La visite du pape à Bangui est prévue fin novembre. Selon “Le Monde”, face aux risques, l’état-major français tente de le dissuader de s’y rendre.
Sa visite est prévue pour la fin du mois de novembre, mais la Défense française tente de convaincre le pape François de faire machine arrière. Il doit se rendre à Bangui, la capitale centrafricaine, les 29 et 30 novembre prochains. Le ministère de la Défense et l’état-major souhaiteraient, selon Le Monde, que le pape renonce à cette visite. « Nous avons fait savoir aux services de sécurité du pape qu’il s’agissait d’une visite à haut risque », confiait dans le quotidien du soir l’entourage du ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian.
Ce déplacement est prévu alors qu’un référendum constitutionnel doit être organisé le 13 décembre. Des législatives et une présidentielle suivront dans la foulée. Malgré les 9 000 Casques bleus et les 900 soldats français de l’opération Sangaris, le calme a du mal à revenir dans le pays. Un Casque bleu a été tué ce mardi à 400 kilomètres au nord de Bangui lors d’affrontements entre factions rivales. L’ONU a annoncé qu’une centaine de Casques bleus supplémentaires devraient être envoyés dans les prochaines semaines.
La visite du pape présente donc un risque. Selon Le Monde, la France ne souhaite pas apporter de renfort supplémentaire pour assurer la sécurité du souverain pontife. Il s’agira de « sécuriser l’aéroport et permettre l’évacuation en cas de crise. On ne pourra faire plus », explique-t-on dans l’entourage du ministre.
Difficile de le faire changer d’avis
Il est en tout cas difficile de faire changer d’avis le pape. Il souhaite montrer « la proximité […] de toute l’Église envers cette nation si affligée et tourmentée », a-t-il annoncé le 1er novembre. Il veut y ouvrir une « porte sainte » dans la cathédrale Notre-Dame avant le début officiel de l’Année sainte de la miséricorde. La population de Centrafrique, très croyante, attend beaucoup de la visite du pape.
Reste plusieurs solutions : soit il maintient son programme, soit il réduit sa présence, soit il annule. Mais comme le rapporte Le Monde, par la voix d’un proche du ministre de la Défense : « Vous savez, le pape parle à Dieu, alors ce qu’on peut dire… »
Source: Le Point