Le chef militaire du Hezbollah, Moustafa Badreddine, a été tué dans une explosion sur une base militaire proche de Damas, a annoncé le groupe chiite libanais soutenu par l’Iran.
Il précise que les conclusions de l’enquête sur cette mort seront rendues publiques dans les prochaines heures.
L’explosion n’a pas été revendiquée mais un des dirigeants de l’organisation a accusé Israël, qui a procédé à plusieurs frappes contre des intérêts du Hezbollah en Syrie depuis le début de la guerre civile en 2011.
Israël a refusé de commenter l’information mais un ancien responsable israélien a reconnu que le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu avait accueilli avec satisfaction l’annonce de ce décès.
Le gouvernement américain estime que Moustafa Badreddine, qui était âgé de 55 ans, dirigeait les opérations militaires du Hezbollah en Syrie où le “parti de Dieu” soutient les forces du régime de Bachar al Assad.
Il était le beau-frère d’Imad Moughniyeh, ancien chef militaire de l’organisation, tué dans l’explosion d’une bombe dissimulée dans sa voiture à Damas en 2008. Le Hezbollah avait accusé Israël d’être responsable de cet attentat.
“Il avait participé à la plupart des opérations de la résistance islamique depuis 1982”, dit le parti chiite dans un communiqué, en référence à sa date de création en 1982.
Le Hezbollah a indiqué que Moustafa Badreddine avait été tué dans une grosse explosion sur une base du mouvement près de l’aéroport de Damas et que l’explosion pourrait avoir été provoquée par une frappe aérienne, un missile ou un tir d’artillerie. Le Hezbollah ne précise pas quand Moustafa Badreddine est mort.
INCULPÉ POUR L’ASSASSINAT D’HARIRI AU LIBAN
La chaîne de télévision libanaise al Mayadine a rapporté que Moustafa Badreddine avait été tué en Syrie par des frappes aériennes israéliennes.
L’année dernière, une déclaration du département du Trésor américain détaillant les sanctions prises à son encontre le décrivait comme responsable des opérations militaires du groupe en Syrie depuis 2011.
Moustafa Badreddine, qui était sous le coup de sanctions américaines, a été inculpé par le Tribunal spécial pour le Liban de l’Onu, dans le procès sur l’assassinat en 2005 de l’homme d’affaires et ancien chef du gouvernement Rafic Hariri.
Il avait été condamné à mort au Koweït pour son rôle dans des attentats à la bombe commis en 1983 mais était parvenu à s’échapper des prisons koweïtiennes après l’invasion du pays par l’Irak, alors dirigé par Saddam Hussein, en 1990.
Pendant de nombreuses années, Moustafa Badreddine a organisé des opérations militaires contre Israël à partir du Liban et d’autres pays, tout en échappant à la justice des pays arabes et occidentaux qui le recherchaient.
Le communiqué du Trésor américain affirme en outre qu’il a accompagné le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, lors de réunions stratégiques avec Bachar al Assad à Damas.
Le commandant avait conduit des offensives au sol à Kousseïr, en Syrie, en février 2013, lors d’une bataille clé où les combattants libanais avaient vaincu des rebelles syriens à quelques kilomètres de la frontière libanaise.
On estime qu’environ 1.200 combattants du Hezbollah sont morts dans le conflit syrien, dont quatre dirigeants de premier plan, depuis janvier 2015.
(Julie Carriat et Pierre Sérisier pour le service français, édité par Tangi Salaün)
Source: Yahoo