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L’Alliance des états du Sahel : Le Gal corps d’armée Salifou Modi (Niger): «Établir une architecture de défense collective et d’assistance mutuelle au bénéfice de nos populations»

Le 16 septembre 2023, les États du Burkina Faso, Mali et du Niger officialisaient leur entente défensive à l’issue d’un protocole tripartite signé le 24 août à Niamey. Une alliance qui servirait de rempart et de soutien militaires mutuels pour des États frappés de plein fouet par des crises multidimensionnelles. Soucieux de la survie des populations respectives et de celle des États, les trois hommes forts des pays respectifs se sont convenus sur une coopération sécuritaire tripartite pour mieux prendre le problème à bras le corps dans un contexte où les trois entités Étatiques connaissent quasiment les mêmes sorts.

Le pouvoir a horreur du vide

Entre 2011 et 2012, la République du Mali retombait une fois de plus dans ce qu’elle pensait être un vieux souvenir ou en passe de le devenir définitivement. Ces évènements surviennent après la chute du guide libyen en octobre 2011 ouvrant la voie aux combattants armés de se réfugier dans le septentrion du Mali et ce avant de rallumer cette flamme de la rébellion contre un pays et son gouvernement qui auront toujours mis au centre de leurs préoccupations, l’inclusion et la participation de tous les enfants du Mali au bon déroulement du programme de développent dans un esprit de fraternité, de paix et de cohésion. Mais tout se jouera après le coup d’État de mars 2012 sur feu le Gal Amadou Toumani Touré plongeant ainsi le Mali dans une crise sans précédent.

Octobre 2014, Blaisé Compaoré est à son tour poussé vers la sortie par son peuple après plus de deux décennies de règne sans partage avec à la clé une nouvelle ambition de briguer un autre mandat de trop pour ses sujets. Des événements qui ouvriront désormais la porte aux groupes armés qui feront du pays l’un de leurs foyers après le Mali.

Au fil des années, les agendas se dessineront et les ambitions seront grandes dans le Sahel voire dans le golfe de guinée avec des attaques en Côte d’Ivoire en 2016 et plus récemment dans les septentrions togolais et béninois confirmant davantage les fragilités de cette région ouest africaine. Le Burkina Faso, le Mali et la Niger seront les pays les plus touchés avec des attaques multiformes et leurs lots de victimes et dégâts matériels trop lourds.

Dans la foulée, on verra la création d’une alliance coopération militaire regroupant en plus des pays susmentionnés la Mauritanie et le Tchad qui de son côté faisait aussi face à de nombreuses factions terroristes aux modes et stratégies d’opération variés. Cette alliance promue par la France en 2014 et portant «G5 SAHEL» avec l’appui de la force française Barkhane. L’objectif de cette dernière était clairement de juguler voire entériner la menace terroriste dans cette bande sahélo-sahélienne pour le bien-être des populations et de leurs biens. Au Mali, aussi bien qu’au Burkina et au Niger, plusieurs manœuvres empiéteront la bonne marche de cette coopération qui commençait à s’effriter dès le repérage de certaines restrictions liées aux mouvements des troupes locales dans des zones où les patrouilles étaient plus que nécessaires. À partir de là, les méfiances au sein de l’opération commenceront à peser jusqu’au changement de régime au Mali en 2020 qui chamboulera le château de carte savamment monté par la France. C’est le retrait du Mali qui fera plonger le G5 dans un état de mort cérébrale. Le pouvoir ayant horreur du vide devait revenir sous un autre format avec plus d’engagement et de sérieux à faire de la lutte anti-terroriste une réelle préoccupation.

L’Alliance des Etats du Sahel intervient dans un contexte de forte turbulence où les défis qui s’offrent sont nombreux et pour la plupart difficiles à surmonter dans la mesure où il faudra penser de nouvelles stratégies, de nouvelles politiques de défense commune, et surtout la capacité à se substituer aux troupes françaises et combler les vides qui seront laissés.

 

Au-delà de l’alliance

Cette initiative commune doit aller au-delà de la lutte anti-djihadiste c’est-à-dire une implication pour les trois pays de promouvoir des programmes de réinsertion juvénile, de projet de développement, de formations adaptées aux problèmes de l’heure et de miser sur la promotion d’emplois et garantir un meilleur accès au monde professionnel.

Il convient donc aux États d’unir leur force pour mettre toutes ces ressources humaines à l’abri de l’extrémisme religieux qui aura été un tremplin pour les groupes armés de renforcer leurs effectifs pour mieux étancher leur soif de terreur et de nuisance depuis plus d’une décennie.

Que cette alliance tripartite soit porteuse d’un nouveau souffle d’espoir pour toutes ces populations éprises de paix, de quiétude et de libre circulation et que cette zone dite des trois frontières rayonne à nouveau devenant un pôle catalyseur de la stabilité dans la bande sahélo-sahélienne.

Amadou O. WANE

Inter De Bamako

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