4 Septembre 2013- 4 septembre 2014, il y a de cela un an jour pour jour que le président IBK accédait au pouvoir. Presque plébiscité (avec un score de plus de 77%), Ibrahim Boubacar Kéita était considéré par les maliens comme un sauveur charismatique, une solution à la crise qui sévit au nord du Mali, une assurance pour apporter aux citoyens le bonheur etc. Un an après son accession aux commandes du pays, son bilan est très mitigé, voire négatif. L’enthousiasme engendré par son élection a laissé petit à petit la place au scepticisme. Que de déçus, de frustrés, aujourd’hui, de la gouvernance D’IBK !
Lors des élections présidentielles de 2013 (1er et 2ème tours) dans notre pays, les maliens (y compris les vieux, les vieilles, les jeunes, les malades, certains leaders religieux musulmans) ont jeté massivement leur dévolu sur le candidat IBK. Supposé être le sauveur du Mali, la solution à la crise du Nord, le porte bonheur aux maliens, IBK sera largement élu avec un score de plus de 77% des voix au second tour de l’élection. C’est ainsi qu’il prêta serment le 4 septembre 2013, marquant officiellement sa prise de fonction à la magistrature suprême du pays. Un an après, à cause d’un bilan mitigé voire négatif, les maliens sont déçus et beaucoup regrettent amèrement d’avoir porté leurs choix sur IBK.
IBK a donc déçu les maliens sur plusieurs plans. En effet, arrivé à la tête d’un pays miné par la crise sécuritaire au nord, les effets du putsch irréfléchi du 22 mars 2012, le président IBK, au lieu de faire face aux priorités, s’occupa de lui-même d’abord. Or, son slogan, lors de la campagne de l’élection présidentielle, était « Le Mali d’abord » pour le bonheur des maliens. Malheureusement ce slogan populiste n’a jamais été une réalité pour le président IBK. Pour beaucoup d’observateurs de la scène politique, « Le Mali d’abord » s’est transformé en « Ma Famille d’abord » avec la nomination de ses proches au gouvernement, l’élection de son fils comme député et président de la commission de défense à l’assemblée nationale, le beau –père du fils qui devient président de l’hémicycle et la pression de la famille présidentielle sur les institutions de la république…
Quant au président lui- même, il s’est adonné à des dépenses de prestige et de luxe avec la reconstruction et l’embellissement d’un bâtiment du palais de Koulouba, de son propre domicile, d’un avion présidentiel à coût de milliards etc. Et, les maliens constatent impuissamment les nombreux voyages dispendieux et infructueux de leur président à l’étranger.
Mais vraisemblablement, cela ne doit pas surprendre, car le slogan « le Mali d’abord » a été ramassé au cours d’un meeting de la COPAM pour en faire un slogan de campagne. Les maliens doivent se rendre à l’évidence que ce slogan n’a aucun contenu, d’où le pilotage à vue, le tâtonnement du président IBK.
Pendant ce temps, la situation au nord du pays s’empirait à cause d’une visite imprudente du docile premier ministre Moussa Mara dans les régions du Nord et plus particulièrement à Kidal. Cette visite a fait perdre Kidal du contrôle du Mali et l’affrontement qui s’en est suivi a fait subir à notre armée une humiliation notoire et une défaite cuisante avec comme résultat beaucoup de pertes en vies humaines. Mieux, les populations des trois régions du nord, à savoir Tombouctou, Gao et Kidal ne cessent de grincer les dents, car, disent-elles, depuis son élection le président IBK n’a pas osé y mettre les pieds.
En outre, les frais de dédouanement ont augmenté et le prix des denrées de première nécessité, de l’eau et de l’électricité ont pris de l’ascenseur. Dans le domaine de l’éducation, jamais dans l’histoire du pays, les examens de fin d’année n’avaient été autant entachés de fraudes, de fuite de sujets etc.
Toujours est-il qu’à cause de la mauvaise gestion des fonds publics, le FMI et la Banque mondiale ont suspendu leur aide à notre pays.
Pendant que les maliens souffrent des effets de la mauvaise gouvernance d’IBK et son pouvoir, un ministre « Grand Griot » du gouvernement, en la personne de Mahamane Baby et non moins ministre de l’emploi et de la Formation Professionnelle, ne cesse de faire des éloges à l’endroit du pouvoir en place en faisant croire que le bilan d’un an du président IBK est excellent. Peut-être que le ministre ne vit pas dans un même Mali que nous autres ? Ou peut-être veut-il donner au mot « Excellent » un autre sens que son vrai sens.
Sans nous ériger en grammairien, le mot excellent veut dire très bon, qui atteint une qualité proche de la perfection. Dire que le bilan de l’an un du président IBK est excellent est une pure moquerie à l’endroit du peuple malien.
Le ministre doit regarder la réalité en face pour savoir que le bilan du président IBK est nul et les attentes des maliens sont loin d’être comblées.
Un an de gouvernance d’IBK, ce sont des discours populistes, creux, revanchards, une mauvaise communication du gouvernement, et par finir très peu d’actes concrets.
Moussa Diarra