Le ministre de l’Agriculture, Dr. Nango Dembélé a lancé le samedi 17 juin, à M’Bewani, la campagne agricole 2017-2018 de l’Office du Niger.
C’était en présence du PDG de l’Office du Niger, Mamadou M’Baré Coulibaly ; du Gouverneur de la région de Ségou ; du président de l’APCAM, Bakary Togola ; des préfets et sous-préfets des cercles de Ségou ; des responsables de la chambre régionale d’Agriculture de Ségou ; de l’association des femmes rurales et ainsi que des exploitants de l’Office du Niger.
M’Bewani est situé dans la Commune de Pogo au cœur de l’Office du Niger à 70 km de Ségou et à 40 km de Niono. Constituée de 18 villages, la Commune de Pogo est peuplée de plus de 2000 âmes.
C’est dans un champ de pépinière de repiquage que le ministre Nango Dembélé a donné le coup d’envoi de la campagne agricole de l’Office du Niger. Ce lancement a été l’occasion pour les agriculteurs de l’Office Niger de saluer les efforts consentis, ces dernières années, par les plus hautes autorités pour améliorer la production et la productivité agricole, mais aussi d’exprimer leurs préoccupations.
Cette année, le problème majeur évoqué par les producteurs de l’Office du Niger demeure l’interdiction faite par le gouvernement de circuler à moto dans certaines localités (Macina et Niono), des zones considérées comme les poumons mêmes de l’Office du Niger. Ce problème, aux dires des paysans, s’il n’est pas pris en compte et à temps, risque d’affecter sérieusement la campagne agricole de cette année.
À noter que l’interdiction de circuler à moto dans ces localités de l’Office du Niger a été prise par le gouvernement suite aux attaques à répétition et l’insécurité grandissante dans ces localités.
Le Délégué général des exploitants de l’Office du Niger a demandé avec insistance au ministre de tutelle la levée de cette mesure qui dérange et est en passe, a-t-il dit, de compromettre la campagne agricole à l’Office du Niger.
” La moto est un outil de travail incontournable à l’Office du Niger. Nous demandons au gouvernement de revoir cette décision pour permettre aux paysans d’aller cultiver leurs champs”, a martelé Abdoulaye Daou, Délégué général des exploitants agricole de l’Office du Niger.
Le ministre de l’Agriculture les a assurés que la question a été portée devant l’Assemblée nationale qui prendra la décision appropriée pour l’intérêt de tous.
Tous les intervenants ont reconnu et salué les appuis multiples du gouvernement en faveur du monde rural. Il s’agit, entre autres, de la subvention des engrais et des 1000 tracteurs agricoles, de l’allocation de 15% du budget national au secteur agricole, de la subvention de l’aliment bétail, etc. S’y ajoute la mise à disposition des femmes de l’Office du Niger de 3000 repiqueuses et 500 décortiqueuses de maïs.
Le PDG de l’Office du Niger, Mamadou M’Baré Coulibaly, a saisi l’occasion pour faire le point de la campagne écoulée, parler des préparatifs de celle en cours et des défis à relever.
La campagne précédente, a-t-il indiqué, a été satisfaisante surtout en ce qui concerne la pluviométrie et la disponibilité des intrants agricoles subventionnés. Toutes choses qui ont permis d’enregistrer une bonne production agricole avec 727 910 tonnes de riz Paddy et 237 727 tonnes de produits maraîchers dont 216140 tonnes d’échalotes.
Malgré ces résultats, des difficultés demeurent : l’envahissement de certains réseaux irrigués par les végétaux flottants; le non-respect du calendrier agricole par certains exploitants dû à leur faible niveau d’équipements; l’insuffisance de l’organisation du circuit de commercialisation du riz et des produits maraîchers et surtout l’insécurité dans la zone Office du Niger. La question de sécurisation des terres se pose avec acuité à l’Office du Niger où des titres fonciers ont été annulés et attribués à des particuliers.
Selon le patron de l’Office du Niger, la campagne 2017-2018 démarre à la fois dans un climat sécuritaire préoccupant et dans des conditions socio-économiques favorables, suite aux efforts déployés par l’État. Il s’est réjoui de la remise par IBK de 3000 repiqueuses et 500 décortiqueuses de maïs aux femmes rurales. Il s’agit là d’un appui conséquent qui leur permettra de respecter le calendrier agricole et d’améliorer la production et la productivité.
Le PDG de l’Office du Niger et le ministre de l’Agriculture ont invité les paysans de l’Office à écouter attentivement les conseils de l’encadrement pour atteindre les objectifs prévisionnels de la campagne 2017-2018.
Au cours de la campagne qui démarre, il est attendu en riziculture, l’aménagement de 158 406 ha pour une production de plus de 1 million de tonnes de riz Paddy. En maraîchage, les objectifs de superficies sont de 11620 ha pour une production de 341045 tonnes.
“J’exhorte tous les acteurs de l’Office du Niger à redoubler d’efforts, de vigilance et surtout de courage pour plus d’actions novatrices en vue de la réussite de la campagne”, a lancé le PDG de l’Office du Niger.
Dr. Nango Dembélé a assuré que l’accompagnement de son département ne fera pas défaut et une attention particulière sera accordée aux problèmes évoqués par l’encadrement et les exploitants agricoles pour une meilleure campagne agricole. Il a demandé à l’encadrement de redoubler d’efforts et aux exploitants à respecter strictement les consignes des techniciens afin que la production de cette campagne soit supérieure à celle de la campagne précédente qui n’a pas été mauvaise. A en croire le ministre Nango, l’Agriculture contribue à 40% au PIB du Mali et rien ne sera pris à la légère pour améliorer la production et la productivité.
En marge du lancement de la campagne agricole 2017-2018, des prix composés de motoculteurs, de motos, de repiqueuses, de décortiqueuses, des engrais et des semences et d’autres équipements agricoles, ont été remis aux meilleurs producteurs et aux meilleurs techniciens agricoles de la campagne précédente. C’est Mme Diaou Kadidiatou Tall qui a été retenue comme la “Nyéleni” de la campagne précédente et elle est dans le trio des meilleurs producteurs de l’Office du Niger.
Abou Berthé
La rédaction