Après sa désignation à la tête de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, 60 ans, ministre démissionnaire de la Défense de l’Allemagne, a été élue mardi soir à Strasbourg par les eurodéputés réunis en session plénière sur un score serré.
Mme von der Leyen, engagée à la CDU (droite) dès 1990, fidèle d’entre les fidèles de la Chancelière allemande Angela Merkel, devient la première femme présidente de la Commission européenne en succédant au Luxembourgeois Jean-Claude Juncker.
Elle a été élue sur un score serré : 383 pour, 327 contre, 22 abstentions et un vote nul. Elle a promis mardi matin aux eurodéputés réunis en session plénière à Strasbourg de faire du climat l’une des grandes priorités de son mandat, proposant un « green deal ».
Profondément europhile, Mme von der Leyen parle parfaitement l’allemand, l’anglais et le français. Fidèle des fidèles de Mme Merkel, elle est la seule ministre à avoir pris part à tous les gouvernements formés par cette dernière.
Née le 8 octobre 1958 à Bruxelles dans une famille bourgeoise, elle a entrepris des études de médecine en 1980 et est devenue docteure en 1991.
De 1987 à 1999, elle a donné naissance à sept enfants qu’elle a élevés avec son mari, Heiko von der Leyen, professeur de médecine.
Dix ans durant, elle a occupé différents postes dans les institutions médicales. Elle a remporté son premier mandat de députée au Landtag de Basse-Saxe, lors des élections régionales de 2003.
En mars 2003, elle a été nommée ministre en charge des Affaires sociales, des Femmes, de la Famille et de la Santé. En 2005, Mme Merkel lui a confié le ministère fédéral de la Famille, des Personnes âgées, des Femmes et de la Jeunesse.
En 2009, elle a été nommée ministre fédérale du Travail et des Affaires sociales, et élue vice-présidente de la CDU en 2010 à l’occasion de son 23e congrès fédéral.
En 2013, elle a été nommé ministre fédérale de la Défense, devenant ainsi la première femme à occuper un ministère régalien en Allemagne.
Elle a largement contribué au développement de la politique étrangère de l’Allemagne, notamment en refusant de livrer des armes à l’Ukraine lors de la crise de Crimée en 2014, préférant imposer des sanctions économiques à la Russie.
Elle compte également à son actif l’envoi d’un contingent de militaires au Mali en 2016 dans le cadre d’une mission de l’ONU, ou encore le retrait progressif de l’armée allemande d’Afghanistan et l’envoi d’armes aux Kurdes pour combattre les talibans.
Ses détracteurs l’accusent d’une mauvaise gestion de son budget et des polémiques viennent ternir son mandat. Elle fait notamment l’objet d’une enquête concernant l’attribution de contrats sans appel d’offre pour un montant de plusieurs dizaines de millions d’euros. Fin