Une chose est sûre ! Le cœur du peuple algérien a palpité à la révolte contre un cinquième mandat présidentiel pour Bouteflika et ce, aux chants pacifiques d’une jeunesse en quête de liberté et de démocratie, marquant ainsi un mouvement d’insurrection qui sera, une nouvelle fois de leur Histoire depuis 1962, inscrit en lettre de sang.
Des millions de manifestants ont envahi les rues algériennes, lors du 30ème vendredi de mobilisation populaire réclamant le changement de système, le départ du pouvoir en place, la libération de tous les détenus d’opinion et rejetant les élections anticipées annoncées par les responsables algériens.
Il est acquis que le Chef d’Etat-Major de l’ANP, Ahmed Gaïd Salah, plastronne seul face au peuple algérien après que, sur ses instructions, l’élection Présidentielle algérienne ait été fixée au 12 décembre 2019 et ce, contre l’avis du peuple algérien car le régime et lui-même jouent leur survie.
C’est pourquoi, force est de constater que l’Algérie ressent depuis un certain temps une forte polarisation politique à même d’aboutir sur des événements plus que tragiques au cas où les menaces de Gaïd Salah à l’encontre de ceux qui osent parler de transition politique sont exécutées.
Une polarisation qui risque, en effet, d’aller crescendo suite à la convocation du corps électoral alors que de nombreux Algériens et des forces politiques organisées y sont totalement réfractaires du fait que les conditions politiques et organisationnelles ne sont pas réunies. Des éléments d’un tel scénario catastrophe sont déjà palpables dans de nombreuses régions algériennes et non pas seulement en Kabylie, suite aux multiples arrestations lors des manifestations.
Ce mouvement devrait s’accentuer du fait que les dirigeants algériens, Gaïd Salah en tête, n’ont pas l’intention de respecter les formes basiques pour organiser des présidentielles alors même qu’aucun candidat n’a postulé au poste de Président. Une grave situation qui mériterait d’inscrire l’Algérie au Guinness des records en matière d’échec des élections !
Il est certain, que le régime algérien joue sa survie en fixant la date de la présidentielle tout en respectant scrupuleusement la suggestion du Général Ahmed Gaïd Salah, l’homme fort du régime qui rêve de devenir Président ou tout au moins diriger à la baguette le futur Chef d’Etat algérien.
Mais le peuple algérien ne l’entend pas de cette oreille, car la révolte de février 2019 n’est qu’un chapitre d’une Histoire écrite dans le sang par lui-même et n’a pas besoin que cette vieille cloche d’Ahmed Gaïd Salah vienne sonner le carillon de la liberté. Le peuple algérien prendra lui-même sa liberté usurpée depuis 1962.
A noter, que le fief natal et familial du Général Gaïd Salah à Annaba a ravi la vedette des dernières manifestations à telle enseigne que sa villa a failli être prise d’assaut par de nombreux manifestants. Un fait qui dénote du rejet sans concession du fait accompli imposé par le Général « UBU » jouant la montre pour imposer son élection présidentielle, le 12 décembre 2019, en guise d’issue à la crise politique inédite secouant l’Algérie.
Farid Mnebhi.