La situation du centre du Mali plonge le pays dans une crise très profonde avec son tableau de mort, de conséquences négatives sur les activités dans les zones rurales. Tout est aux arrêts comme si la vie était en mi-temps. L’absence de l’autorité de l’Etat est visible. Plusieurs zones des régions de Mopti et Ségou sont sous le contrôle des terroristes. Ils dictent ce qui leur passe par la tête. Personne n’osera dire le contraire. Dans certaines zones l’on entend la charia, cette justice qui régnait pendant l’occupation du nord dans certaines contrées.
Le gouvernement du Mali s’est montré impuissant face à la situation. Depuis le début des menaces, il a été mis au parfum mais rien n’a été fait. Du coup, le centre a basculé dans un cycle de violence inédit. Et face à cette situation dramatique, des citoyens ont décidé de défendre leurs territoires. Ce qui donnera lieu à la création de groupes d’auto défense appelés Dozos. Ils sont pour le Mali UN et Indivisible et ils se battent contre les forces du mal. Cette lutte très sensible a donné naissance à l’amalgame avec la question de conflit intercommunautaire qui est sur toutes les lèvres en ce moment.
Alors comment résoudre la situation ? L’Etat a adopté une démarche qui a la moindre chance de réussir. Il s’est confié aux associations Peul et Dogon dans la capitale malienne. Celles-ci, il faut que le gouvernement le sache, n’ont pas de notoriété dans ce cas précis pour la simple raison qu’ils ne représentent rien pour les groupes armés. C’est le cas de Da Na Amassagou, groupe de chasseurs à majorité Dogon qui contrôle les quatre cercles Dogon.
Le véritable processus de stabilisation du centre passe par les acteurs concernés. Ils sont sur le terrain. L’Etat doit créer les conditions idoines afin de les rencontrer, échanger avec eux et ensemble (Etat et groupes armés) dégager des stratégies de sortie de crise. Sans cela, ce qui se passe à Bamako, c’est du folklore. Bamako ne donnera pas la paix au centre du Mali précisément au Pays Dogon. Si c’est sur ces associations à Bamako que l’Etat repose son espoir, qu’il revoie sa copie.
Kèlètigui Danioko
Source: Le Pays