« Tout ce que la CMA demande au gouvernement est accepté ; par contre, dès que le GATIA ou le MAA sollicite quelque chose, le gouvernement s’y oppose. Parce que la CMA s’y est opposée ».
Les gestes hauts et forts, notre source, proche du GATIA, n’a pas de mots assez durs pour fustiger ce qu’il appelle « la complaisance du gouvernement vis-à-vis de la CMA, au détriment des mouvements armés patriotes ». Et d’ajouter, dans un accès de colère : « Si ça continue, nous claquerons la porte de la commission de suivi de l’accord et reprendrons Kidal. Car, ce n’est pas sa trentaine de Pick-up que la CMA peut nous résister ».
Considérés comme les deux mouvements armés, qui ont fait échec aux assauts de la CMA à Ménaka, réduit leur machine de guerre à néant, le GATIA et le MAA accusent le gouvernement de les avoir payés en monnaie de singe. « Le gouvernement fait, aujourd’hui, comme si nous n’existons pas. Il n’écoute que la CMA, qui le mène par le bout du nez », ajoute notre source, amer.
La politique de deux proies, deux mesures
A l’origine de leur colère, le refus du gouvernement de prendre en compte les noms de leurs représentants dans le futur gouvernement. Selon notre source, généralement bien informée, la raison de ce refus est ailleurs. « Cette proposition a été refusée parce que les séparatistes de la CMA ne veulent pas d’eux ; ils ne veulent pas d’eux, parce qu’ils ne sont pas manipulables ».
Or, ajoute notre source, toutes les nominations réclamées par la CMA ont été entérinées, d’office, par le gouvernement. En plus, des ministres proposés pour le prochain gouvernement, la CMA avait réussi à faire nommer plusieurs autres personnalités à des postes de responsabilité.
C’est le cas, indique notre source, de Mohamed Ag Erlaf, nommé ministre de l’Environnement et de l’Assainissement ; et du Dr Akory Ag Iknane, médecin-nutritionniste, bombardé directeur général de l’ANICT, pour ne citer que ceux-là.
Composée du MNLA (Mouvement National de Libération de l’Azawad) et du HCUA (Haut Conseil pour l’Unité de l’Azawad), la CMA a été défait, à deux reprises, à Ménaka où, elle a perdu ses principaux chefs de guerre. C’étaient les 15 et 28 avril derniers, à l’issue des combats qui l’ont opposé au GATIA.
Pour le GATIA et le MAA, cette politique de « deux poids, deux mesures » n’est pas acceptable. Ni aujourd’hui, ni demain. Le gouvernement doit se ressaisir et éviter de tomber dans le piège des leaders de la CMA, auteurs des rébellions récurrentes, qui ont mis notre pays à feu et à sang.
Aussi, le GATIA et le MAA appellent le gouvernement à plus de vigilance, surtout dans la mise en œuvre de l’accord de paix. Afin que ceux qui ont sauvé le Mali de la partition, réclamée à cor et à cri par d’autres, ne se sentent frustrés.
Oumar Babi