Depuis le 27 juin, à Bamako, dans plusieurs centres de distribution des cartes d’électeur les agents ont cessé le travail. En cause: le non paiement de leurs émoluments.
« Depuis le premier jour de ce travail, nos conditions de prise en charge financière n’ont pas été définies, nous avons été tantôt ballottés par les maires. Le coordinateur disait que ce n’est pas à l’Etat de nous prendre en charge mais plutôt nos partis politiques, nous avons remonté cette information à nos responsables. Mais nous n’avons pas été édifiés»affirme Ongoïba Adama Yacouba, porte-parole des agents distributeurs de cartes en Commune VI du district de Bamako. Dans tous les centres de distribution, c’est la confusion. Les agents n’ont pas été payés et ils n’ont aucune idée du montant exact qu’ils recevront, encore moins par qui ils seront payés. Le jeudi 28 juin, dans la cour de l’école publique de Niamakoro des centaines de personnes sont venues retirer leur carte d’électeur. Mais ce jour-là, les distributeurs de cartes ne travaillent pas. C’est la grève. Ils se préparent à aller sensibiliser les agents en poste dans d’autres centres pour les convaincre d’arrêter le travail. « Nous formons une délégation pour aller au centre de Banankabougou parce que le président de ce centre s’entête à continuer le travail malgré nos recommandations. Pourtant il faut qu’on arrive à un accord pour qu’on nous paye. Pour le moment nos mouvements sont sans violence»
«Nous ne pouvons pas travailler dans ces conditions. Il faut qu’on nous disent quelque chose» déclare Aminata Koné, présidente de la commission de distribution des cartes à l’école ‘’Issa Sangaré’’ à Sogoniko.
Ici, les cartes ont été distribuées jusqu’au mercredi 27 juin à 14 heures avant qu’une délégation ne viennent les informer de la cessation du travail.
Mady Bamba Kamissoko affirme avoir fait plusieurs tours dans son centre de vote sans entré en possession de sa carte. « Je suis fatigué des aller-retour, hier et aujourd’hui j’ai voulu récupérer ma carte mais ils nous ont dit qu’ils ne travailleront pas alors que les cartes étaient bien là dans les caisses cadenassées » s’agace-t-il.
Pour Lassana Coulibaly, la situation est insupportable « nous avons laissé nos petits boulots pour venir distribuer des cartes croyant gagner un peu d’argent. Mais là, on a rien. Or nous venons de loin on prend du carburant tous les jours. On ne peut pas mettre quelqu’un au boulot sans lui donner ses émoluments».
Le gouvernorat est la structure en charge de la question. Problème: les administrateurs civils sont en grève depuis le début de la semaine.
Aminata Maïga (Stagiaire)
Source: infosepte