Une cour où des pick-up montés de 12.7 mm, sont positionnés dans tous les sens, des engins blindés stationnés «en plusieurs endroits, des soldats armés jusqu’aux dents et contrôlant toutes les entrées et sorties du camp. C’est le visage qu’offre le groupement mobile de sécurité (Gms), où la situation est sous contrôle de l’armée depuis le samedi dernier. Pour féliciter les forces armées et de sécurité pour la mission «accomplie avec efficacité», le ministre de la sécurité intérieure et de la protection civile, le général Tiéfing Konaté était, le mardi dernier, au Groupement mobile de sécurité (Gms).
Le Genéral Tiéfing Konaté
En effet, suite aux violents affrontements survenus entre des syndicalistes du Gms, un détachement militaire mixte composé d’éléments de l’Armée de terre, de la gendarmerie…, a été dépêché sur les lieux (le samedi) avec pour mission de désarmer les protagonistes, établir l’ordre au sein du groupement.
Les forces armées ont été obligées d’utiliser la manière forte pour accomplir leur mission. Finalement, la force mixte a maîtrisé la situation, déplorant toute fois la mort d’un soldat et de nombreux blessés. Depuis cette folle journée, la cour du Gms ressemble à une garnison militaire. Outre les militaires qui filtrent les entrées, il y a une présence qui frappe tout visiteur : un véhicule blindé se trouve dans la cour et dont l’arme est pointée en direction de la grande porte d’entrée. Il y a un autre engin (de même type) stationné au fond de la cour (coté colline). Cet endroit est sous la garde d’un autre groupe du détachement militaire. Sans compter le nombre impressionnant de pick-Up montés d’armes 12. 7.
Malgré cette présence militaire, le personnel du groupement s’efforce de travailler. De sorte qu’ils sont nombreux ceux qui craignent une nouvelle confrontation. Pour rassurer, le ministre de la sécurité intérieure et de la protection civile, le général Tiéfing Konaté, a effectué une visite au Gms.
Les points stratégiques occupés
Après avoir reçu des honneurs, le général Konaté a fait le tour des hommes mobilisés. Il était accompagné de l’officier de l’armée qui commande les troupes en mission au Gms. Premier lieu visité : les bureaux de la section syndicale de la police nationale (au centre du scandale). Constat : les lieux, gardés actuellement par des militaires en armes, sont sens dessus dessous. Avec des portes défoncées et de la paperasse qui jonche le sol. Le ministre Konaté, accompagné de certains officiers de la police, dont le directeur national de la police, a échangé avec les militaires. Ceux-ci contrôlent tous les points stratégiques du Gms (les magasins d’armes, les logements des élèves, le bloc de la cuisine, la maternité, le coté donnant sur la colline, les deux principales portes d’accès…). Partout où il est passé, le ministre a délivré aux forces les motifs de son déplacement, qui consiste, selon lui, à venir les féliciter pour «cette mission qu’ils ont bien remplie». Pour le général Konaté, en venant au Gms, il s’agissait également de venir s’assurer que tout se passe bien avec les policiers… ». C’est un ministre de la sécurité visiblement soucieux, qui a exhorté les forces à la bonne collaboration.
Des enquêtes, mais…
Pour mener les enquêtes et situer toutes les responsabilités dans le cadre de cette affaire, la brigade d’investigation judiciaire de la gendarmerie est à pied d’œuvre. Des éléments de cette brigade présents au Gms depuis, se sont présentés au ministre de la sécurité qui les a dit tout l’intérêt que son département attachera aux conclusions de leurs investigations. Au moment où ces enquêtes ont cours, des sources sécuritaires indiquent l’arrestation de 14 policiers, tous appartenant à la section syndicale de la police. Ces personnes auraient été remises à la sécurité d’Etat. Et, 12 autres policiers seraient détenus à la gendarmerie du camp I. Mais, il semble que celui par qui tout cela est arrivé, Siméon Keita, secrétaire général de la Spn, il serait toujours libre de ses mouvements. Le samedi, certaines sources policières, indiquaient qu’il avait trouvé refuge à…Kati, auprès de ses protecteurs. D’autres sources affirment qu’il continue même de suivre des cours à l’école nationale de police. Car Siméon et d’autres membres de son syndicat ont bénéficié d’avancements en grade. Ce qui avait mis le feu aux poudres au Gms. Ce qui fait dire à cet officier de la police : «C’est malheureusement comme ça que les choses se passent toujours dans notre pays : Quand il y a des troubles au sein de nos forces armées et de sécurité, on laisse toujours les principaux meneurs pour s’en prendre à des gens sans grande responsabilité…».
Aussi, de nombreux policiers ne cachent pas leur scepticisme quant à l’aboutissement des enquêtes. Selon eux, une des tendances en conflit bénéficie du soutien de Kati. Et les membres de cette tendance ne s’en cachent même pas. Le ministre de la sécurité aura-t-il les mains libres pour éventuellement gérer une affaire qui semble le dépasser depuis des mois ?
Oumar Diamoye