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Le 26 mars a-t-il échappé à ses acteurs ?

Le président de la République Ibrahim Boubacar Kéita devient chaque jour un peu plus, comme il l’a annoncé au début de son mandat, le seul maître à bord. « Il n’y aura pas deux Capitaine dans le bateau Mali », avait-il avisé.

Boukary Daou directeur publication journal republicain

De cette déclaration en fin septembre 2013, à ce 27 mars 2015, que d’eau a coulé sous le pont des martyrs, et IBK ‘’tel le Phoenix’’ résiste, quels que soient les moyens utilisés. Le Capitaine Sanogo, en lieu sûr ; le renard politique, apôtre de secret-défense, qui l’a mis hors d’état de nuire par des exécutions sommaires et extrajudiciaires, écarté à son tour use de son droit de coopérer avec le pouvoir. D’une souplesse forcée, il se déleste de ses mousquetaires pour retrouver la paix avec les experts du FMI. Jusqu’où ira Ladji Bourama ?

Après avoir déclaré « Grand Républicain », l’ancien Général-président, Secrétaire général du parti unique-Etat, et après avoir pleuré sur le monument des martyrs tombés lors des soulèvements populaires contre cette dictature qui a fini par s’écrouler en 1991, IBK en arrive à se faire passer pour le plus « marsiste » de tous les révolutionnaires de mars 1991, en écartant tous, du geste de dépôt de gerbes de fleurs, au monument des martyrs.

Le  prétexte sécuritaire est tout trouvé. Ce geste de reconnaissance, de devoir de mémoire, n’avait jamais été accompli en solitaire comme IBK l’a fait hier, maintenant tout le monde sur la touche. Ce n’est qu’après son départ des lieux, que ceux qui se sont sentis exclus, privés de quelque chose, se sont approchés la mort dans l’âme, heurtés et très mécontentés, murmurant l’adage : « si le partage du gibier de la chasse collective est confié à un étranger, le fils du propriétaire du chien de chasse risque d’être privé ». A qui la faute ?

A qui la faute, si celui qui a parachevé la révolution du 26 mars est aujourd’hui en exil ? Si des leaders des associations et organisations dites démocratiques qui ont conduit le mouvement à la victoire du 26 mars n’ont pas été à mesure de constituer une force pour réaliser les idéaux, le rêve d’une société démocratique et solidaire ?

Que le président de la République et le gouvernement s’approprient le 26 mars est appréciable, mais que tous soient maintenus à la touche sauf IBK donne à méditer. A croire que le pouvoir s’est approprié seul la symbolique du 26 mars, est soit une avancée, soit la deuxième mort du mouvement démocratique. Le minimum est que le 26 mars a presque échappé à ses acteurs.

B. Daou

Source: Lerepublicainmali

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