Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne

Le dernier kamikaze du Bataclan était un Alsacien parti en Syrie

Paris (AFP)

“Ton fils est mort en martyr avec ses frères le 13 novembre”. C’est un SMS, reçu par la mère de Foued Mohamed-Aggad, 23 ans, parti en Syrie avec un groupe d’amis strasbourgeois bien connus de la justice, qui a permis d’identifier le dernier kamikaze du Bataclan.

attentat explosion bataclan terroriste djihadiste francais

Ce message a été envoyé de Syrie par la femme du jihadiste, a expliqué mercredi à l’AFP l’avocate de la famille, Françoise Cotta, qui a alors alerté la justice. Des comparaisons ADN ont ensuite permis l’identification.

Le commando de la salle de spectacle parisienne, où 90 personnes ont été tuées le 13 novembre, est le premier dont tous les membres ont été identifiés.

Comme Foued Mohamed-Aggad, les deux autres assaillants, Omar Ismaïl Mostefaï, 29 ans, et Samy Amimour, 28 ans, originaires de banlieue parisienne, s’étaient également rendus en Syrie. C’est également le cas de la quasi-totalité des autres auteurs des attaques qui ont fait 130 morts à Paris.

Originaire de Wissembourg, à 60 km de Strasbourg, où il vivait au domicile de sa mère jusqu’à son départ, selon un voisin interrogé par l’AFP, Foued Mohamed-Aggad était parti fin 2013 avec son frère et huit amis du quartier sensible strasbourgeois de la Meinau.

“Son frère a voulu rentrer car il dit ne plus avoir supporté la situation là-bas. Foued disait en revanche à sa mère qu’il était très heureux. Il s’était marié et venait d’avoir un enfant”, a raconté Me Cotta. “Pour lui, il n’était pas question de rentrer en France. Il disait vouloir mourir en kamikaze en Irak.”

“Surpris”, son père, qui vit à Bischheim en banlieue de Strasbourg, a de son côté assuré qu’il l’aurait “tué avant” s’il avait su ce que son fils préparait.

– Salah Abdeslam toujours en fuite –

Le jihadiste faisait, selon une source judiciaire, l’objet d’une fiche S pour radicalisation et d’une notice bleue d’Interpol, c’est-à-dire une demande d’information sur la localisation, l’identité, l’origine ou les activités de personnes pouvant présenter un intérêt pour une enquête. Il est donc rentré en Europe clandestinement, sans quoi il aurait été repéré.

En octobre, le parquet a demandé le renvoi en correctionnelle des sept Strasbourgeois interpellés pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste.

Leur périple avait commencé en décembre 2013, via l’Allemagne et la Turquie. L’objectif était humanitaire mais ils sont tombés de haut face aux horreurs constatées, ont-ils assuré aux enquêteurs. Un argument qui n’a jamais convaincu puisqu’ils étaient partis par petits groupes dans un souci de discrétion, et que des photos de certains posant avec armes et treillis et des textes menaçants envers la France avaient été retrouvés dans leurs ordinateurs.

Surtout, ils connaissaient Mourad Farès, alias Abou Hassan ou Mourad al-Faransi (Mourad le Français), l’un des principaux rabatteurs de jihadistes français, depuis arrêté.

En garde à vue, le frère de Foued Mohamed-Aggad, Karim, avait raconté, selon une source proche du dossier, avoir été contraint de rester, victime de “menaces de mort et d’excommunication”, “emprisonné deux jours”. Il a dit avoir été le dernier “à réussir à partir (…) s’inquiétant pour son frère Foued resté sur place suite à la venue de sa femme”.

Foued Mohamed-Aggad est le sixième jihadiste mort formellement identifié parmi les auteurs des attentats les plus meurtriers jamais commis en France.

Reste à mettre un nom sur deux des trois hommes qui se sont fait exploser au Stade de France. Munis de passeports syriens manifestement faux, ils s’étaient fondus parmi les réfugiés venus en Europe. Un troisième homme mort avec l’organisateur présumé des attentats Abdelhamid Abbaoud et sa cousine lors de l’assaut policier à Saint-Denis n’a toujours pas été identifié. Les enquêteurs pensent qu’il a participé aux fusillades contre des bars et restaurants parisiens.

Salah Abdeslam, qui pourrait avoir convoyé les kamikazes du Stade de France et devait peut-être se faire lui-même sauter, est toujours en fuite.

Parmi ces dix jeunes de la Meinau, les frères Mourad et Yassine Boudjellal sont morts en Syrie dans les rangs du groupe jihadiste Etat islamique (EI), qui a revendiqué les attaques de Paris. Sept autres sont rentrés en France où ils ont été arrêtés en mai 2014. Seul Foued Mohamed-Aggad était resté sur place.

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance