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Le cadeau empoisonné du FSD

Nageant dans un populisme abject, un marketing politique suranné dont le fonds de commerce est la série d’attaques meurtrières contre les FAMa, l’Opposition politique, par son offre à priori affriolante, lors de sa conférence de presse de ce 7 novembre, pourrait à nouveau marquer un bon point. Face à la présumée faillite personnelle du Président de la République, dans la gestion de la crise sécuritaire, le FSD exige un audit financier et comptable dans les plus brefs délais sur l’utilisation des 1 230 milliards votés par l’Assemblée nationale dans le cadre de la Loi d’orientation de programmation militaire (LOPM).

Cette exigence fait suite à la saisie de l’Assemblée nationale d’une demande formelle à la date du 26 août 2019, afin qu’elle procède à toutes les investigations nécessaires et urgentes pour répondre à des questions que le FSD égrène. La représentation du peuple a effectivement mis en place ladite Commission qui, selon le Président de la Commission des Lois Constitutionnelles, de la Législation, de la Justice, des Droits de l’Homme et des Institutions de la République, travaille d’arrache-pied dans le cadre de ses prérogatives.

S’agit-il cette fois-ci pour le Front pour la sauvegarde de la démocratie de tailler des croupières au régime ? Peut-être que oui et peut-être que pas.
Oui, parce que ce pourrait être le moyen, quoique détestable, pour le FSD d’exister dans une actualité vampirisée où la politique politicienne est dégurgitée par une population traumatisée par ses morts, ses blessés, le péril sur ses moyens de subsistance, sur sa cohésion et son vivre ensemble.
Non, parce que les pouvoirs publics sont astreints à une exigence de transparence dans la gestion des deniers publics.
Non, parce que les élus, et le Président de la République qui est l’initiateur de la Loi d’orientation et de programmation militaire en est un, sont tenus au devoir de redevabilité.
Face à cette exigence, va-t-on encore objecter la bonne vieille recette du secret-défense sortie de la manche lors de l’affaire dite de l’acquisition d’un aéronef et fourniture aux Forces armées maliennes de matériels d’habillement, de couchage, de campement et d’alimentation (HCCA), ainsi que de véhicules et de pièces de rechange où le montant total des irrégularités financières s’élève à 28 549 901 190 FCFA, dont 12 422 063 092 FCFA au titre de la fraude, selon le rapport du Vérificateur général d’octobre 2014 ? Nulle mystification ; cette question est désormais tranchée. L’utilisation des fonds publics ne saurait être entourée d’opacité sous aucun prétexte.
Ainsi, en plus de sacrifier au devoir (qui n’est pas à l’aune de l’humeur et de l’opportunité) de transparence et de redevabilité, l’audit de sur l’utilisation des 1 230 milliards de la Loi d’orientation et de programmation militaire, pourrait être un puissant levier pour le «nouveau concept opérationnel qui donne une part importante à l’offensive» annoncé par le Chef suprême des armées. Parce que, point besoin d’être émoulu d’une école de guerre pour comprendre qu’une stratégie basée sur l’offensive est financièrement plus gourmande que lorsque l’Armée observe une posture défensive et attentiste. Dès lors, le ‘’nouveau concept opérationnel’’ demandera plus de ressources financières qui ne seront jamais mobilisable sans une orthodoxie de gestion.
En outre, le Chef suprême des armées pourrait faire d’une pierre deux coups : donner suite à l’exigence de du FSD qui est dans son rôle et se désinculper face aux charges retenues à son encontre par ce regroupement politique qui le rend coupable de tous les péchés d’Israël.
Bien sûr, dans l’exercice hautement démocratique exigé par le FSD, il pourrait y avoir un traquenard ; parce qu’il pourrait donner lieu à la jonction de deux procédures : l’une parlementaire, après le rapport de la Commission spéciale d’enquête de l’Assemblée nationale, et, l’autre, judiciaire, après l’élaboration du rapport d’audit. Infailliblement, l’affaire dite des « avions cloués au sol » sera scrutée sous toutes ses coutures. Ainsi, le manque d’ailes des avions pourrait faire perdre des ailes et des plumes à ceux dont l’indélicate a considérablement nui à l’acquisition de vecteurs aériens pour notre Armée. Parce que, cette fois-ci, le Procureur en charge du Pôle économique et financier aura matière à investiguer.
Finalement, le FSD, même quand il fait un cadeau, reste dans son rôle de poil à gratter.

PAR BERTIN DAKOUO

Source: info-matin

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