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A la Une: l’attaque de la base de Nampala au Mali

Au moins 17 morts, 35 blessés et des disparus : c’est le dernier bilan donné par la presse malienne après l’attaque hier matin du camp militaire de Nampala dans le centre du pays.

carte mali nampala

Le quotidien Le Matin raconte l’assaut : « les assaillants lourdement armés, à bord d’une quarantaine de véhicules, ont ouvert le feu sur le camp. Après des tirs d’armes lourdes, ils en ont pris le contrôle. Force est de reconnaitre, pointe le quotidien malien, que ces hommes armés non identifiés à bord de véhicules équipés avaient très bien préparé et organisé leur attaque. Le camp a été mis à sac et incendié. Dans leur repli, les assaillants ont emmené des otages militaires, emportés véhicules et matériels appartenant à l’armée. Plusieurs soldats des forces armées maliennes ont pris la poudre d’escampette, se disant surpris par l’ennemi. »

L’attaque a été revendiquée par la brigade Macina d’Ansar Dine, affilié à Aqmi et dirigé par Iyad Ag Ghali, mais quelques heures auparavant, un autre groupe armé avait lui aussi affirmé auprès de l’AFP être l’auteur de l’attaque. Et c’est sur ce premier groupe que la presse malienne s’attarde…

« Il s’agit de l’Alliance pour la sauvegarde de l’identité peule et la restauration de la justice (l’ASIPRJ) au Mali. Un groupe créé récemment, en juin dernier. Son chef politique est un certain Sidi Bakaye Cissé, précise L’Indicateur du Renouveau. C’est un jeune expert en finances, âgé de 30 ans. Il est natif de Niafunké, dans la région de Tombouctou au centre du Mali. Dans une interview qu’il avait récemment accordée, Sidi Bakaye Cissé était sans nuance en s’adressant aux autorités maliennes : “Nous voulons que justice soit faite, que les coupables de toutes les exactions génocidaires ainsi que les tortures de 2012 à 2016 sur les paisibles populations peules dans le delta central du Mali, soient jugées”. »

Manque de coordination…

Pour Le Républicain, « le mode opératoire des assaillants ne laisse aucun doute sur l’orientation jihadiste du nouveau mouvement qui dit agir seulement contre l’armée malienne accusée d’excès contre les peuls du delta central. En égorgeant des soldats et en plantant un drapeau noir sur les lieux, les auteurs de cette attaque s’inscrivent dans une logique de guerre ouverte. De toute évidence, poursuit le quotidien bamakois, ce nouveau front est un nouveau test de crédibilité du dispositif de lutte contre le terrorisme au Mali. L’armée malienne n’a pas su réagir à temps, en mettant à profit tous les moyens de surveillance dont elle dispose. Pendant près de 3 heures d’horloge, les terroristes ont pu pilonner le camp et disparaître sans que l’aviation ne puisse survoler l’endroit. Cette attaque, estime encore Le Républicain, pose donc le problème de manque d’anticipation et de coordination des forces engagées dans la lutte contre le terrorisme. C’est tous les acteurs de la stabilisation du Mali qui viennent d’être bravés par ce nouveau mouvement qui risque de faire des émules dans le centre du Mali où foisonnent les groupes terroristes. »

Bamako se doit de réagir

« Cette prise du camp militaire avec une facilité déconcertante est-elle symptomatique de l’état de déliquescence de l’armée malienne ?, s’interroge pour sa part L’Observateur Paalga au Burkina. Difficile en effet de ne pas poser cette question qui fâche quand on sait que le mouvement, qui vient de mettre en déroute les FAMA sur leurs propres installations, n’a été créé qu’en juin dernier suite aux violences contre des Peuls. Si même une poignée de révoltés assoiffés de vengeance, peut prendre le contrôle d’un camp militaire, il y a de quoi s’interroger sur la capacité opérationnelle de l’armée dans tout son ensemble. »

Toujours est-il que « Bamako devrait prendre toute la mesure du péril, estime Le Pays, toujours à Ouaga. En tout cas, les autorités maliennes auraient tort de négliger la sécurisation du Centre du pays au profit du Nord. Elles devraient désormais se rendre à l’évidence que la sécurisation de cette partie de son territoire est un impératif. Il urge donc de bander les muscles contre les ingénieurs du mal avant que le Centre ne soit définitivement sous la coupe réglée de ces jihadistes. […] A ce rythme, conclut Le Pays, le président Ibrahim Boubacar Keïta risque de perdre le Nord au propre comme au figuré et tout le reste du territoire malien. »

 

Source: RFI

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