Dans les journées de dimanche et lundi mai 2016, un conflit ethnique entre Peulhs et Bambaras de Maléimana, village situé à 42 km de Dioura, commune rurale du même nom, cercle de Ténenkou, région de Mopti a causé entre 38 et 50 en fonction des sources. Comme à Ké-Macina, le récit des événements montre clairement et de manière regrettable que l’amalgame a (encore) fait des ravages et que les Djihadistes ont gagné un autre combat, celui de verser ou faire couler largement le sang…
Que s’est-il passé ? Sur la base d’une dénonciation, des Djihadistes (qui parleraient peulh) ont abattu deux villageois bambaras de Maléimana, supposés être des indicateurs pour les Famas et les « Blancs ». Les Bambaras ont conclu que c’est sur dénonciation des peulhs que les Djihadistes (eux-mêmes taxés d’être des peulhs) ont repéré et abattu leurs cibles. En guise de représailles, ils ont tué 4 Peulhs. La tension monte dans les deux camps. Chacun de son côté se réunit pour dégager la conduite à tenir. En route pour la réunion des Bambaras (présidée par le maire), le 1er adjoint du maire et non moins responsable des jeunes, est intercepté et assassiné par les Peulhs (qui venaient de perdre quatre parents). Ce qui mit le feu aux poudres. Les réunions sont écourtées pour faire place à l’affrontement. Mais, le duel était inégal. Et pour cause : les Bambaras, en majorité des chasseurs ont envahi le quartier des Peuls et tiré à bout portant sur tout ce qui bouge. Ce n’est pas tout. Durant le reste de la journée du dimanche 1er mai 2016 et le lendemain, les Bambaras ont constitué des groupuscules qui ont investi les coins de brousse pour exterminer tous les peulhs qu’ils croisent ou dans les campements. Le bilan est lourd, et même très lourd.
Source: L’ Aube