La France a démenti jeudi les accusations du ministre malien des Affaires étrangères selon lesquelles l’armée française aurait soutenu des djihadistes et violé l’espace aérien malien. Les relations du Mali avec Paris se sont détériorées depuis qu’une junte a pris le pouvoir lors d’un coup d’État en août 2020, aboutissant finalement au retrait des troupes françaises qui s’est achevé lundi après une mission de près d’une décennie.

Les accusations marquent un nouveau creux dans les relations au milieu des informations selon lesquelles des mercenaires russes embauchés par le gouvernement militaire malien affluaient pour combler le vide de pouvoir laissé par les troupes françaises quittant le pays, suscitant de nouvelles inquiétudes parmi les puissances occidentales quant à la situation sécuritaire dans la région du Sahel.

Le Mali a affirmé que la France a violé son espace aérien et livré des armes à des militants islamistes dans le but de déstabiliser le pays d’Afrique de l’Ouest, la dernière d’une série d’accusations qui ont marqué une fin amère à leurs relations autrefois étroites.

Dans une lettre au chef du Conseil de sécurité des Nations unies datée de lundi, le ministre des Affaires étrangères du Mali, Abdoulaye Diop, a déclaré que son espace aérien avait été violé plus de 50 fois cette année, principalement par les forces françaises utilisant des drones, des hélicoptères militaires et des avions de combat. « Ces violations flagrantes de l’espace aérien malien ont été utilisées par la France pour collecter des informations sur les groupes terroristes opérant au Sahel et leur larguer des armes et des munitions », indique la lettre.

Le Mali n’a fourni aucune preuve que la France ait fourni des armes à des groupes islamistes. La France a dépensé dans  près  d’une décennie  des milliards de dollars pour éradiquer les militants islamistes, certains ayant des liens avec Al-Qaïda et le groupe État islamique, dans son ancienne colonie et dans toute la région du Sahel.

« La France n’a évidemment jamais soutenu, directement ou indirectement, ces groupes terroristes, qui restent ses ennemis désignés à travers la planète », a déclaré l’ambassade de France au Mali dans un fil Twitter.