Ça bourdonne fort dans la ruche. Les abeilles semblent ne pas parler le même langage à quelques encablures des joutes électorales annoncées à la fin de la transition. Ce, malgré le discours de rassemblement et d’union du président Tiémoko Sangaré, tenu lors de la dernière présentation de vœux du parti à la presse, il y a trois semaines.
« On est loin d’être serein dans ces conditions », confie Lamine Diarra, un militant, la soixantaine entamée. Selon lui, à la veille de chaque élection depuis 2007, c’est le même discours. Au finish, les militants sont sacrifiés et le parti s’effiloche. Ce sentiment du vieux Diarra est partagé par bon nombre de ses camarades.
En réalité, l’Adema est reconnu comme le seul vrai parti politique en République du Mali, car il ne s’identifie pas à un leader. Cependant, dans cette grande famille, il y a les incolores et les inodores. Tout dépendrait du sens du vent. Ici, on n’hésite point à lâcher le candidat désigné du parti pour s’aligner derrière celui d’un autre parti, pourvu que des strapontins et des postes dans l’attelage du futur gouvernement soient garantis. Si les épisodes passés étaient, pour certains, des mauvais souvenirs, il faut croire que les démons sont de retour au sein de la ruche.
En effet, le clanisme qui a caractérisé ce parti après sa formation semble être d’actualité. Dans la perspective de la prochaine présidentielle, les différentes chapelles sont en formation. Sur la question de la candidature interne du parti, la majorité semble être acquise. Mais d’autres responsables du parti, selon plusieurs informations, travailleraient à vouloir parrainer la candidature d’un homme qui ne serait pas un « adémiste bon teint ». Et déjà, les coups de gueule vont dans tous les sens.
L’ancien candidat du parti en 2013, Dramane Dembélé, et ses alliés jettent des piques pour tenter d’attirer les attentions sur eux. Car, « Dra » serait intéressé par une nouvelle aventure comme porte-étendard du parti. Ce qui ne serait pas évident, car il n’a jamais su créer l’unanimité autour de lui. Aussi, rapporte-t-on que l’actuel président du parti, Tiémoko Sangaré, aurait lui aussi des ambitions similaires.
De l’autre côté, un groupe de cadres serait à la manœuvre pour faire porter les couleurs du parti à Seydou Coulibaly, PDG de l’entreprise Cira-SAS. Des indiscrétions font état de rencontres nocturnes autour de ce sujet. Aussi, d’autres anciens militants, aujourd’hui responsables de parti politique, seraient aux aguets pour se faire parrainer par l’Adema.
En attendant, les clans se forment pour défendre leurs positions.
Il faut espérer pour une fois que le parti sorte indemne de ces joutes en un seul morceau. Car, il a toujours connu des fissures et des cassures après chaque présidentielle.
Dieu veille !
Harber MAIGA
Source : Azalaï-Express