un crime imprescriptible notamment en son article 187 ainsi libellé : «Tout coup d’Etat ou putsch est un crime imprescriptible contre le Peuple malien». La coordination relève également un piétinement des disposions de la même nouvelle constitution en rapport avec la procédure de déclaration de guerre qui exige au préalable l’aval des deux chambres législatives réunies en congrès. Toutes choses qui confirment, à leurs yeux, le mépris souverain des autorités de la Transition vis-à-vis de la nouvelle constitution. Et les opposants de marteler que «Nul ne peut entraîner à la légère toute une nation dans des aventures aussi périlleuses et sans rapport avec l’intérêt général». En somme, selon la coordination dirigée par Cherif Koné « cette soi-disant déclaration de guerre est nulle et non avenue et ne saurait engager la République du Mali.
Quant à la menace de retrait de la CEDEAO, pour le coordinateur et ses compagnons, il s’agit d’une nouvelle tentative désespérée à ne pas organiser les élections pour le retour à l’ordre constitutionnelle.
Amidou Keita
Le Témoin