Le jeudi 4 octobre, les Burkinabè qui sont allés au lit avec la nouvelle de la perte d’un gendarme suite à l’attaque de sa brigade à Inata se sont réveillés avec l’annonce qu’une frappe aérienne a été réalisée dans la nuit par les deux Mirage 2000 français « à la demande des autorités militaires ». Opération qui a permis la « neutralisation du groupe responsable ».
En référence au Mali, où l’opération Serval a été lancée en 2013 par son prédécesseur François Hollande, Emmanuel Macron justifiait l’intervention de son pays lors de son discours de Ouagadougou à l’Université Joseph Ki-Zerbo en ces termes : « La France a été aux côtés de l’Afrique comme l’Afrique a été aux côtés de la France ».
Aujourd’hui, cible d’attaques terroristes, le Burkina Faso y a le plus gros effectif. Deux bataillons déployés pour enrayer l’avancée du terrorisme. Comme au Mali, la France est aux chevets du Burkina. « Une des raisons de ma visite, c’est de redire de la part de la France combien nous sommes solidaires et disponibles », a déclaré Jean Yves Le Drian lors de l’inauguration de la maison de la jeunesse africaine vendredi.
« On a toujours pensé que c’était quelque chose qui était loin de nous. En quelques années ça nous a rattrapé, lâche Alpha Barry. Cela veut dire que la solidarité internationale est quelque chose d’important ».
A La Ruche ce vendredi, J.Y. Le Drian a partagé les raisons de la solidarité de son pays d’avec le pays des hommes intègres contre le terrorisme. Elles incluent les attaques simultanées organisées contre l’état-major des armées burkinabè et l’ambassade de France à la même heure – ce qui est « symbolique » aux yeux du chef de la diplomatie française qui avait fait le déplacement de Ouagadougou. Les enjeux sont de taille. Ce que Manuel Valls alors premier ministre, déclinait déjà en février 2016. « Si la France soutient en particulier la force conjointe du G5, décline-t-il, c’est bien sûr par partenariat mais aussi pour sa propre sécurité. La sécurité du Burkina, c’est aussi la sécurité de la France »
Toujours à la recherche des 423 millions d’euros soit 270 milliards 470 millions de francs CFA nécessaires pour le fonctionnement de la force conjointe, le G5 Sahel tarde en effet à être opérationnelle. Et il n’y a pas que le Sahel qui est menacé. Mardi, les ministres des affaires étrangères, de la défense et de la sécurité du Bénin, du Burkina, du Niger et du Togo étaient en concertation à Ouagadougou. « On a toujours pensé que c’est un problème dans le désert. C’est arrivé au Sahel et ça peut arriver au niveau des côtes de l’Afrique de l’Ouest. On parle maintenant d’attaques à la frontière avec le Bénin. Et le Bénin, ce n’est plus le Sahel. Donc on doit rester souder, se serrer les coudes », appelle le chef de la diplomatie burkinabè.
J.Y. Le Drian qui est allé faire le point sur les dossiers bilatéraux au président du Faso dans la matinée s’est dit frappé par « la confiance, l’engagement mutuel» qui influe sur « la qualité de la relation» entre son pays la France et le Burkina Faso.
L’audience a été l’occasion pour lui de « redire au président Kaboré combien la France était disponible pour aider à la sécurisation de ce pays, partenaire à la fois amical et audacieux, qui [leur] est très cher ». En témoigne la réponse à l’appel au secours matérialisée par « des combats positifs ont eu lieu récemment (et) qui montrent qu’il y a une capacité de riposte qui est au rendez-vous ».
Oui KOETA
Burkina24