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L’annonce d’un déploiement du GIGN à Ouagadougou crée la polémique

Pour faire face à toute nouvelle « crise de terrorisme », des éléments du Groupement d’intervention de la gendarmerie nationale (GIGN) seront déployés à Ouagadougou. Lors de sa visite à Abidjan, mardi 15 mars, deux jours après les attentats de Grand-Bassam qui ont tué 19 personnes, le ministre français de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, a pris de court les autorités du Burkina Faso. « Nous ne sommes pas au courant, nous avons appris cela dans la presse », s’étonne-t-on à Kosyam, le palais présidentiel burkinabé. Même réaction du côté du ministère de l’intérieur et de la gendarmerie.

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« Ouagadougou, nouvelle plaque tournante des militaires français », titre fermement Kamanews, un site d’information local. La France aurait-elle décidé, sans consulter les autorités burkinabé, de renforcer ses effectifs dans la capitale ?

Au « pays des hommes intègres », la déclaration de Bernard Cazeneuve passe mal. « Une telle annonce aurait dû être faite par les autorités. On ne peut pas se dire souverain et continuer à être le poussin d’une grande puissance », s’agace Chrysogone Zougmore, président du Mouvement burkinabé des droits de l’homme et des peuples (MBDHP). La mini-polémique a des airs de déjà-vu.

« Une piste de coopération »

Quelques minutes avant la déclaration de Bernard Cazeneuve à Abidjan, le MBDHP avait réclamé dans un communiqué le départ des forces étrangères implantées en Afrique de l’Ouest. « En l’espace de quatre mois, il y a eu trois attaques dans la sous-région : Bamako, Ouagadougou, et maintenant Grand-Bassam. Force est de constater que la présence des troupes étrangères sur nos sols n’a pas empêché les djihadistes d’attaquer. Cette présence nous crée plus de problèmes qu’autre chose », estime Chrysogone Zougmore.

Au-delà de la colère, les mots du responsable du MBDHP reflètent une crainte partagée par d’autres organisations de la société civile burkinabé : la présence militaire française à Ouagadougou, estimée à près de 200 hommes, pourrait-elle exposer davantage le pays à la menace terroriste ? Une interrogation encore plus pressante depuis les nouvelles provocations formulées par Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), lundi. Dans le communiqué revendiquant les attentats de Grand-Bassam, l’organisation djihadiste promet des représailles contre les pays participant, au côté de la France, à l’opération militaire « Barkhane », dont le Burkina Faso est partenaire.

Finalement, le déploiement d’éléments du GIGN à Ouagadougou annoncé par Bernard Cazeneuve ressemble plus à un couac de communication qu’à une réelle annonce. Mercredi, à la sortie d’un entretien avec son homologue français, Jean-Marc Ayrault, le ministre burkinabé des affaires étrangères, Alpha Barry, a précisé que ce déploiement était simplement « une piste de coopération » en discussion entre les deux pays.

Selon nos informations, il ne s’agirait pas d’un déploiement significatif ayant trait à un quelconque soutien opérationnel. Seuls un à deux éléments de l’unité d’élite de la gendarmerie française seraient concernés, dans le but de conseiller et de renforcer la formation des militaires burkinabé.
Source: lemonde.fr

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