La mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali, a officiellement clos sa présence dans le pays. Elle comptait plus de 16 mille hommes dont des personnels civils. La cérémonie de clôture s’est déroulée au Quartier Général de la Minusma en présence de certaines autorités maliennes.
Le drapeau des nations unies descendu, une gerbe de fleurs déposée en mémoire des 310 casques bleus morts au Mali. Un livre récapitulatif des « 10 ans de la Minusma » remis aux autorités maliennes. L’instant est solennel et plein d’émotion pour les travailleurs de la mission. Selon El Ghasim Wane, chef de la Minusma, à ce jour, plus de deux tiers des effectifs sont déjà retournés dans leurs pays respectifs. « Dans un peu plus deux semaines, la Minusma fermera définitivement ses portes. Ce processus entamé depuis août a vu la clôture de 10 bases sur les 13 dont nous disposons », a-t-il indiqué. Et le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU d’ajouter « dans les jours à venir, nous rétrocédons aux autorités maliennes certaines parties des emprises restantes de la Minusma qui seront alors converties en sites de liquidation, à partir du 1er janvier 2024 »
Le patron de la Minusma n’a pas manqué de rappeler les actions menées par la mission pendant cette décennie. Cela, malgré la fragilité du processus politique que la mission a été mandatée d’appuyer. « L’action multiforme menée en appui dans la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation. La mission a appuyé à la stabilisation des régions centrales, la protection des civils dans les zones occupées par les casques bleus. Des milliers de projets socio-économiques ont été mis en œuvre », a martelé.
L’autosatisfécit des travailleurs de la mission
La mission a donné le meilleur d’elle-même, se félicite le Commandant adjoint de la force de la Minusma, le Gal Mamadou Gaye. Cela malgré la prévalence du terrorisme et l’immensité du théâtre d’opération, dit-il. « L’environnement sécuritaire a été difficile. Le territoire est immense. On avait énormément besoin des moyens aériens mais également d’autres moyens de capacité pour faire face à la mission. J’avoue que c’était une mission complexe et difficile » fait remarquer l’officier sénégalais. « mais nous avons pu grâce à l’apport des uns et des autres donner le meilleur et le meilleur de nous-mêmes », se satisfait-il.
Après le retrait total de la mission prévu pour le 31 décembre, va débuter la phase de liquidation le 1er janvier 2024. Cette dernière étape devrait s’étendre sur 18 mois, mais ce délai pourrait être écourté, selon la Minusma.
Certaines populations estiment que la présence de la Minusma a été un échec au Mali. Cependant elles demandent que des dispositions soient prises pour les travailleurs mis au chômage du fait du retrait de la mission.
Écoutons ces réactions recueillies à Bamako, Mopti et Ansongo.