Le Collectif pour la défense de la République (CDR) a établis des preuves intangibles et irréfutables contre le président de l’Apcam, Bakary Togola, le ministre du Développement rural, Bocary Tréta et le PDG de la CMDT, Kalifa Sanogo dans la procédure d’attribution du marché des intrants agricole pour la campagne 2015-2016. De la lettre du ministre de l’Industrie et de la promotion des Investissements privés en passant par la correspondance de la Primature, le CDR se dit avoir réuni les ingrédients pour un procès de crime contre l’humanité aux personnalités impliquées dans l’affaire. « L’acte viole les articles régissant le code de passation de marché. Ils doivent répondre devant la justice pour crime contre l’humanité« .
Le Collectif pour la défense République ne mâche ses mots pour dénoncer l’affaire dite engrais frelaté déjà livré aux paysans aux comptes de la campagne agricole 2015-2016. A la faveur d’une conférence de presse organisée mercredi, au Carrefour des jeunes, le mouvement a informé l’opinion nationale et internationale sur les conséquences des produits des responsables de l’agriculture. Ces engrais de mauvaise qualité de la Compagnie malienne pour le développement du textile (CMDT) sont importés par la société Somadeco-SARL. « L’agriculture qui est le moteur du développement économique du Mali est au centre des préoccupations est confronté aujourd’hui à une pratique peu orthodoxe de la part des premiers responsables. Pour satisfaire leurs sales besognes, ils ont introduit dans notre pays de quantités d’engrais de qualité douteuse importée par la société Somadeco qui a décroché un appel d’offres de la CMDT pour des intrants agricoles en vue de la campagne agricole qui s’annonce », a expliqué le porte-parole du CDR, Mohamed Youssouf Bathily.
Le produit, selon le mouvement, servi par les 39 GIE de Bakary Togola, a beaucoup d’inconvénients. « Les engrais azotés peuvent être malsains pour l’environnement quand ils sont soumis à un épandage excessif. Dans ce cas, on assiste alors à une non-assimilation d’une bonne partie de l’azote, qui est ainsi rejetée dans l’atmosphère à travers des rivières et les océans. Il s’agit des engrais lessivés sur les sols par la pluie qui s’accumulent dans les rivières, les lagunes, les estuaires, où ils favorisent la prolifération des algues vertes et l’eau s’appauvrit ainsi en dioxygène, entraînant alors la mort des poissons et de la vie aquatique. On appelle cela des zones mortes ou l’eutrophisation des rivières… »
La pollution atmosphérique est provoquée par le rejet intempestif de substances diverses dans l’atmosphère comme le NO2 (dioxyde d’azote), le NH4 (méthane) et le CO2 (dioxyde de carbone). Ces éléments sont en grande partie responsables des bouleversements climatiques tels que des canicules…dit-il.
Les dangers pour l’environnement sont évidemment liés aux problèmes de santé de l’homme. Le produit azote peut également nuire à l’homme, du fait de l’épanchement de l’azote dans les plantes (légumes couramment consommés par l’homme.
Pour le CDR, les responsables de l’agriculture ont fait le choix entre les Maliens et leur intérêt. « En décembre 2014, lorsque le produit a été livré au marché, le ministre de l’Industrie et de la Promotion des investissements, Moustapha Ben Barka a adressé une lettre à la Primature pour attirer l’attention du gouvernement sur le soupçon de concurrence déloyale dans le cadre du marché de fournitures d’engrais du GIE UN-SCPC/CMDT OHVN. Dans cette lettre, il était précisé des irrégularités dans l’exécution de l’appel d’offres et à la qualité de l’engrais douteux fourni par la société Somadeco-SARL. Après réception des lettres, le département de l’Industrie a organisé des rencontres entre les parties prenantes. Aussi la Primature dans une lettre de dispositif de suivi des engrais subventionnés par l’Etat a indiqué que le processus de sélection des fournisseurs d’engrais a soulevé quelques reproches de soumissionnaires cette année. Le Premier ministre Moussa Mara a invité le ministre Bocary Tréta à instruire à toutes les administrations impliquées le suivi du respect scrupuleux par tous les fournisseurs de l’ensemble du cahier des charges afin que les quantités et qualités livrées soient strictement conformes aux marchés, diligenter un audit technique et financier du processus et qui couvrira la procédure de sélection des attributaires et engager une réflexion pour proposer avant la fin du second trimestre 2015 des mesures d’améliorations du dispositif de gestion des intrants subventionnés par l’Etat afin d’en améliorer la transparence, la pertinence et l’efficacité », a-t-il fait savoir, ajoutant malgré les correspondances, le ministre Tréta et ses complices ont livré la mauvaise qualité d’engrais aux paysans. L’acte n’a pas été du tout dans les règles de l’art.
« Les articles 224, 227 de l’Ohada sont violés et l’article 193 du Code pénal aussi. Les auteurs doivent faire l’objet de poursuite judiciaire pour crime contre l’humanité au regard des faits. Le Collectif pour la défense de la République exige la démission du ministre Bocary Tréta et le président de l’Apcam, Bakary Togola. Le mouvement va entreprendre une série d’activité pour exiger un mandat de dépôt aux auteurs… »
Bréhima Sogoba
source : L’Indicateur du Renouveau