Dans le cadre de la commémoration de la Journée internationale des migrants, l’Associations Route du Sud a organisé la projection d’un film intitulé «So Kadi, paroles de migrants, porteurs d’espoir». C’était dans la nuit du mardi dernier au champ hippique de Bamako. Ce film retrace les réalités de la vie de nos migrants en France et des candidats au départ.
Dans ce film, les migrants expliquent clairement les difficultés endurées au cours du chemin, l’argent qu’ils envoient au Mali et qui n’est forcément pas bien utilisé par leurs parents. Ils expliquent aussi les raisons pour lesquelles ils sont allés en aventure et la honte qu’ils éprouveraient en retournant les mains vides au pays.
Awa Meité, présidente de l’Association Route du Sud et réalisatrice de ce film, a indiqué qu’il était important pour elle d’avoir un regard féminin et africain sur cette crise migratoire. Une sensibilité qui permet de toucher beaucoup plus de personnes. «Les mères de familles sont celles qui se sacrifient énormément quand leurs enfants émigrent. Elles passent souvent des nuits entières sans fermer les yeux, elles investissent leurs économies dans le voyage de leurs enfants. Donc, leur sacrifice est à la fois matériel que moral», a-t-elle expliqué.
Pour Meité, le regard féminin sur la crise migratoire à travers le cinéma est non seulement un outil de sensibilisation mais aussi un outil qui donne un visage humain aux migrants. Cette crise migratoire n’est plus un fait divers, car quand on entend aujourd’hui que 100 migrants ont perdu la vie dans la Méditerranée, on est ému, a souligné la réalisatrice. Cette crise migratoire, selon elle, prend de l’ampleur car ce sont des vies humaines, des vies d’Africaines, de Subsahariennes essentiellement qui sont en en danger. Il faut que la réflexion soit menée à notre niveau avec les populations localement pour qu’elles prennent conscience de cette réalité qui met en péril le destin de la génération entière, a-t-elle proposé.
Le film «So Kadi» montre que ceux qui partent, aiment leur pays mais n’ont forcément pas le choix. La crise économique qui frappe les pays africains et les problèmes de gouvernance sont dus à plusieurs facteurs. Les pays du nord sont impliqués dans ces difficultés de développement de nos pays, a fait remarquer Awa Meité qui a aussi interpellé les Etats africains à prendre leurs responsabilités.
Yaya DIAKITÉ
L’Essor