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La levée des sanctions, un impératif pressant

L’asphyxie financière du Mali connaît une évolution plus dramatique avec la suspension des décaissements de la Banque mondiale et de la Banque africaine de développement (BAD) annoncée par le ministre de l’Economie et des finances, Alfousseyni Sanou, dans des courriers datés du 14 avril, destinés aux coordinateurs des projets financés par les deux institutions.

 

La Banque mondiale est, en effet, de loin le principal bailleur multilatéral du développement dans notre pays avec des engagements financiers de 2 milliards de dollars US, soit approximativement mille milliards de francs CFA représentant la moitié du budget d’Etat. Cette enveloppe couvre 31 opérations en cours d’exécution dans des secteurs névralgiques comme l’éducation, la santé, l’agriculture, l’énergie, les transports, les infrastructures.

Quant à la BAD, elle intervient dans 25 opérations pour 488 milliards de francs CFA touchant le transport routier, l’agriculture, la gouvernance, l’énergie, l’industrie, l’eau, l’assainissement. De l’adhésion du Mali à cette banque en 1964 à ce jour, ce sont 118 projets qu’elle a financés pour un montant de 1500 milliards de francs CFA.

Ces chiffres sont illustratifs de la place irremplaçable qu’occupent ces deux institutions de premier ordre dans la lutte pour le développement de notre pays et le bien-être de nos populations. Le motif évoqué par l’argentier de la République pour expliquer l’arrêt provisoire de leur précieux concours est l’incapacité dans laquelle se trouve le Mali d’honorer le règlement de ses échéances à cause du gel de ses avoirs à la BCEAO empêchant toutes transactions bancaires avec l’extérieur.

La mesure, qui a tout l’air d’avoir été coordonnée par les deux institutions de financement, survient dans un contexte où, conséquences des sanctions cumulées de la CEDEAO et de l’UEMOA, les entreprises maliennes, assujetties à l’importation de leurs matières premières et pièces de rechange, sont à bout de souffle, menacées de mettre la clé sous le paillasson, si ce n’est déjà le cas pour un grand nombre d’entre elles. Toute chose se traduisant par une augmentation tragique du chômage, qui a franchi depuis belle lurette le seuil du tolérable. L’Etat lui-même ne survit que par miracle eu égard à la diminution drastique de ses ressources douanières et fiscales et à son inaccessibilité au marché financier sous régional (emprunts auprès de la BOAD et de la BIDC et émissions de bons du trésor). Ajoutons-y que depuis le coup d’Etat de trop du 24 mai 2021, beaucoup de bailleurs bilatéraux ont arrêté de verser leurs oboles.

C’est dire combien critique est la situation financière du Mali. Elle impose que soient levées, sans plus tarder, les sanctions étouffantes des deux organisations ouest-africaines. Les autorités de la transition doivent agir dans ce sens. Ce n’est plus un choix pour elles mais un impératif pressant. Vivement que la prochaine visite du médiateur Goodluck Jonathan à Bamako, considérée comme celle de la dernière chance dans les milieux avertis, permette au Mali de retrouver sa place perdue en Afrique et dans le monde.

Saouti HAIDARA

Source: L’Indépendant

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