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La zone franc s’est réunie à Brazzaville, la France prête à débloquer des fonds

Vendredi 13 avril, les ministres des Finances de la zone Franc, c’est-à-dire des ministres de l’UEMOA, de la CEMAC et des Comores se sont réunis à Brazzaville vendredi, en présence du ministre français des Finances Bruno Le Maire.

Le Congo est plongé dans une grave crise budgétaire et n’est pas sous programme FMI, contrairement à quatre autres pays de la zone. La dette, la transparence des comptes, la lutte contre la corruption ont été au coeur des discussions entre Paris et Brazzaville.

Comment éviter l’effondrement de la zone Afrique centrale ? Comment instaurer une gouvernance financière saine et transparente ? Lutter contre la corruption ? Le Congo est au coeur de ce chantier. Le FMI débute dans le pays une mission d’évaluation des comptes et va mesurer la volonté politique de Denis Sassou Nguesso d’entreprendre des réformes.

Bruno Le Maire rappelle l’urgence d’assainir les comptes

Présent à Brazzaville, Bruno Le Maire s’est entretenu avec le Premier ministre Clément Mouamba et son homologue Calixte Nganongo. Il n’a pas été reçu par Denis Sassou Nguesso. Dans l’entourage de Bruno Le Maire, on pensait pourtant ce tête-à-tête possible dans l’après-midi. Mais contrairement au 13 décembre 2017, le Congolais n’a pas souhaité voir Bruno Le Maire.

A Clément Mouamba, le Français a rappelé l’urgence de finances saines, de mettre un terme à la corruption et de faire les réformes nécessaires pour la mise en place d’un programme du FMI. Donc faire de très, très gros efforts. Avec une dette énorme de 120% du PIB dont une part conséquence à l’égard de la Chine, une corruption endémique et une prise de conscience très tardive du président congolais, Paris et Washington, à ce jour, ne peuvent même pas jouer les pompiers. Denis Sassou-Nguesso doit demander aux Chinois l’effacement d’une partie de sa dette.

Les montages financiers opaques, les mensonges, dans les années 2000, du Congo pour cacher l’ampleur de sa dette ne forcent pas à l’optimisme. Et l’appel de Brazzaville aujourd’hui a dû mal à franchir la Seine.

Quoi qu’il en soit, la réunion de Brazzaville a permis aux ministres de la zone franc d’adopter deux plans d’action de lutte contre le financement du terrorisme et les flux financiers illicites.

La France a saisi cette occasion pour annoncer une aide conditionnée en faveur du Congo. « Je vous confirme que la France est prête à apporter une aide de 135 millions d’euros à la République du Congo, sous réserve que la République du Congo conclut son programme avec le FMI, parce que c’est comme ça que l’on peut investir de manière constructive et de manière réciproque. C’est très important pour donner de la visibilité sur ce désendettement qui est nécessaire. »

Quel avenir pour le franc CFA ?

A Brazzaville, les ministres ont exclu toute dévaluation du franc CFA, parce que cette monnaie commune entre quinze Etats d’Afrique de l’ouest et du centre n’est pas surévaluée.

L’avenir du franc CFA ne passerait donc plus par une dévaluation. Tout est possible, dit-on à Paris, mais ce sont aussi aux Etats de prendre leurs responsabilités : un changement de nom de la zone, un élargissement, un nouveau système de dépôts des avoirs…

Pour Serge Michailof, économiste, spécialiste des questions de développement et chercheur associé à l’Institut de relations internationales et stratégiques, le franc CFA ne doit plus être seulement arrimé à l’euro.

Il faut sortir le franc CFA de son arrimage fixe à l’euro. Parce que c’est aberrant : les variations du taux de change entre euro et dollars pénalisent les pays de la zone franc. La politique monétaire de la zone franc ne peut pas se faire à Fancfort. Il faut qu’on arrive à sortir de là. Donc la solution la plus pratique, c’est de garder la zone franc, de garder les deux zones monétaires et de raccrocher le franc CFA non pas à l’euro mais à un panier de monnaies dans lequel il y a l’euro, mais aussi le yuan, le dollar, peut-être la livre sterling. Ca donnerait de la souplesse et ça permettrait de toucher à la parité sans grand dommage.

 RFI

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