Plusieurs fois repoussées, les élections municipales se sont déroulées dimanche, majoritairement dans le sud du territoire. Dans la région de Kidal, de Ménaka et dans le centre du pays, beaucoup de scrutin n’ont pu avoir lieu, et de nombreuses attaques ont été constatées, questionnant encore sur la possibilité du gouvernement de pouvoir assurer la sécurité et tenir des élections nationales dans l’ensemble du pays.
Depuis hier samedi 19 novembre, des centaines de personnes, majoritairement des femmes et des enfants, sont descendus dans les rues de Kidal, la capitale du Nord, pour protester contre la tenue des élections communales. Aujourd’hui jour du scrutin, le drapeau malien, symbole national, à même été brûlé au plus fort de la manifestation. Sur des banderoles brandies par les femmes et les jeunes on pouvait lire : « Azawad oui, Mali non ! », « Azawad oui France non ! », ou encore « Non aux élections dans l’Azawad sans les autorités intérimaires ». Selon un habitant, une radio local avait déjà diffusé dès vendredi 18 novembre, des messages appelant à venir manifester, et avertissait que ceux qui ne viendraient pas voter seraient considérés comme pro-Mali. « Ces manifestations ne sont pas spontanées elles ont été montées par la CMA et plus particulièrement le MNLA. C’est étrange car les deux listes déposées pour les communales à Kidal, l’ont été par la CMA», explique une source locale. «Mais c’était avant l’attaque du convoi du GATIA il y a quelques jours revendiqué par Ansar Dine », ajoute cette même source.
En effet, mercredi 17 septembre, une attaque contre un convoi de la Plateforme, menée par le groupe djihadiste Ansar Dine, appuyé par le Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA) , mouvement majeur de la CMA, à mis le feu aux poudres faisant craindre une reprise des hostilités entre la CMA et la Plateforme dans la région.
Dans toute la région de Kidal les élections n’ont pas pu se tenir, même si le gouvernement avait affirmé que Tessalit et Kidal participeraient au scrutin. À Ménaka, pour des raisons sécuritaires les élections n’ont pas eu lieu, des groupes armés et la population s’y opposant.
À Gao, les élections ce sont déroulées sans incidents notables, à Gabero une localité de la région, le vote n’a pas eu lieu car le matériel électoral a été brûlé.
À Tombouctou, le vote a pu avoir lieu même si dans la matinée des coups de feu ont raisonné en ville.
À Goundam, les élections on pu se tenir ainsi que dans le village de Tonka, le reste des communes du cercle étant sous la menace de groupes armés.
Dans la région de Mopti, environ 20 communes n’ont pas participé aux élections dû à l’insécurité et à des inondations dans certains villages.
Du Centre au Nord d pays, on pouvait constater ce 20 novembre, ici ou là, des oppositions aux élections, des annulations de scrutin, des attaques de bureau de vote, et la destruction du matériel électoral.