L’affaire de la cession des immeubles de l’État malien refait surface, et un nom revient avec insistance : celui de Mandiou Simpara, un commerçant bien connu, et actuel président de la chambre de commerce et d’industrie du Mali, acquéreur de la Direction nationale des Impôts de Bamako pour la somme de 1,074 milliard FCFA, selon une source. De nouvelles informations font état d’une possible réouverture de ce dossier, longtemps resté en suspens.
L’acquisition de cet immeuble a soulevé de nombreuses interrogations dès le départ. De source bien introduite, il est rapporté que des irrégularités caractérisent cette transaction, comme tant d’autres liées à la cession des biens publics sous l’ancien régime. L’affaire avait été mise en lumière par le Bureau du Vérificateur général, mais malgré les anomalies relevées, aucune suite judiciaire n’avait été donnée à l’époque. Il a fallu attendre le conseil des ministres du 6 avril 2022, sous la Transition, pour que les autorités actuelles décident de transmettre ce dossier à la justice.
Aujourd’hui, avec la soif de transparence revendiquée par les dirigeants du « Mali Koura », nombreux sont ceux qui estiment que toutes les affaires louches de l’ancien régime seront tirées au clair avant leur départ. Cette légitimité que se donnent les autorités actuelles réside dans leur volonté d’éclaircir tous les dossiers suspects, y compris ceux liés aux ventes illégales d’immeubles de l’État.
Dans cette affaire, deux ex-ministres sous le régime d’IBK et un ancien PDG de l’Agence de Cession Immobilière (ACI) sont déjà dans le viseur de la justice. L’opération a rapporté plus de 16 milliards de FCFA, dont une partie aurait été détournée par des intermédiaires. Ce qui rend cette affaire encore plus sulfureuse est l’absence de décret autorisant ces ventes à l’époque, ce qui constitue une violation flagrante des procédures légales.
Mandiou Simpara, déjà cité dans d’autres affaires immobilières, pourrait voir ce dossier revenir le hanter, d’autant plus que des sous-évaluations de la superficie de certains immeubles ont été signalées, y compris celui qu’il a acquis. Alors que la plainte des membres de la famille Gakou pour une autre affaire foncière est toujours en cours, cette nouvelle controverse risque de devenir un caillou supplémentaire dans la chaussure de Mandiou.
Alors que l’étau se resserre autour des responsables de cette vente controversée, tout porte à croire que ce dossier, loin d’être enterré, connaîtra bientôt de nouveaux rebondissements.
Affaire à suivre !