Les chasseurs du 4e Régiment de chasseurs sont engagés depuis un mois dans l’opération Barkhane dans la bande sahélo-saharienne. Ils ont participé à l’opération Aconit contre les groupes armés terroristes dont l’opposition dans les combats a été rude et violente.
« Vous devez être prêts dès le début de la mission. Il n’y aura pas de temps mort ni de répit d’adaptation », avait prévenu fin mai le lieutenant-colonel Jérémy en s’adressant à un des détachements qui s’envolait pour le Mali. La réalité de la mission lui a donné raison.
Ainsi, à peine le pied posé sur le théâtre sahélien, les hommes du 4 et ceux de la 27e Brigade d’infanterie de montagne ont été immédiatement engagés dans la périlleuse opération Aconit, visant à réduire l’efficience des groupes armés terroristes (Gat) dans leur zone “refuge”, aux frontières du Mali et du Niger.
Des combats de haute intensité pendant plusieurs heures
Le 14 juin dernier au cours de l’opération, un hélicoptère Gazelle est abattu. À son bord, les deux personnels navigants perdent connaissance après le “posé dur” de l’appareil. Le 3e occupant, un homme du Groupe commando montagne (GCM), blessé mais conscient, extrait avec une héroïque lucidité les deux blessés, les sangle aux trains d’atterrissage d’un hélicoptère Tigre avant de s’exfiltrer lui-même.
« Les deux missions étaient décorrélées. Les blindés du 4e Rch présents dans l’opération à une trentaine de kilomètres ont été repositionnés dans une reprise de mission afin d’appuyer le désengagement des commandos de montagne et de réduire les résistances locales très actives », a indiqué le lieutenant-colonel Jérémy, rapportant les propos du colonel Nicolas de Chilly, patron du 4 et commandant le groupement tactique Désert 2 Edelweiss, contacté quelques heures auparavant par visio-conférence.
Le patron du 4 a décrit à son commandant en second des combats de haute intensité pendant plusieurs heures. Il a aussi insisté sur l’exceptionnel comportement de ses soldats pendant l’action. « Le colonel de Chilly m’a confié le courage et le professionnalisme des hommes et des femmes du 4, de la 27e Bim et du service de santé des armées engagés dans l’opération pendant les heures d’affrontement dans une zone désertique et boisée qui facilite la dissimulation des Gat.
Une détermination et une audace liées aussi à un entraînement rigoureux et adapté », a souligné le chef de la base arrière. Et d’ajouter : « Le chef de corps m’a aussi assuré que dans cette victoire, où plus de 20 terroristes ont été neutralisés, la capture de prisonniers et de matériel sensible récupéré constituent des éléments de renseignement important mais qu’il faut aborder ce succès avec humilité et prudence car l’ennemi reste très dangereux ».
Les plus jeunes soldats du 4e Régiment de chasseurs ont connu le 14 juin dernier, en tout début de mission, leur baptême du feu. Ils vont encore combattre, dans la chaleur et la poussière du désert, les groupes armés terroristes pendant trois mois, aux côtés des armées malienne et nigérienne.
Source: ledauphine