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Le ‘’Diango’’, une véritable école de filles disparue !

Le Diango est une société sécrète en milieu bambara, notamment dans le Bélédougou. Sa création remonte de la nuit des temps.

Dans le numéro précédant de votre rubrique, nous avions ouvert une fenêtre sur le ‘’N’Tomo’’, qui concernait la formation des garçons non circoncis (‘’Bilakorow’’). Par contre, le ‘’Diango’’ concerne la formation des fillettes appelées ‘’M’bokotiginiw’’ âgées de 7 à 18 ans. Cette société secrète n’était pas synonyme de fétichisme. Elle prenait uniquement en compte la formation de la gent féminine, particulièrement les jeunes filles.

Le ‘’Diango’’ regroupait toutes les fillettes du village, confiée à une vieille femme sage. Elle (la vieille)  était respectée et écoutée par tout le monde. Elle prenait également en charge l’avenir des fillettes qui étaient mises sous sa garde. La vieille femme formait ces fillettes, appelées à être mères un jour, aux règles de  bienséances de la société. Ainsi, quand la nuit tombait, les fillettes se regroupaient chez la vieille qui leur racontait des contes et des devinettes qui avaient des valeurs pédagogiques dans la formation et l’épanouissement de l’individu. Elle leur apprenait également à filer le coton et à faire d’autres métiers nobles pour la femme. Aujourd’hui, rares sont des femmes qui savent prendre la quenouille ou filer le coton. Car, nous avons tendance à bafouer nos traditions au profit des valeurs occidentales.

La vieille femme apprenait également aux fillettes, les vertus de la société africaine, à savoir : Comment se comporter envers son conjoint, ses beaux parents, ses frères et sœurs, etc. Aujourd’hui, le manque de formation d’une telle envergure n’est-il pas la cause des divorces incessants auxquels nous assistons impuissamment ? Ces divorces établis devant nos tribunaux ne sont-ils pas dus, d’une grande part, au mauvais comportement de nos sœurs ? Mais  il faut aussi souligner que ces comportements inadmissibles de certaines femmes africaines font aujourd’hui la fierté des femmes occidentales.  Alors qu’ils humilient  les  africaines !

Il est vraiment temps de regarder dans le rétroviseur !

La jeune fille, une fois mariée, est testée par ses beaux parents qui la font préparer un plat de couscous à base de fonio. Si elle échoue à cette épreuve, elle est renvoyée chez ses parents pour qu’elle apprenne à cuisiner davantage. Aujourd’hui, combiens de jeunes filles savent préparer des mets d’origine malienne ?

Un autre avantage de cette école est que les jeunes filles, sous la supervision de la vieille femme, apprenaient à travailler ensemble.  D’où le sens de la solidarité et de la cohésion sociale. Elles participaient également aux travaux champêtres avec une rémunération, constituant une caisse d’épargne pour la prise en charge de leurs propres affaires.

La fête du ‘’Diango’’ a toujours eu lieu le dernier Samedi du mois de mai, c’est-à-dire, avant la tombée des premières pluies. Ce jour-là, le mil obtenu dans le champ collectif et les recettes sont utilisés pour faire le couscous. Un bouc est même immolé à cette occasion, comme sacrifice, pour implorer Dieu en vue d’une bonne pluviométrie.

Les enfants nés à la veille de cette fête appartenaient au ‘’Diango’’. C’est pourquoi souvent, il y a des noms comme Diango (fille et garçon) ou alors  Diasson (fille) et Dianéké (garçon) ; ou encore Diawélé (fille), Diawoye (garçon). En milieu bambara, chaque nom a une signification.

 

Bourama Coulibaly, Animateur-Producteur ORTM Mopti   

Source: Le Canard de la Venise

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