Au lendemain de chaque fête au Mali, difficile de trouver le personnel au grand complet dans les administrations publiques ou privées. Le secteur informel, largement dominant de l’économie malienne a gardé quant à lui sa morosité habituelle, alors que d’autres étaient aux abonnés absents.
Dans les services publics ou parapublics, le mouvement des rares personnes est largement dominé par les salutations des griots qui affluent dans les bureaux ou certains agents qui se souhaitent mutuellement « bonne fête ».
Ce jeudi d’après fête au Mali, la reprise était très timide dans plusieurs services. Mais ce constat ne valait pas pour tout le monde, et pour tous les secteurs d’activités : « Nous sommes de ceux qui vivent le jour au jour. Nous payons le prix de la popote avec les recettes de la journée. Donc nous ne pouvons pas nous permettre de rester à la maison même si c’est le lendemain de la fête », affirme Amidou, devant son atelier de collage.
Si Amidou ne peut pas rester à la maison, ce n’est pas le cas de Hassan, qui s’est même vu sanctionner pour son absence : « Moi je ne suis pas allé au bureau ce matin car j’ai fêté chez mon oncle à Koulikoro. Et je viens d’apprendre que le patron au bureau vient de nous adresser une mise à pied avec trois de mes collègues. Si j’avais appris avant, j’allais faire le week-end à Koulikoro », déclare l’agent commercial d’une boîte privée de Bamako.
« Ce matin je suis allée récupérer un colis à la gare. Mais j’ai dû supporter tous les caprices du gardien pour avoir accès à ma commande. Sous prétexte que c’est le lendemain de la fête le bonhomme a pris tout son temps pour ouvrir la porte et vérifier. Il s’est même rendu à la boutique pour acheter du pain avant de venir vérifier le colis », Se désole Hawa, pour sa part, agent de santé.
Quant à cette fonctionnaire des collectivités qui enseigne dans une école à Kalaban Coro, elle estime que le lendemain de la fête doit être chômé : « Je ne suis pas allée aujourd’hui et demain c’est peut-être. La fatigue de la fête n’est pas encore passée », indique-t-elle.
Les salons de coiffure eux, sont restés quasiment fermés. Comme tout le monde s’est fait beau pour la fête, il faut attendre une dizaine de jours pour voir les clients affluer à nouveau.
Andiè A. DARA
Source: Bamakonews